Argylle

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Argylle
États-Unis, 2024
De Matthew Vaughn
Scénario : Jason Fuchs
Avec : Henry Cavill, Bryan Cranston, Bryce Dallas Howard, Samuel L. Jackson, Sam Rockwell
Photo : George Richmond
Musique : Lorne Balfe
Durée : 2h19
Sortie : 31/01/2024
Note FilmDeCulte : *-----
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Elly Conway écrit des romans d'espionnage mettant en scène un agent secret fictif nommé Argylle. Cette femme très introvertie quitte rarement son domicile. Un jour, elle est attaquée par un syndicat criminel et sauvée par un espion bien réel qui lui apprend que ses livres se sont approchés trop près de la réalité...

ARG

Après avoir enquillé trois Kingsman de suite, chacun moins bon que le précédent, et alors qu'il parle encore de rebooter Kick-Ass sous la forme d'une nouvelle trilogie, Matthew Vaughn revient enfin avec un film original, son premier d'ailleurs. Enfin, "original", faut le dire vite. Non content de se répéter lui-même lors d'une ouverture qui renoue avec ses films d'espionnage au second degré, en moins bien qui plus est, le cinéaste pioche allègrement dans les concepts d'un trio de films déjà plutôt moyens : À la poursuite du diamant vert (la romancière projetée dans une aventure similaire à celles qu'elle écrit avec un héros moins séduisant que les siens), Knight & Day (adoption du point de vue de la "Bond Girl", embarquée de force par un agent secret qui ne dit pas tout, des ellipses illustrant les moments où elle perd connaissance) et Anthony Zimmer ou plutôt son remake The Tourist (pour la rencontre dans le train mais surtout un twist, lui-même déjà inspiré de Total Recall). Et le pire, c'est que ça, c'est ce qui concerne la partie du film qui n'est pas encore complètement ennuyante (sans doute grâce à Bryce Dallas Howard et Sam Rockwell, enfin sur le devant de la scène).

Une fois la grosse révélation passée, Argylle devient le thriller d'espionnage banal qu'il était en réalité depuis le début. Une lacune qui ne serait pas aussi gênante si le film se servait de cette intrigue prétexte pour offrir des morceaux de bravoure comme Vaughn savait en proposer par le passé. Malheureusement, les rares scènes d'action avec un minimum d'idées (une chorégraphie lors d'une fusillade aux fumigènes colorés et une séquence "huilée" qui rappelle une des bastons du premier Transporteur) souffrent d'effets spéciaux qui semblent pas finis. Le tournage, lui, l'est depuis deux ans. C'est inexplicable. Lors de l'introduction, on peut penser que l'image plate et les effets voyants sont volontaires, pour illustrer le caractère fictif de la scène (il s'agit d'une scène du roman qu'écrit l'héroïne) mas il n'y a aucune distinction entre le monde du roman et le monde réel, que ce soit esthétiquement (c'est moche dans les deux cas) ou narrativement (même univers d'espionnage larger than life). Le film aurait pu miner la différence entre l'over the top de la fiction et la réalité plus terre-à-terre mais non. À la place, il y a des gags avec un chat (dont un ralenti en image de synthèse). Lors de l'annonce du projet, Vaughn en parlait comme de son hommage aux fleurons du cinéma d'action des années 80 comme Die Hard et L'Arme fatale, mais Argylle est résolument, tristement, un blockbuster des années 2020 : laid, déjà vu, faussement compliqué et creux. Et pensé comme le premier d'une franchise.

par Robert Hospyan

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