Uma Thurman

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Actrice
États-Unis
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Lorsque l’on admire Uma Thurman trônant, altière et souveraine, sur l’affiche de Kill Bill, quand on sait que son talent égale avec aisance ses agréments physiques, on en vient rapidement à se demander pourquoi la comédienne n’est pas, sur la scène hollywoodienne, l’égale d’une Kidman. Aux détours de rôles qui ont fait d’elle une icône mythique et de quelques malheureux choix de carrière, Thurman mène sa barque solaire en solo.

AVE, UMA

En 1994, un film et son affiche fleurissent partout à coups de buzz. Servant culture pop et dialogues cinglants, Pulp Fiction devient culte et Uma Thurman, sa figure de proue, est embarquée dans le même carrosse. Elle y est Mia Wallace, créature offerte et nonchalamment allongée sur le lit de ladite affiche, allumant une cigarette indolente et hésitant entre le feu de son flingue et les bulles de sa BD. Statufiée en danseuse de twist camée, phare d’un John Travolta échoué, Thurman nourrit en un film plus de fantasmes cinématographiques que d’autres en une carrière. Et comme Quentin Tarantino n’est pas avare de ses faveurs, Uma remet ça avec Kill Bill, où elle incarne une jeune mariée revancharde dont le goût du sang a trop longtemps mariné dans la gorge. Magnifiée d’un bout à l’autre du métrage, d’une enfant de Bruce Lee à une virginale épouse, Black Mamba déjà engorgée de scènes ou de dialogues cultes, une salope blonde qui enflamme tout sur son sillon et dont le moindre orteil est propice au légendaire. Pour Tarantino, Thurman est ce que Dietrich était à Sternberg: le joyau de la couronne et la paume de la main, l’ange bleu qui tourne au doré maculé de quelques tâches vermeilles. Le feu et le sang en offrande à une adorée déesse du grand écran.

GOD, DO YOU NEED A WOMAN TO LOOK AFTER YOU

Déesse bien nommée: Uma est le nom de la divinité indienne de la lumière et de la beauté. Karuna, son deuxième prénom, est la force bouddhiste qui permet la compassion, clef de l’harmonie sur Terre. Et Thurman de suivre son dessein tracé de naissance: elle est la Vénus des Aventures du Baron de Munchausen chez Terry Gilliam à l’âge de 18 ans ou l’exquise et innocente Cécile de Volanges des Liaisons dangereuses sous la direction de Stephen Frears la même année. Le monde découvre le regard particulier d’une jeune vamp en devenir, qui a tourné quelques mois avant les deux chefs d’œuvre de Gilliam et Frears ses deux premiers films, Johnny Be Good et Kiss Daddy Goodnight, dont les échos conjugués sont restés sourds. Après avoir côtoyé deux grands metteurs en scène, Thurman devient ce qu’on peut appeler une actrice à réalisateurs, de celles qui choisissent leurs films hors d’une trajectoire commerciale, mais qui ont compris qu’une carrière se faisait généralement sur les bons voisinages de cuistots en chef intéressants. Au début des années 90, elle tourne ainsi chez Philip Kaufman, John McNaughton ou Gus Van Sant, trois réalisateurs qui ont, chacun à leur manière, fait naître quelques promesses lors des années 80 ou au début de la décennie naissante. A l’image de sa collaboration avec Tarantino, Thurman fait ses choix de metteurs en scène avec un apparent goût du danger, privilégiant facilement les promesses aux planchers solides, et ce même sur les chemins du petit écran (des années plus tard, en 2002, elle tourne Hysterical Blindness sous la direction de Mira Nair et obtient d’ailleurs un Golden Globe pour son interprétation).

DERAPAGES INCONTROLES

Mais à côté de ces audaces, il reste des mauvais choix qui expliquent en partie le fait que la comédienne n’occupe peut être pas aujourd’hui la place qu’elle mérite. L’attrait de tourner avec Bille August ou James Ivory est compréhensible sur le papier, mais ces deux réalisateurs ne sont-ils pas hors course depuis des années? Il en résulte une interprétation très honnête de Fantine dans une fade adaptation des Misérables (1998), et une tentative de lumière dans La Coupe d’or (2000). Sang chaud pour meurtre de sang froid (1992), Batman et Robin (1997) ou Vatel viennent grossir le rang des films qui ne la méritent pas. Mais hormis les tentatives psychédéliques et gay-friendly de Schumacher, Thurman garde ses distances avec la machinerie hollywoodienne, les canons prêts à faire vrombir le box-office. Ce choix de carrière la pousse parfois à de drôles d’engagements, telle sa participation au décrié Chapeau melon et bottes de cuir de Jeremiah Chechik. De blockbuster calibré, il ne reste qu’un film tordu et étrange, perdu dans les fantômes de la série télévisée et ses désirs de spectaculaire, aboutissant à un film aussi raté que fascinant et singulier. Thurman y campe une Emma Peel parfaite, et traverse le film comme un charme exhalant son étrangeté à une œuvre unique qui s’y prête bien.

LE GENE DU PRODIGE

Derrière l’épais rideau des choix incertains, il y a pourtant quelques trésors. Les authentiques "tarantinades", certes, mais aussi un premier film qui fera date dans l’Histoire du cinéma fantastique. Sous l’œil et la plume rares de Andrew Niccol, sous les majestueux violons de Michael Nyman, naît un film intitulé Gattaca, œuvre prophète traitant des manipulations génétiques et du clonage. Thurman y est une laborantine de Dieu, le relais complice entre deux mondes, entre l’être parfait de Jérôme Morrow (Jude Law) et l’existence fantasmée de Vincent Freeman (Ethan Hawke). Ainsi se partage la trajectoire d’Uma Thurman, entre films oubliables et d’ailleurs oubliés et quelques aveuglants faisceaux de lumière qui percent ça et là, en attendant le second volume de Kill Bill pour 2004, alors que les pieds trépignent déjà sur le parquet. Prochainement à l’affiche du Paycheck de John Woo (et dans une mesure moindre de Accidental Husband de Hugh Wilson), Thurman n’y trouvera peut être pas un rôle à la même aura culte, mais un substitut à quelques pubs Lancôme en attendant le prochain émerveillement cinématographique, c’est certain. Pour une hypothétique passe de trois avec son mécène mangeur de pellicules? Pourquoi pas. Q et U, la crème de la crème, semblent bien faits pour s’entendre.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

2004 Accidental Husband 2004 Kill Bill Vol.2 2004 Paycheck 2003 Kill Bill Vol.1 2002 Hysterical Blindness (TV) 2000 La Coupe d’or 2000 Vatel 1998 Accords et désaccords 1997 Chapeau melon et bottes de cuir 1997 Gattaca 1997 Batman & Robin 1994 Pulp Fiction 1993 Even Cowgirls Get The Blues 1993 Mad Dog and Glory 1990 Henry & June 1988 Les Liaisons dangereuses 1988 Les Aventures du Baron de Munchausen 1988 Johnny Be Good

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