Will Smith

Will Smith
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Acteur, Producteur
États-Unis
  • Will Smith
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Nommé à l’Oscar du meilleur acteur pour A la poursuite du bonheur, le bad boy playboy du Prince de Bel Air a fait du chemin. Allure décontractée, sourire parfait, corps athlétique, bagout de première classe, Will Smith a su imposer sa marque de fabrique dans un secteur de jeunes premiers à gros bras déjà bien encombré, tout en se dirigeant l’air de rien vers des rôles plus posés interprétés avec finesse.

CHARMING PRINCE

Charmant jeune homme d'1m90, Will Smith vient d’une modeste famille de vendeurs de réfrigérateurs de Philadelphie. Baratineur au sourire charmeur, il est dès son plus jeune âge réputé pour se sortir de toute situation délicate. Il deviendra le Prince de son quartier. En passionné de musique, Will écume toutes les soirées du pays, où il apprend peu à peu les ficelles du métier de DJ. Au cours de l'une de ses nuits blanches à Los Angeles, il rencontre Jeff Townes derrière les platines. Les deux jeunes hommes semblent être sur la même longueur d'ondes et décident de se produire ensemble sous les noms de DJ Jazzy Jeff et Fresh Prince. Le duo décolle. Deux disques de platine, et un Grammy pour le single Parents Just Don't Understand, le pays est à leurs pieds, les minettes se pâment. Will, à peine que dix-huit ans, en profite pour combler ses manques de jeunesse. Il dépense tout son argent dans une maison de luxe à Bel Air et des voitures de sport. Mais tout ceci ne lui suffit pas, il cherche autre chose de plus excitant et commence à faire savoir qu'il aimerait devenir acteur. C'est alors qu'en 1989, il rencontre Benny Medina, producteur exécutif de la Warner, qui lui propose de faire une série sur sa vie à Beverly Hills. Will accepte immédiatement. La NBC, enthousiasmée par ce nouveau concept, lui offre un show à son nom. Le Prince de Bel Air est né. La série devient culte pour toute une génération, et les talents de chanteur de Will font le tour du monde grâce au fameux générique dont il est le compositeur et interprète.

"IF YOU GET HOT, YOU MUST GET COOL"

Au cours des six saisons du Prince de Bel Air, grâce à Quincy Jones, producteur de la série, Will se voit offrir l'opportunité de tourner pour le cinéma; dans des petits rôles d'abord, puis, en 1993, dans le très remarqué Six degrés de séparation. Will est en bonne voie. On lui soumet alors l'idée d’interpréter le grand Muhammad Ali dans un film qui retracerait la vie du champion, mais il refuse. Il a du mal à saisir comment le jeune fresh prince pourrait être crédible sous les traits d’un personnage si puissant. L’année suivante, on lui propose l'un des deux premiers rôles de Bad Boys, le nouveau blockbuster des productions Bruckheimer. Torse nu, T-shirts moulants, muscles saillants, Will explose dans ce personnage de jeune flic dragueur, aux manières expéditives et à la répartie aiguisée. Coup de maître que ce premier film de Michael Bay, qui place les deux hommes en orbite dans le cercle fourre-tout du cinéma d’action. Une suite tout aussi efficace, sinon plus, verra le jour dix ans plus tard, pour le plus grand plaisir des fans. Encore plus d’explosions, encore plus de répliques idiotes, encore plus de quiproquos et de sous-entendus graveleux, encore plus de Will sous toutes les coutures. Sorti du premier opus, il enchaîne les tournages. 1996, pour Independance Day il s’inspire de Han Solo, le vaurien le plus célèbre de la galaxie, pour interpréter le capitaine Steven Hiller. Si le film baigne par moments dans une sauce patriotique écoeurante, il caracole quelques temps en tête du box-office et redonne à Will Smith l’occasion de séduire le public par sa plastique parfaite et son sens de la répartie impeccable.

L’année suivante, rebelote. Lunettes de dragueur et flingues aux formes équivoques en poche, il intègre le casting de Men in Black, aux côtés de Tommy Lee Jones, dont il compose et interprète le générique. Nouveau succès mondial à deux ans de la trentaine. Le jeune homme déclarera plus tard: "Quand j’ai eu 28 ans, tout s’est mis en place. J’étais même devenu plus performant au lit". Ici aussi, les bons scores du film au box-office ont appelé une suite en 2002, mais bien moins mordante et inventive que son mètre étalon. Will ne s’arrête plus. En 1998, il retrouves les productions Bruckheimer avec Ennemi d'état, réalisé par Tony Scott. Un film fort efficace qui fait courir notre acteur et le montre dans un rôle moins fantasque, plus retenu qu’à l’habitude. 1999, année tournant. Dans son élan, il signe pour le premier rôle de l’adaptation sur grand écran des Mystères de l'Ouest: Wild Wild West, dont il compose et interprète également le générique. Malgré le gros succès commercial du film et l’extrême popularité de sa chanson, cette version psychédélique de la série est un réel navet. Une médiocrité dont Will est parfaitement conscient, étalant ouvertement son écoeurement face à l’engouement des foules pour une si mauvaise production: "The movie wasn't good. And it hurt so bad to be the No. 1 movie, to open at million and to know the movie wasn't good." Il décide alors de lever le pied, afin de choisir ses rôles plus posément et de retourner à la musique.

"WATCH YOUR STEP WITH FLEX"

Une petite pause qui lui permet de sortir en 2000 son deuxième album solo, simplement intitulé Willenium, qui sera récompensé aux Grammy Awards. Parallèlement, il prend sa carrière d’acteur en main. Il refuse toutes les méga-productions qu’on lui propose pour se laisser happer par le nouveau projet de Robert Redford, aux côtés de Matt Damon et Charlize Theron, La Légende de Bagger Vance. Petit film sympathique dans le milieu du golf des années 30, Will apparaît plus mature. A la sortie de ce tournage, il accepte enfin le rôle de Muhammad Ali, qu'on lui propose régulièrement depuis huit ans. Le film sera réalisé par Michael Mann. Will suit un an de préparation physique, il double sa masse musculaire, apprend à boxer, rencontre le King et étudie tous ses combats. Le résultat est là, Will est nommé aux Oscars et aux Golden Globes. Les suites de MIB et Bad Boys achevées, il signe 2004 de deux rôles aux antipodes l'un de l'autre. Inspecteur futuriste dans le classieux I, Robot d’un côté, mini poisson fluo pour Gang de requins, au milieu d’un casting de luxe de l’autre, sa voix agace les nageoires. L’année suivante, c’est en expert de la séduction qu’il revient sur les écrans, pour les besoins de Hitch, une comédie romantique succulente. Quelle que soit l’issue de ses films, Will garde les pieds sur Terre et assume sans la moindre honte ses erreurs de parcours, comme en témoigne son caméo dans le très bon Père et fille de Kevin Smith, et son discours de remerciement pour le César d’honneur qui lui a été attribué en 2005. Des erreurs de moins en moins fréquentes, pour preuve sa dernière prestation dans A la poursuite du bonheur récompensée d’une nomination aux Oscars.

par Julie Anterrieu

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