Berlinale 2014: nos pronostics sur la sélection

Berlinale 2014: nos pronostics sur la sélection

La Berlinale 2014 aura lieu du 6 au 16 février. Quels films se glisseront dans la sélection de Dieter Kosslick ? Qui se lancera dans la chasse à l’Ours d’or ? On ne sait rien, mais on va jouer le jeu quand même. Premiers pronostics.

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Pronostiquer les films qui seront retenus au Festival de Cannes n’est pas aisé, mais la sélection de Thierry Frémaux ressemblant en bonne partie à un maxi-best of du meilleur des plus grands cinéastes mondiaux, un coup d’œil aiguisé sur le planning de production peut parfois donner un gros indice sur « qui y sera / qui n’y sera pas ». L’affaire est autrement plus compliquée pour la Berlinale qui mise beaucoup sur des découvertes (comme l’Ours d’or de cette année, Child’s Pose) et sur des noms peut-être un peu moins installés (les mauvaises langues diront un peu moins prestigieux).

L’an passé, la Berlinale avait fait un gros coup avec la présentation en ouverture de The Grandmaster de Wong Kar Wai. Comment faire aussi bien cette année ? Nymphomaniac de Lars Von Trier ne sortira que le 27 février en Allemagne. Problème : le film est toujours calé quelques semaines avant dans certains plannings, dont en France où il doit sortir le 1er janvier. Un film d’un tel réalisateur, européen, aussi attendu, qui sortirait sans aucune présentation en festival où que ce soit ? Bizarre. A moins que Nymphomaniac ne soit dévoilé à Rome dans quelques semaines…

Le dernier Français à avoir remporté l’Ours d’or est Patrice Chéreau avec Intimité en 2001. Qui pour lui succéder ? L’ambitieux Bird People de Pascale Ferran était attendu à Cannes cette année mais n’était pas prêt. Et pour la Berlinale ? La Belle et la Bête version Christophe Gans avec Vincent Cassel et Léa Seydoux sort le 12 février en France et n’est pour le moment daté que dans un autre pays : l’Allemagne… le 20 février. Aimer, boire, chanter, le nouveau Resnais, est calé au printemps dans les plannings, avant Cannes. Mais c’était déjà le cas de Vous n’avez encore rien vu qui fut finalement décalé et présenté en compétition sur la Croisette. Méfiance. Deux stars et habituées des festivals mondiaux auront une carte à jouer. Catherine Deneuve, en compétition cette année avec Elle s’en va, joue dans le dernier film de Pierre Salvadori, Dans la cour. Isabelle Huppert est dans Folies bergère de Marc Fitoussi. On sait que les places françaises à Cannes sont TRÈS chères, et la Berlinale peut, comme pour le film de Bercot (ou pour La Religieuse qui a beaucoup été acheté cette année), servir de joli tremplin pour certains films. Après le succès de Des hommes et des dieux, on imagine Xavier Beauvois plutôt à Cannes avec son nouveau film La Rançon de la gloire. Le site de Wild Bunch l’indique en tout cas en post-production.

Du côté des États-Unis, on miserait bien une pièce sur Grace de Monaco qui ferait une belle séance de gala dans le froid berlinois. Le film, initialement prévu pour fin 2013, a été décalé à mars 2014. Et l’on sait que de nombreuses actrices ont présidé le jury de la Berlinale ces dernières années… Vous voyez où on veut en venir ? Tout laisse cependant à penser que le décalage de planning de Monuments Men de George Clooney, tourné en partie à Berlin, pourrait être l'occasion d'une séance d'ouverture prestigieuse. Parmi les films à Oscars qui se retrouvent régulièrement à Berlin (et souvent hors compétition), American Hustle sort en mars outre-Rhin, tandis que Dallas Buyers Club sort juste après le festival. White Bird in a Blizzard, le nouveau Gregg Araki, n’a encore été montré nulle part. Autres noms à surveiller : The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson (en post-production), Bukowski de James Franco qui raconte la jeunesse de l’écrivain ou You Can’t Win de Robinson Devor (réalisateur de l’étonnant Zoo) avec Michael Pitt. Et une première de Noah de Darren Aronosfky, c’est de la science-fiction ? Peut-être. Du Canada, on surveillera Spiritismes de Guy Maddin, déjà venu plusieurs fois à Berlin et qui dirige Charlotte Rampling, Udo Kier et Ariane Labed. Le film est censé sortir en fin d’année au Canada, ce qui n’empêcherait donc pas une diffusion en Allemagne.

En Asie, le Japonais Yoji Yamada, grand habitué de la Berlinale, sort au Japon son nouveau film, The Little House, juste avant le festival. Sens du timing ? Est-ce qu’on peut rêver d’un Conte du coupeur de bambou, le nouvel Isao Takahata, pour succéder au Voyage de Chihiro au palmarès de la Berlinale ? Le stakhanoviste Hong Sang-Soo, en compétition cette année avec Haewon et les hommes, a terminé un nouveau long métrage cet été. Once Upon a Time in Shanghai du Hongkongais Ching-Po Wong (Revenge, a Love Story) n’a pas encore été dévoilé. Le buzz est maigre du côté de l’Amérique du sud. Ceux dont on parlait pour Cannes 2013 et qu’on n’a toujours pas vus venir, comme les Mexicains Manto acuifero (par le réalisateur d’Année bissextile [MODIF: le film a depuis été sélectionné à Rome) ou Chavez de Diego Luna ?

Et quid de l’Europe ? L’Europe est, plus encore que dans d’autres festivals, chez elle à Berlin. Phoenix de Christian Petzold sera-t-il prêt à temps ? On peut penser que le réalisateur de Barbara qui met en scène une des chéries de Berlin (Nina Hoss) mettra les bouchées doubles pour que ce soit le cas. Wolfgang Becker, lui, n’a plus tourné de long métrage depuis le carton de Goodbye Lenin !. Son nouveau film, Ich und Kaminski avec Daniel Brühl et Denis Lavant sera prêt et hurle « Berlinale ». Autres candidats : Vergiss mein ich par Jan Schomburg (L’Amour et rien d’autre), Alles Inklusive de Doris Dörrie ou Der perfekte Mann de Vanessa Jopp (A pas de loup, Berlinale 2006) avec Benno Fürmann. En Autriche, on gardera un œil sur le documentaire In the Basement d’Ulrich Seidl, qui raconte ce qui se cache dans les caves des Autrichiens. Son tournage a débuté en février 2009 et celui-ci s’achève… en hiver 2013. Egalement dans le viseur : Über-Ich und Du de Benjamin Heisenberg, en compétition en 2010 avec Le Braqueur.

Au Royaume-Uni, plus que sur le nouveau Ken Loach (Jimmy’s Hall, qui peut peut-être espérer Cannes), on peut parier, s’il est fini à temps, sur The Trip to Italy de Michael Winterbottom, qui n’est pratiquement plus sélectionné qu’à Berlin. Lauréat du Grand Prix en 2010 avec l’inédit If I Want to Whistle, I Whistle, le Roumain Florin Serban pourrait revenir avec Box, dont le tournage devait s’achever en septembre. La Néerlandaise Urzsula Antoniak pourrait au moins viser le Teddy Award avec son nouveau film, Nude Area. La jeune Russe Valeriya Gay Germanika confirmera t-elle 5 ans après Ils mourront tous sauf moi avec son nouveau film, Yes & Yes. Le Bosniaque Danis Tanovic peut-il être déjà de retour après ses prix obtenus pour An Episode in the Life of an Iron Picker ? Son film White Lies, tourné en Inde, est indiqué en post-production. Tout comme celui de l’Espagnole Isabel Coixet, déjà présente cette année, et qui a achevé sa romance, Learning to Drive, où elle dirige Patricia Clarkson et Ben Kingsley. Le Danois Anders Morgenthaler tournait en juin, à Hambourg, Petit, sur une mère (Kim Basinger) qui cherche à adopter un enfant et qui va se heurter à de terribles réseaux de prostitution dans l’Europe de l’est. Enfin, le film à sketches Words with Gods, signé notamment par Bahman Ghobadi, Hideo Nakata, Mira Nair, Amos Gitai, Emir Kusturica, Hector Babenco, Guillermo Arriaga, Alex de la Iglesia ou encore Warwick Thornton, attendra t-il une montée des marches ?

Dossier réalisé le 11 octobre 2013

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par Nicolas Bardot

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