Nicole Kidman

Nicole Kidman
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum
Actrice
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman
  • Nicole Kidman

Savant élixir entre réincarnation du glamour de jadis et l'éclat vivace des émotions à fleur de peau, Nicole Kidman occupe une place bien particulière dans le paysage hollywoodien. Star dans le canon classique de Minghella ou réfugiée au fichu bien vissé dans le hangar de Lars Von Trier, actrice adulée mais pas si bankable: Kidman ou l'équilibrisme promu au rang d'art.

NICOLE KIDMAN, COMMENT CA MARCHE

Du petit mouton de la bergerie incarné lors d'une représentation scolaire jusqu'à l'Oscar de Virginia Woolf obtenu en 2003, il y a un chemin qui arpente les montagnes. Le plat pays tout d'abord, avec la tignasse rousse qui dépasse à peine de la bandoulière portée par le mini-mari Tom Cruise (époque Jours de tonnerre, en potiche frisée et éthérée). Puis le bouillonnement dans la marmite, le volcan qui s'éveille chez Gus Van Sant (Prête à tout) ou Jane Campion (Portrait de femme). Et le cap, le pic, la péninsule Kubrick, et l’œil qui s'en échappe: premier teaser de Eyes Wide Shut, le couple star mis à nu, le tournage généreux en bruits mais avare en images, si ce n'est celle d'une jeune femme dévêtue, accrochant avec nonchalance ses boucles d'oreille, rejointe par son supposé époux, et dont le regard ne quitte pas le reflet du miroir, pour s'y voir elle, y scruter ses voyeurs et viser encore plus loin. Le bon œil, grand ouvert. Les amarres sont désormais larguées, il n'y a plus de Madame de qui vaille mais une comédienne qui part à l'aventure - qu'elle la guide dans un Montmartre australien, des châteaux britanniques plantés en Espagne, des Etats-Unis reconstitués au Danemark. L'incarnation n'a que faire du flacon dans lequel elle se débat: "Adolescente, je n'avais qu'à lire Guerre et paix pour devenir Natacha. Au lycée, on apprenait La Mouette, et je me voyais en Nina", se souvient la comédienne. Après les pics, l'apesanteur, en toute facilité.

FEU DE GLACE

"Je voulais qu'elle joue du verre.". Les mots tenus par Alejandro Amenabar à propos des Autres mettent en avant une face cristalline du jeu de l'Australienne. Héroïne hitchcockienne dans toute sa lumière tourmentée (blondeur et teint diaphane, regard de glace et cou dégagé), Grace Stewart (Kidman) joue du bris de verre, corde de violon tirée au paroxysme, perdue dans les limbes et les illusions, étrangère au monde des vivants. En figure de proue qui traversera probablement les âges, un visage éclairé par les tremblements d'une lampe à pétrole, et son plus grand succès personnel à la clef. Pendant multicolore sorti la même année, le Moulin Rouge! exclamé par Baz Luhrmann, où la glace fait place au satin pour un rôle qui pioche autant dans la comédie pure (et même musicale) que dans la tragédie aux amoureux séparés malgré eux. Descendant au ralenti dans un flot de paillettes, posée délicatement sur son trapèze, teint de porcelaine et strass scintillant, elle est un nouvel Ange Bleu, le Sparkling Diamond du tournant du siècle. Défiant les temps, Kidman convoque Marlene Dietrich et Marylin Monroe sous un même haut de forme, et éclaire ses muses d'un jour neuf. Chez Amenabar, l'actrice marie selon le réalisateur "l'élégance et la sérénité de Grace Kelly avec la force et l'intensité de Vivien Leigh". Hollywood n'aime rien moins que voir ses stars ressuscitées, et Nicole Kidman en est le plus bel étendard, descendante d'une lignée classique et éternelle, mais aussi actrice farouche de la modernité.

PORTRAITS DE FEMMES

Chez Baz Luhrmann tout d'abord, réalisateur aux figures de style affûtées, maniant culture pop et tragédie flamboyante, Méliès imbibé d'absinthe et Nirvana amoureux. Mais également chez Lars Von Trier dont elle admire Breaking the Waves et Dancer in the Dark. Son Dogville expérimental lui permet d'incarner une nouvelle Grace, pièce de puzzle décalée dans le paysage des héroïnes sacrifiées du Danois. Dans le décor dénudé d'un entrepôt où les maisons sont dessinées à la craie, le feu de l'actrice n'est que plus visible. Héroïne moderne encore dans The Hours de Stephen Daldry, où elle incarne l'écrivain Virginia Woolf. Après avoir été dirigée par Sam Mendes sur les planches de La Chambre bleue, le film est le moment de l'abandon pour l'actrice, prise dans des tourments personnels. La dépression de Woolf est la sienne, son caractère enfantin lié à un certain humour, et une rage sous sous-jacente qui lui appartiennent tout autant, Virginia fondant en Kidman et Kidman en Virginia. L'incarnation soufflante lui vaut un Oscar. Mais parfois le trop plein émotionnel dérape: elle est la première à sombrer dans La Couleur du mensonge où elle est une jeune femme accidentée par la vie. Quelques mois plus tard, Retour à Cold Mountain sonne comme une thérapie: sans atteindre l'éclat de ses performances les plus intenses, elle offre une belle Ada Monroe, jeune femme acceptant de fermer la porte de ses illusions tout en continuant son propre chemin à la recherche de la sérénité.

THE SHOW MUST GO ON

Avec Moulin Rouge!, Nicole Kidman a montré son haut tempo dans un registre comique. Des années auparavant, elle se révélait dans un ton voisin mais plus acide avec Prête à tout, dans lequel elle était une présentatrice de météo aux dents longues. Le retour à la comédie, des années plus tard, ne s’est pas fait sans mal. D’abord avec le naufrage Et l’Homme créa la femme, où l’acidité du script s’est évaporée dans les réécritures et retournages. John Cusack quitte le navire à temps, remplacé par le navet Matthew Broderick, et le résultat, à moitié désavoué par Kidman, est un étrange ratage bourré de trous. Puis vient la catastrophe Ma sorcière bien aimée, dont la mise en abime ambitieuse s’effondre rapidement malgré le nez retroussé de l’actrice. Le naturel revient finalement au galop avec des prestations audacieuses et torturées dans les très indés Birth et Fur, deux ovnis qui entretiennent de réelles correspondances sur le pouvoir de l’imaginaire. Les deux essais se soldent par des échecs commerciaux mais l'aura semble indestructible: au pays du dollar, Kidman n'est ni la mieux payée, ni la plus solide au box-office, mais jouit encore d'un respect et d'une côte d'amour sans faille - la récompense probablement du "panache, du courage et de la persévérance" dont parle Campion à son sujet, elle qui semble toujours aussi curieuse et assoiffée de désir. Mais les bides américains successifs d'A la croisée des mondes, d'Australia et de Nine mettent quand même à mal la comédienne (même si les deux premiers cités sont de gros succès hors des Etats-Unis). On adore brûler ceux qu'on a adorés, et l'actrice est réduite à une poupée de pub pour soda (What did you... expect? - sûrement pas le sommet de sa carrière). Imperturbable, Nicole Kidman trace sa route et enchaine malgré tout projets séduisants et audacieux: dirigée par John Cameron Mitchell (Hedwig et Shortbus) dans un film qu'elle produit, puis à la tête de l'adaptation du roman The Danish Girl, incarnant le premier homme devenu femme après une opération chirurgicale.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

2008 Australia 2007 A la croisée des mondes 2007 Margot at the Wedding 2007 The Invasion 2007 Fur 2006 Happy Feet 2005 Emma’s War 2005 Ma sorcière bien-aimée 2004 L'Interprète 2004 Birth 2004 Alexandre le Grand 2004 The Stepford Wives 2003 Dogville 2003 Cold Mountain 2003 The Human Stain 2002 The Hours 2001 Birthday Girl 2001 Les Autres 2001 Moulin Rouge! 1999 Eyes Wide Shut 1998 Les Ensorceleuses 1997 Le Pacificateur 1996 Portrait de femme 1995 Batman Forever 1995 Prête à tout 1993 Malice 1992 Horizons Lointains 1991 Billy Bathgate 1990 Jours de Tonnerre 1989 Calme Blanc

Quelques liens :

Commentaires

Partenaires