Berlinale: Angelica

Berlinale: Angelica
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Angelica
États-Unis, 2015
De Mitchell Lichtenstein
Scénario : Mitchell Lichtenstein
Avec : Jena Malone
Photo : Dick Pope
Durée : 1h35
Note FilmDeCulte : ****--
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Dans l'Angleterre victorienne , la répression sexuelle ouvre un fossé entre jeune couple Constance et Joseph après la naissance de leur fille Angelica . Quand un prédateur surnaturel commence à perturber le ménage tard dans la nuit , Constance met sa confiance dans la charismatique spiritualiste Anne Montague...

L’ETRANGE AFFAIRE ANGELICA

L’Américain Mitchell Lichtenstein s’était fait remarquer il y a 7 ans avec la comédie horrifique Teeth. Teeth était un film-pitch visuellement assez terne qui se limitait un peu platement à son idée farfelue (une ado à la sexualité naissante découvre que son vagin a des dents) et n’allait guère au-delà. Le point de départ de Angelica est finalement assez voisin de ce précédent récit de psychose sexuelle : dans Angelica, une jeune mère a failli perdre la vie en accouchant, et on lui conseille… l’abstinence pour éviter d’éventuels risques. Mais le lieu et l’époque (l’Angleterre victorienne), le genre (l’horreur gothique) et le style visuel tranchent radicalement.

Angelica s’ouvre par quelques photos anciennes sur lesquelles apparaissent d’étranges traces : des fantômes posant auprès des vivants. « S’il y a des sots pour y croire » s’amuse l’époux de l’héroïne, médecin pratiquant la vivisection. Le fantastique de Angelica s’établit sur les ficelles classiques de la croyance qui vacille : Angelica voit-elle des choses inquiétantes parce qu’elles existent ou existent-elles parce qu’elle les voit ? Le film se déroule dans une société corsetée où les femmes sont coupables de tout et dont la seule activité personnelle semble être de se brosser les cheveux devant leur coiffeuse. Le traitement scénaristique n’est pas d’une originalité folle, mais il est solide.

Le traitement sexué donne, lui, plus de relief au film. La maison se remplit de fissures à mesure qu’Angelica titube, l’armoire se retrouve recouverte de sperme… tandis qu’une manifestation surnaturelle graphique devrait en surprendre plus d’un. Ce débordement bienvenu se retrouve aussi en partie dans l’interprétation. Face à une Jena Malone très convaincante, Janet McTeer s’amuse dans une performance merveilleusement grotesque de sorcière/exorciste. Un mot enfin du superbe travail à l’image de Dick Pope, dans ce film de nuit éclairée au candélabre, dans cette demeure so British aux mille dentelles : Angelica est très beau à voir. Et si le film manque un peu de personnalité, son savoir-faire le rend très divertissant.

par Nicolas Bardot

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