House of Time
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Sept inconnus se retrouvent dans un manoir où une faille temporelle doit les ramener en mai 1944…
BRINGING DOWN THE HOUSE
Le premier plan est très fort. Du fantastique cash, franc, qui pose d’emblée les bases d’un high concept simple et ambitieux. Le premier film de Jonathan Helpert prend en effet pour point de départ le plus économique des dispositifs fantastiques : le voyage dans le temps. Sept anonymes réunis dans un mystérieux manoir. Le maître des lieux leur promet que dans quelques minutes, une faille temporelle va s’ouvrir et les ramener le 18 mai 1944. Montée musicale, suspense et… voilà. Rien n’a changé, mais nous sommes en 1944. Sans effets spéciaux, sans effet de manche. Magie du cinéma assumée jusqu’au bout. Financé avec des bouts de ficelle, ce long métrage a l’intelligence de son économie. Il tire parti de son absence de moyens pour proposer une variation statique et en quasi huis-clos sur le voyage temporel.
Mais la simplicité jouissive du pitch, posé en quelques mots dès la première scène avec une franchise qui échappe souvent au cinéma hexagonal, est handicapée par un récit aux contours flous. Qui sont ces gens ? Pourquoi sont-ils là ? A quoi bon remonter le temps si on ne peut pas constater de ses yeux la réalité du voyage ? Ces questions élémentaires ne sont même pas posées. A cela s’ajoutent des dialogues souvent beaucoup trop littéraires, que le réalisateur cadenasse par une direction d’acteur qui pousse les comédiens vers la récitation. C’est dans ces choix d’écriture (notamment un final abscons) et d’interprétation que l’amateurisme du projet finit par le rattraper. C’est dommage, car le film avait, par instants, une certaine prestance, notamment dans son découpage, intelligent et sobre.
