Samuel L. Jackson

Samuel L. Jackson
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Acteur
États-Unis
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A la question "Comment qualifieriez vous votre personnage de Mace Windu dans La Menace fantôme?", Samuel L. Jackson répond tout simplement: "Il est noir". Ceci résume impeccablement la carrière et le caractère de cet acteur devenu culte. Un homme "cool" et charismatique ayant passé une grande partie de sa vie à se battre pour les droits civiques des noirs Américains.

"BLACK IN A WHITE WORLD"

Né à Washington D.C. le 21 décembre 1948, Samuel Leroy Jackson a grandi à Chattanooga, dans le Tennessee, dans une famille sans père reposant sur les épaules d'une mère domestique dans une fabrique de tissus. Passionné par le cinéma et le théâtre, il part faire ses études au Morehouse College à Atlanta, en Georgie. En 1969, militant très actif du mouvement noir étudiant, il se voit expulsé de sa faculté quelques mois pour avoir pris en otage certains de ses administrateurs (dont Martin Luther King Sr.) pour protester contre le manque de cours sur l'histoire des noirs américains. En 1972, il part pour New York, avec un diplôme d'arts dramatiques en poche, où il rejoint la Negro Ensemble Company aux côtés de Morgan Freeman, avec lequel il joue dans de nombreuses productions théâtrales. La même année, il décroche un second rôle dans le film indépendant Together for Days, qui, sans vraiment le lancer, lui met le pied à l'étrier, lui permettant de prendre part à quelques téléfilms et séries télé. Ce n'est que neuf ans plus tard qu'on le retrouve au cinéma, en membre de gang dans Ragtime, mais rien de très passionnant. Il retourne au petit écran, où il est souvent cantonné au rôle du noir de service méchant et dealer. Sam patauge. Entre les plateaux de télévision et les planches de Broadway, il fait le portier au Manhattan Plazza et s'envoie quelques "shoots" de cocaïne, jusqu'à ce que Spike Lee le remarque en 1988 et lui propose le premier rôle de School Daze.

Sans être un gros succès public, ce film le met dans les petits souliers du réalisateur (qui lui proposera Do the Right Thing en 89 et Mo' Better Blues en 90), et la carrière cinématographique de Samuel débute enfin. Certes, les films qu'on lui propose alors ne sont pas tous brillants et il joue toujours le rôle du voyou noir, remplissant ainsi les quotas imposés aux réalisateurs, mais il côtoie les plus grands noms du cinéma, dont Martin Scorsese pour Les Affranchis en 1990. Sam remonte la pente peu à peu et débute une cure de désintoxication. En 1991, alors qu'il est sobre depuis à peine deux semaines, Spike Lee lui propose le rôle d'un drogué dans Jungle Fever, qui sera présenté en sélection officielle à Cannes. Samuel est brillant et le jury crée exclusivement pour lui la palme du meilleur acteur dans un second rôle. Mais malgré cet incontestable gage de qualité, les cinéastes et les spectateurs ne retiennent guère que son visage. Samuel accumule toujours les rôles de second plan et voit défiler les stars montantes et les acteurs de renom. On le trouve au générique de films comme Jumpin' at the Boneyard et Johnny Suede en 1991, Patriot Games et Fathers and Sons en 1992, Loaded Weapon 1 (dans un premier rôle cette fois-ci), Jurassic Park et True Romance en 1993. C'est en interprétant un énième malfrat à la gâchette facile dans ce dernier que Sam va se voir enfin ouvrir les portes de la renommée.

"YOU'RE SURE YOU'RE NOT LAURENCE FISHBURNE?" - "NO, AND I DEFINITELY AM NOT IN PULP FICTION EITHER."

En effet, en 1994, Quentin Tarantino, qui suivait de près le tournage de True Romance en tant que scénariste, le choisit pour interpréter Jules Winnfield dans son Pulp Fiction palmedorisé. Jules est un tueur à gages pas comme les autres: affublé d'une incroyable coiffure afro, il est cool et récite des versets de la Bible avant d'accomplir ses actes criminels. Samuel est sur le devant de la scène, il est nommé aux Oscars comme meilleur acteur dans un second rôle, la planète entière connaît par cœur ses tirades sur les hamburgers, les massages de pieds, le bacon et le fabuleux Ezekiel 25:17. En l'espace d'un seul film, lui qui a passé vingt ans dans l'ombre devient à quarante-six ans un acteur culte pour toute une génération. Sur les traces de Morgan Freeman, il fait désormais partie de ces acteurs noirs Américains incontournables, de ceux que l’on n’engage plus seulement pour leur couleur de peau, mais pour leur charisme imbattable. Trois ans plus tard, il retrouve "la bande à Quentin" pour Jackie Brown. En tête d’un casting de luxe sous les traits d’un Ordell à la casquette Kangol vissée sur la tête, adepte des vidéos de Chick with guns et des petites surfeuses blondes, il fait de nouveau mouche et reçoit l'Ours d'argent au festival de Berlin. Pour son dernier film, le diptyque Kill Bill, Quentin Tarantino refera appel à lui pour un court passage au cœur du second volet. Dix années séparent Jules et Rufus.

"ALL BROTHERS DON'T KNOW HOW TO USE GUNS, YOU RACIST MOTHERFUCKER."

Dix années inégales au cours desquelles son objectif principal aura été de s’appliquer à varier son répertoire et à remettre en avant ses convictions "raciales". A la sortie du succès de Pulp Fiction, c'est donc sans étonnement et avec un immense plaisir qu'on le retrouve en électricien vendeur de matériel hi-fi à Harlem face à John McClane. Un dernier épisode de la trilogie Die Hard parfait sous la direction de John McTiernan, jouant sans cesse sur l’identité raciale de ce bon samaritain venu en aide au roi des anti-héros. Sam Jackson continue sur sa lancée et signe en 1996 pour Le Droit de tuer?, à la morale assez douteuse mais dont il se sort à la perfection, et Au revoir à jamais, servant de fil d’Ariane dans les méandres du cerveau de Geena Davis. En 1997, il passe à la production pour Eve's Bayou, un film noir au cœur de la Louisiane des années 60, dans lequel il tient le premier rôle masculin. Il enchaîne avec quelques films qui n’ont d’attrayant que leur casting, comme Sphere ou Le Négociateur et se fait plaisir dans des activités parallèles. Cameo non crédité dans Hors d’atteinte de Steven Soderbergh (adapté d’un polar de Elmore Leonard comme Jackie Brown, le réalisateur s’est amusé à réutiliser dans son casting certains des acteurs du Tarantino comme Michael Keaton, opérant ainsi un croisement entre les deux films, au-delà de leur simple parenté scénaristique), ou voix-off pour une vidéo documentaire sur Martin Luther King destinée aux écoles primaires.

FORCE MAUVE

Autre activité qu’il affectionne, squatter avec assiduité les plateaux des shows télé et clamer haut et fort à qui veut bien l’entendre qu’il a toujours rêvé de faire partie de l'histoire cinématographique que représente la saga Star Wars, n’espérant guère plus qu’un minuscule rôle de monstre visible quelques dixièmes de seconde à l’écran au fond d’un tripot de Tatooine. George Lucas, ayant eu vent de cette envie mainte fois répétée, le contacte donc et lui propose bien plus. Il sera Mace Windu qui, à la tête du Conseil des Jedis aux côtés de Yoda, représente la voix de la raison. Les fans sont impatients. Mais quand La Menace fantôme sort en 1999, petite déception, les apparitions de Sam Jackson sont très rares. Une "injustice" qui sera réparée dans l’Attaque des clones (2002), dans lequel Mace Windu apparaît dans les plus grandes prises de décision du Conseil et au cours des combats, un sabre laser violet à la main. Des scènes d'anthologie qui ont marqué les esprits et qui, à la vue des premières bandes annonces, semblent également peupler l’Episode III tant attendu. En 2000, c’est sans surprise qu’il a été choisi pour reprendre le rôle culte de John Shaft. Il était le seul acteur à pouvoir incarner à la fois le côté cool et méchant de cet ex-policier new-yorkais hors normes. La même année, il retrouvait Bruce Willis dans Incassable, la classe et le charisme du personnage d'Elijah lui allant comme un gant et le violet devenant sa couleur fétiche.

D'UNE ETOILE A L’AUTRE

Avec pour balises les différents épisodes de la nouvelle trilogie Star Wars, Sam Jackson enchaîne les films, varie les genres, alterne premier, second rôles et cameo. Action loufoque (Le 51ème Etat), musclée (xXx et sa suite, ou S.W.A.T.) ou penchant vers le drame psychologique (Dérapages incontrôlés); thriller (Instincts meurtriers, Tick-tock) ou romance (In my country). Le tout émaillé de points d’orgues magnifiques. On retiendra spécialement le dernier film de John McTiernan, Basic, sorti en 2001. Autoritaire et énigmatique Sergent West, Sam Jackson (retrouvant son acolyte de Pulp Fiction, John Travolta) sert de fil directeur à ce superbe prisme mettant en évidence le poids de la parole et disséquant le pouvoir militaire. Autre grand plaisir cinématographique de ces années 2000, Les Indestructibles (2004), dernier né des studios Pixar. Samuel L. Jackson y prête ses cordes vocales totalement adéquates au super héros méga cool Frozone. Partenaire de M. Indestructible en toutes occasions, il aide la famille aux supers pouvoir à sauver la planète des mains de l’infâme Syndrome. A suivre après le troisième et dernier épisode Star Wars, le drame biographique Coach Carter, prévu sur nos écrans le 15 juin 2005, puis la comédie The Man, en post-production. En attendant la confirmation tant espérée d’un quatrième opus à la série Die Hard et le premier clap de Pacific Air 121, Sam Jackson est actuellement sur le tournage de Freedomland, un thriller de Joe Roth avec Julianne Moore. L’homme n’a pas fini de truster nos salles obscures.

par Julie Anterrieu

En savoir plus

2005 The Man

2005 Coach Carter

2005 La Revenche des Sith

2005 xXx 2

2004 Tick-tock

2004 Running Wild

2003 Les Indestructibles

2002 Kill Bill: Volume 2

2003 In My Country

2002 Instincts meurtriers

2002 S.W.A.T.

2002 XXX

2002 L'Attaque des clones

2002 Dérapages incontrôlés

2001 Basic

2001 Le 51ème Etat

2001 The Caveman's Valentine

2000 Incassable

2000 Shaft

1999 Deep Blue Sea

1998 Le Négociateur

1998 Sphere

1997 Jackie Brown

1997 Eve's Bayou

1996 Au revoir à jamais

1996 Le Droit de tuer? 1996 Hard Eight

1995 Une journée en enfer

1995 Kiss of Death

1994 Pulp Fiction

1993 True Romance

1993 Jurassic Park

1993 Loaded Weapon 1

1992 Fathers & Sons

1992 Patriot Games

1991 Johnny Suede

1991 Jumpin' at the Boneyard 1991 Jungle Fever

1990 Les Affranchis

1990 Mo' Better Blues

1989 Do the Right Thing

1988 A Prince in New York

1988 School Daze

1981 Ragtime

1972 Together for Days

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