Festival de la Roche-sur-Yon 2016: le bilan !

Festival de la Roche-sur-Yon 2016: le bilan !

La septième édition du festival international de la Roche-sur-Yon vient de s'achever. FilmDeCulte était présent sur place pour la première fois, et sûrement pas la dernière, tant les découvertes y ont été nombreuses.

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Si tous les Français ne savent peut-être pas retrouver la Roche-sur-Yon sur une carte (la réponse: entre Nantes et La Rochelle), tous les cinéphiles devraient pouvoir désormais graver la ville dans le circuit des festivals de cinéma à ne pas manquer. Éclectique, dynamique, pointu et accessible: on dirait bien que ce festival a tout pour lui. Quelle est la ligne éditoriale d'une sélection qui plaçait cette année côte-à-côte Stéphane Brizé, des artistes plasticiens ou encore un blockbuster de Stephen Chow ? En premier lieu, sans doute d'abolir les frontières entre les différentes familles cinématographiques. On a retrouvé cette notion dans de nombreux films de cette édition, qui mélangeaient les genres et les registres: un documentaire devenant également un film d'espionnage (Where is Rocky II?), des comédies absurdes qui bifurquent vers un fantastique poignant (The Giant, Swiss Army Man), une reconstitution historique qui est aussi un film d'animation futuriste (Tower), ou un journal intime qui est aussi un trip hypnotisant (All These Sleepless Nights).

Mais la particularité du festival est également, en filigrane, de lancer des ponts entre le cinéma et les autres domaines artistiques. Entre le cinéma et la littérature bien sûr (on a pu voir des adaptations de Maupassant, Don DeLillo ou Philip Roth, ainsi que des film travaillant de nouvelles règles dramaturgiques), mais également entre le cinéma et le film d'art (notamment dans la section "nouvelles vagues", dédiée aux films "qui ont le goût du risque"), ou encore la musique. Celle-ci prenait une place prépondérante dans certains films, mais elle débordait même des écrans: les groupes responsables des bandes originales étaient en effet invités à se produire en live à la suite des projections. C’est d'ailleurs l'un des autres points forts du festival. A l'inverse d'autres festivals un peu plus autistes qui restent dans leur bulle, la Roche-Sur-Yon met en valeur l'échange entre le public et les artistes. Des nombreuses équipes de films étaient présentes, pour des discussions d'après-séance (où les spectateurs se montrent curieux et ouverts), mais aussi pour des tables rondes en dehors des salles.

Au théâtre, dans les salles de concert, sous des chapiteaux, on a eu l'impression d'assister à un festival vivant, présent partout en ville, et pourtant à taille humaine. Un festival qui rassemblerait un public éclectique, des scolaires aux cinéphiles classiques, en passant par les amateurs de genre. C'est sans doute-là le plus beau "pont" lancé par l'équipe de programmation: réunir un même public devant des films qu'on aurait pu croire opposés. Les films-à-stars ont côtoyé les essais cinématographiques avec harmonie. Entre des comédies hilarantes (Le Teckel) et des mélos poignants (Manchester by the Sea), les films les plus pointus avaient toujours quelque chose de divertissant, les rendant plus accessibles que prévu, et les films les plus potentiellement convenus se sont révélés très modernes cinématographiquement (Une vie, Certain Women). L’éclectisme de la sélection va de pair avec une confiance en la jeunesse, dans les talents émergeant et les prises de risques, sans jamais pour autant semer le public en cours de route. Un festival pour cinéphile ainsi qu'un festival pour grand public. Beaucoup de concurrents souhaitent trouver cet équilibre, le Festival de la Roche-sur-Yon y parvient avec éclat. Toutes nos félicitations.

NOS ARTICLES DE L’ÉDITION 2016

Nos entretiens
Un début, où tout est neuf et frais, là où la vie n'attend que vous - notre entretien avec Aslaug Holm, réalisatrice de Brothers
Quelqu'un m'a dit : « Une personne qui sait ce qu'elle fait ne tenterait jamais de réaliser un film pareil avec un tel budget » - notre entretien avec Rosemary Myers, réalisatrice de Girl Asleep
Être à l'écoute de mes souvenirs d'enfance - notre entretien avec Babak Anvari, réalisateur de Under the Shadow

Compétition
Indignation
Parents
Problemski Hotel
The Giant
The Ones Below
Une vie

Nouvelles Vagues
All These Sleepless Nights
Aloys
Icaros: a vision
Kate Plays Christine
The Challenge
Tower
Where is Rocky II ?

Séances Spéciales
Certain Women
Le Teckel
L'Ornithologue
Manchester by the Sea
The Birth of a Nation

Variété
Swiss Army Man
Under the Shadow

Trajectoires
Brothers
Girl Asleep

Jeune public
Ma vie de Courgette

Un grand merci à Karine Durance et à l'équipe du festival.

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par Gregory Coutaut

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