Dossier 2014: 10 révélations

Dossier 2014: 10 révélations

FilmDeCulte a pioché parmi les découvertes sorties en salles cette année. 5 réalisateur européens, 3 sud-américains, un Américain et une Océanienne se sont glissés dans notre liste. Pendant ce temps, les révélations asiatiques de l'année ont été privées de sorties et se retrouvent dans notre gros plan des 15 films inédits qui méritent de sortir en salles. Le point commun de nos 10 révélations de l'année ? Le goût du risque, un vrai point de vue, une certaine radicalité, et une volonté de faire du cinéma différemment sans prendre le spectateur pour un idiot. Nous avons eu le privilège de pouvoir rencontrer la plupart d'entre eux et ce sont nos 10 paris pour le futur...

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Ester Martin Bergsmark, Something Must Break (Suède)
D’abord documentariste, Ester Martin Bergsmark réalise son premier long métrage de fiction avec Something Must Break, romance suédoise centrée sur un personnage transgenre comme on n’en voit jamais en salles. Contrairement à 36 films-sujets revendiquant leur propos pour cacher leur absence de cinéma, Bergsmark signe un film politique sans en avoir l’air, et réussit une passionnante histoire d’amour contrariée, à la mise en scène flamboyante et à fleur de peau.
La critique
J’ai reçu un email de l'Académie suédoise, me demandant dans quelle catégorie mettre Saga Becker: acteur ou actrice. J’ai répondu : les deux - Notre entretien avec Ester Martin Bergsmark

Dietrich Brüggemann, Chemin de croix (Allemagne)
Ovationné lors de la Berlinale, Chemin de croix a souffert de l’accueil critique le plus bête de l’année en France. Le film de Dietrich Brüggemann, quelque part entre Roy Andersson et Ulrich Seidl, est pourtant bien plus riche que la caricature qui en a été faite. Si ses cadres sont fixes, c’est, à l’opposé du jugement moral qu’on lui a prêté, pour mieux mettre en valeur la variété de tons de ce qui se déroule devant nos yeux et la complexité des sentiments. Le tout avec un talent scénaristique que beaucoup pourraient lui envier.
La critique
Voilà la beauté, la comédie et la tragédie - Notre entretien avec Dietrich Brüggemann

Katrin Gebbe, Aux mains des hommes (Allemagne)
Sélectionnée à Un Certain Regard dès son premier film, nommée à l’équivalent allemand du César de la meilleure réalisatrice, Katrin Gebbe a pourtant signé avec Aux mains des hommes l’un des plus gros bides de l’année en France. Pas si étonnant tant ce film téméraire prend le spectateur à rebrousse-poil et n’offre aucune clef facile. Gebbe a l’intelligence et l’aplomb de ces réalisateurs dont les films suscitent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses.
La critique
Une poésie très sombre - Notre entretien avec Katrin Gebbe

Jennifer Kent, Mister Babadook (Australie)
L’Australienne Jennifer Kent peut se vanter, pour son premier film d’horreur, d’avoir reçu des dithyrambes de la part de maîtres du genre tels que William Friedkin ou de Stephen King – excusez du peu. A partir d’une histoire qu’on croit avoir déjà vue (maman, il y a un monstre derrière la porte), Kent réussit un drame poignant dont le point de vue féminin sur la maternité tranche avec ce qu’on a l’habitude de voir.
La critique
Et si cet homme-monstre était vraiment réel ? - Notre entretien avec Jennifer Kent

Benjamin Naishtat, Historia del miedo (Argentine)
Histoire de la peur : ceux qui ont craint de se perdre dans le premier film de l’Argentin Benjamin Naishtat aurait pu se raccrocher à ce titre comme à un fil d’Ariane. Envoyant valser les conventions narratives, Naishtat délivre une expérience sensorielle, déstabilisante, sur un sentiment de peur panique qui gronde et entoure les personnages… tout en restant invisible. Avec The Tribe, l’un des paris de pur cinéma les plus audacieux de l’année.
La critique
En conséquence personne n’aime ! - Notre entretien avec Benjamin Naishtat

Daniel Ribeiro, Au premier regard (Brésil)
Ce n’est pas parce que le film du Brésilien Daniel Ribeiro est doux qu’il est anecdotique. Primé à la Berlinale, Au premier regard parvient, à partir d’un sujet qui ailleurs pourrait être hyper-mélodramatique, à faire en sorte que sa bienveillance ne vire jamais à la mièvrerie. Et, sans l’air d’y toucher, Ribeiro évite avec subtilité tous les clichés des récits d’apprentissage.
La critique
Créer un film résolument positif - Notre entretien avec Daniel Ribeiro

Jeremy Saulnier, Blue Ruin (États-Unis)
Remarqué à Cannes, Jeremy Saulnier signe avec Blue Ruin ce qui aurait pu être une petite série B de plus. Mais ce projet passé par le crowdfunding est assez symptomatique d’une débrouille actuelle où les idées viennent compenser des moyens de production extrêmement modestes. L’efficacité maximale de ce polar plein de ressources a fait mouche cette année.
La critique

Marcela Said, L’Eté des poissons volants (Chili)
Comme Ribeiro, la Chilienne Marcela Said fait avec L’Eté des poissons volants un récit d’apprentissage en empruntant des chemins détournés. L’Eté… fait partie de ces œuvres pas si fréquentes dont l’histoire est autant, si ce n’est plus, racontée par la mise en scène que par le scénario. Ce premier essai de fiction de la documentariste, mystérieux et sensuel, est très prometteur.
La critique
Je crois à l’intelligence des spectateurs et à leur capacité à percevoir - Notre entretien avec Marcela Said

Myroslav Slaboshpytskiy, The Tribe (Ukraine)
Certainement le meilleur premier film vu à Cannes cette année, The Tribe est un des paris les plus gonflés de 2014 avec cette immersion sans sous-titres parmi des malentendants. Mais au-delà du brillant exercice de style, il y a une foi dans le pouvoir de la mise en scène et un regard sur le corps et son usage qui font de The Tribe l’une des découvertes passionnantes de l’année.
La critique
Un hommage au cinéma muet - Notre entretien avec Myroslav Slaboshpytskiy

Ramon Zürcher, L’Etrange petit chat (Suisse/Allemagne)
Un film d’horreur sans horreur, une tragédie sans tragédie : L’Etrange petit chat est l’une des grandes curiosités de l’année. Ramon Zürcher se sert des apparences les plus triviales du drame familial pour flirter avec l’inquiétude fantastique et toucher, in fine, à l’humanité de son sujet. Acrobatique, et parfaitement accompli.
La critique
Comme Médée, mais sans tragédie - Notre entretien avec Ramon Zürcher

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par Nicolas Bardot

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