20 réalisatrices qui vont compter

20 réalisatrices qui vont compter

... ou qui comptent déjà. A l'occasion de la sortie de A Girl Walks Home Alone at Night de Ana Lily Amirpour, nous vous proposons un gros plan sur 20 des réalisatrices les plus prometteuses de ces dernières années. Après notre gros plan consacrées aux 20 réalisatrices qui comptent en mai dernier à l'occasion de Cannes et de la présidence de Jane Campion, il nous a paru intéressant de poursuivre le geste parmi les cinéastes "nées" récemment, à l'heure où les femmes réalisatrices constituent encore une minorité. La règle: pas plus de trois longs métrages, réalisés ces dix dernières années, et pas encore d'énorme carton au box-office ou gros prix dans un très grand festival. 20 réalisatrices en mondovision, des États-Unis au Japon en passant par la Suède et la Thaïlande...

  • 20 réalisatrices qui vont compter
  • 20 réalisatrices qui vont compter

> Ana Lily Amirpour (États-Unis)
Son film: A Girl Walks Home Alone at Night (2014)
Ana Lily Amirpour signe un premier long en forme d'ovni: un film de vampire iranien dont l'héroïne vêtue d'une burqa erre dans un no man's land de western. Biberonnée à David Lynch, Sergio Leone et Bruce Lee, fan de Madonna et de Retour vers le futur, Amirpour a un caractère bien trempé qui s'exprime notamment sur son hilarant compte Twitter. Il y a aussi en elle les promesses d'une cinéaste curieuse et décomplexée.

> Urszula Antoniak (Pays-Bas)
Ses films: Nothing Personal (2009), Code Blue (2011), Nude Area (2014)
Avec ses deux premiers films, la Néerlandaise d'origine polonaise Urszula Antoniak a dressé deux portraits féminins troublants. Code Blue, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, est resté inédit en France mais fut un vrai choc. Son tout nouveau film, Nude Area, raconte l'histoire d'amour de deux adolescentes venues de milieux différents.
Notre entretien avec Urszula Antoniak

> Brigitte Bertele (Allemagne)
Son film: Le Feu (2011)
Racontant l'histoire d'une victime de viol, l'Allemande Brigitte Bertele déjoue tous les pièges des horribles magnifiques-portraits-de-femme. Bertele signe un premier long extrêmement dense, à l'écriture intelligente, porté par une tension à couper au couteau. Elle a depuis tourné pour la télévision mais on espère la voir revenir au cinéma.

> Kristina Buozyte (Lituanie)
Ses films: Kolekcioniere (2008), Park '79 (2009), Vanishing Waves (2012)
Lorsqu'on constate ce que la Lituanienne Kristina Buozyte accomplit avec trois bouts de ficelles sur Vanishing Waves, on est évidemment curieux de la voir à la tête d'un projet SF avec davantage de moyens. Son court pour l'anthologie ABC's of Death 2, co-réalisé avec son compère Bruno Samper, confirme un talent formel et poétique comme on en compte peu en Europe.
Notre entretien avec Kristina Buozyte

> Hélène Cattet (Belgique)
Ses films: Amer (2009), L'Etrange couleur des larmes de ton corps (2013)
La Belge Hélène Cattet est l'autre moitié du duo formé avec Bruno Forzani, responsable de deux comètes inspirées par l'univers du giallo. Amer et L’Étrange couleur des larmes de ton corps sont deux expériences des sens qui, contrairement à beaucoup de productions françaises, n'ont pas peur de l'image. Elle prépare toujours avec Forzani l'adaptation du roman noir laissez bronzer les cadavres.

> Katrin Gebbe (Allemagne)
Son film: Aux mains des hommes (2013)
Pour son premier long métrage, le choc Aux mains des hommes, la jeune Allemande Katrin Gebbe a été conviée à Cannes, à Un Certain Regard. Le film a fait polémique, s'est mis à dos une bonne partie du public ou de la presse ? Tant mieux. Le premier essai de Gebbe est tout sauf tiède et plus ambigu qu'il n'y paraît. Outre-Rhin, elle a récolté une nomination de la meilleure réalisatrice à l'équivalent allemand des César. Quelle jeune réalisatrice française peut en dire autant chez nous ?
Notre entretien avec Katrin Gebbe

> Jennifer Kent (Australie)
Son film: The Babadook (2014)
A l'heure où les pires daubes horrifiques cartonnent en France, le film de Jennifer Kent est passé plus inaperçu chez nous cet été. The Babadook, adoré dans tous les festivals où il est passé, est pourtant un très bon film d'horreur, un très bon drame et un très bon film tout court. Par une réalisatrice qui, à partir d'une histoire classique, délivre un vrai point de vue, fait preuve d'une sensibilité personnelle. Assurément à suivre.
Notre entretien avec Jennifer Kent

> Héléna Klotz (France)
Son film: L'Âge atomique (2012)
On parlait plus haut de la peur très française de l'image: ça ne semble pas être le cas d'Héléna Klotz qui plonge Paris dans une rêverie poétique et colorée. L'Âge atomique est le conte envoûtant d'une nuit magique parmi des ados en plein spleen et qui, malgré ses héros parisiens et très littéraires, ne s'inscrit pas vraiment dans les canons classiques du jeune cinéma français.
Notre entretien avec Helena Klotz

> Ounie Lecomte (France/Corée)
Son film: Une vie toute neuve (2010)
Élève de Lee Chang-Dong, Ounie Lecomte a gardé le meilleur des enseignements du maitre du mélodrame coréen. Son premier long autobiographique, Une vie toute neuve, est une merveille d'écriture. Je vous souhaite d'être follement aimée, son nouveau film, est tourné en France (son pays d'adoption) avec Céline Sallette dans le rôle principal.

> Julia Leigh (Australie)
Son film: Sleeping Beauty (2011)
Il n'y a pas beaucoup de premiers films qui sont plongés directement dans le grand bain de la compétition à Cannes. C'était le cas de Julia Leigh, d'abord connue en tant qu'écrivaine, et qui livre avec Sleeping Beauty un premier long étonnant de maîtrise. Car il y a de l'acrobatie à réussir immédiatement un film aussi troublant et mystérieux, d'une inquiétante étrangeté tout à fait envoûtante. Une révélation d'une classe folle.

> Sophie Letourneur (France)
Ses films: La Vie au ranch (2009), Les Coquillettes (2012), Gaby Baby Doll (2014)
Vous pensiez que Maestro de Léa Fazer était un film rohmérien ? Réfléchissez à nouveau. La seule héritière française digne d’Eric Rohmer, c’est bel et bien Sophie Letourneur. Dans son cinéma de la jeunesse, de la parole et de la femme pleine de lose, la jeune réalisatrice mixe des références aussi modernes et inattendues que la comédie slacker US et l’ivresse élégante de Hong Sang-Soo.
Notre entretien avec Sophie Letourneur

> Pia Marais (Afrique du Sud)
Ses films: Trop libre (2007), A l'âge d'Ellen (2010), Layla (2013)
Dans quel pays classer Pia Marais, elle qui a fait tourner la Française Jeanne Balibar dans son très curieux film germanophone A l’âge d’Ellen pour ensuite tourner un drame en anglais dans son Afrique du sud natale ? De même, dans quelles terres cinématographiques classer cette réalisatrice capable de passer de la fantasmagorie âpre de l’Ecole de Berlin au suspens émouvant de Layla ? Ces premières étapes laissent deviner une carte du monde et du cinéma des plus singulières.
Notre entretien avec Pia Marais

> Maja Milos (Serbie)
Son film: Clip (2013)
Sexe, violence et chaos : madame est Serbie. C'est peu dire que le premier long de la Serbe Maja Milos est un électrochoc, une plongée brute et d'une honnêteté renversante dans le quotidien d'une jeunesse perdue. On est curieux de voir l'énergie punk de la cinéaste (lauréate à Rotterdam qui reste le festival leader en termes de découvertes) sur d'autres sujets.
Notre entretien avec Maja Milos

> Anna Odell (Suède)
Son film: The Reunion (2013)
Venue de l'art contemporain, la Suédoise Anna Odell signe un premier long qui brouille encore plus les pistes de ce qu'on est habitué à voir en matière de mix fiction/documentaire. Fiction autobiographique et doc rejoué, The Reunion est surtout un film unique qui lance des pistes passionnantes, qu'il s'agisse de son sujet ou de forme cinématographique en général.

> Marcela Said (Chili)
Ses films: El Mocito (2011), L'Eté des poissons volants (2013)
D'abord documentariste, Marcela Said est de ces cinéastes qui savent laisser de la place aux spectateurs dans un monde de films world aseptisés et programmatiques. Révélée à la Quinzaine des Réalisateurs par L’Été des poissons volants, elle est un talent à suivre venue du pays le plus hot d'Amérique du sud: le Chili.
Notre entretien avec Marcela Said

> Ayumi Sakamoto (Japon)
Son film: Forma (2013)
Elle fait partie de cette nouvelle génération de cinéastes japonais sortis de nulle part. Primée à Tokyo puis à la Berlinale, Ayumi Sakamoto signe un premier long métrage fleuve et impressionnant: l'affrontement passif-agressif de deux anciennes amies sur leur lieu de travail. Que doit-on attendre d'une jeune réalisatrice qui dirige un premier film aussi gonflé ? Énormément de choses.
Notre entretien avec Ayumi Sakamoto

> Céline Sciamma (France)
Ses films: Naissance des pieuvres (2007), Tomboy (2011), Bande de filles (2014)
Elle pourrait presque figurer dans notre première liste des 20 réalisatrices qui comptent. Révélée par Naissance des pieuvres, confirmée par Tomboy, Sciamma s'impose encore plus avec Bande de filles, un instantané moderne et romanesque qui, pourtant, n'a pas eu les honneurs d'une compétition à Cannes. Comme si elle était encore une challenger. Une position qui va très bien à cet esprit brillant et cinéaste douée.

> Dominga Sotomayor (Chili)
Ses films: De jueves a domingo (2012), Mar (2014)
Elle aussi lauréate à Rotterdam, la Chilienne Dominga Sotomayor a su éviter tous les pièges du road movie avec le très intriguant De jueves a domingo. Elle a depuis réalisé un nouveau film, Mar, qui vient de faire sa première au Chili. Son premier long faisait état d'un vrai regard et d'une vraie personnalité.
Notre entretien avec Dominga Sotomayor

> Visra Vichit Vadakan (Thaïlande)
Son film: Karaoke Girl (2013)
Avec une grâce absolue, la Thaïlandaise Visra Vichit Vadakan faisait le portrait avant l'heure d'une party girl dans Karaoke Girl. Son mélange de genres et de ton, sa structure ambitieuse et sa grande douceur ont fait de ce film une nouvelle révélation venue de Thaïlande. Et, en tout cas parmi les cinéastes qui ont émergé en occident, l'une des quelques réalisatrices.
Notre entretien avec Visra Vichit Vadakan

> Lina Yang (Chine)
Son film: Longing for the Rain (2013)
Drame sexuel, film de fantômes, documentaire: Longing for the Rain ne s'interdit aucun virage, aucune rupture de ton. L'ovni de la Chinoise Lina Yang est d’une liberté totale et symbolise un autre cinéma chinois.
Notre entretien avec Vivian Qu, productrice de Longing for the Rain

Lire notre gros plan 20 réalisatrices qui comptent

Dossier mis en ligne le 22 octobre 2014

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par Nicolas Bardot

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