Tom Cruise

Tom Cruise
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Acteur
États-Unis

Prototype du beau gosse qui a fait du chemin, Tom Cruise a parfaitement géré une carrière bien remplie, l’émaillant de choix judicieux, voire parfois périlleux, collaborant avec les plus grands réalisateurs, qui ont su faire oublier sa belle gueule. De son statut de bimbo de course, on ne garde désormais que des images figées de son sourire ravageur et un souvenir ému de ses pectoraux luisants sous le soleil de San Diego. Retour sur l’ascension d’un poids plume qui pèse désormais lourd dans la balance.

NE UN 3 JUILLET

Né en 1962 à Syracuse dans l'état de New York, Thomas Cruise Mapother IV s’est confortablement installé, nouvelle petite famille sous le bras, dans une quatrième décennie qui lui sied à merveille, se remémorant à l’occasion des débuts moins paisibles. Seul garçon au milieu de trois filles, il grandit dans une famille instable qui parcourt le pays de part en part. Toujours hors du coup parmi ses petits camarades - "I didn't have the right shoes, I didn't have the right clothes. I even had the wrong accent." – il se réfugie dans la religion, seul élément stable à ses yeux. A l’âge de 14 ans, il décide de devenir prêtre, se passionne pour la théologie, et suit des études pendant un an dans un séminaire franciscain. Mais la famille Mapother a toujours la bougeotte et déménage une nouvelle fois pour s'installer définitivement à Glen Ridge, dans le New Jersey. A contrecœur, Tom met fin à sa vocation pour entrer dans un établissement laïc plus près de chez lui. A 15 ans, en pleine crise d’adolescence, il ne sait que faire de sa vie. Comme bon nombre d’autres acteurs, sa rencontre avec la comédie se fera par le plus grand des hasards. Parallèlement à ses études sur les rives de l’Hudson, Tom choisit la lutte comme activité sportive et intègre rapidement l’équipe de son collège. Mais, blessé au genou lors d'un combat, il se voit exclu temporairement du groupe et s'inscrit pour passer le temps aux cours d'art dramatique. Deux ans plus tard, juillet 1980, 18 ans et toutes ses dents, il sort diplômé de la Glen Ridge High School et pose ses bagages à New York, bien décidé à mener une carrière d'acteur.

BIMBOLAND

Après une fin d’année à éplucher toutes les annonces de casting dans la grosse pomme, Tom finit par décrocher son premier rôle début 1981. Une maigre figuration dans Un amour infini, un teen movie de luxe sous la direction de Franco Zeffirelli. Le film ne lui offre que quelques minuscules lignes de dialogue, mais lui vaut une reconnaissance instantanée et un second rôle en uniforme aux côtés d’un Sean Penn débutant dans Taps, qui sortira à la fin de l’année 1981. Son physique d’Apollon et son sourire ultra bright ne laissent personne indifférent. Les producteurs se l’arrachent, ils voient en lui un bel aimant à dollars ayant pour cœur de cible les minettes entre 15 et 25 ans. Les propositions se pressent alors au portillon et deviennent de plus en plus intéressantes, et le jeune Tom Cruise, tout juste âgé de 20 ans, de se retrouver au casting de quatre comédies ado de 1983. C’est le très bon Outsiders, de Francis Ford Coppola, qui ouvre le bal en mars, réunissant à l'époque tout le gratin des jeunes acteurs d'Hollywood. S’ensuivent deux maîtres-étalons du genre, dans lesquels il tient le premier rôle, American Teenagers et surtout Risky Business. Première pierre blanche dans sa carrière: Tom Cruise se voit nominé aux Golden Globes comme meilleur acteur dans une comédie. Si L’Esprit d’équipe, quatrième film de 1983, reste quant à lui en deçà de ses prédécesseurs, avec un minuscule retentissement au box-office, Tom s’envole plus remonté que jamais vers des contrées de légende sous l’œil expert de Ridley Scott. Ephèbe des bois à l’esprit libre, il brille de mille feux dans son armure de chevalier étincelante.

Cette prestation dans Legend trace une première démarcation dans sa carrière: s'il a toujours le rôle du beau gosse prince charmant de service, ce ne sont plus des "glandages" d’ado qui l’attendent mais des missions plus ardues, visant à faire de lui un homme, un vrai. Vient alors 1986, année de la gloire internationale et de la mise au pas du public. Tom Cruise est Maverick dans Top Gun, de Tony Scott. Les garçons voient en lui le pilote qu’ils ont toujours secrètement rêvé d’être, les filles se pâment devant son corps d’athlète, s'imaginant à la place de Kelly McGillis, dansant des slows sur Take My Breath Away. Tom Cruise n’a jamais autant assumé son statut de bimbo mâle. Pourtant, s’il redonnera dans ce registre du beau gosse idéaliste épris de liberté jusqu’au début des années 90 - avec le désormais culte Cocktail et sa scène de cascade, le faux remake de Top Gun, Jours de tonnerre du même Tony Scott, et les très agréables Horizons lointains (Ron Howard) et Des hommes d’honneur (Rob Reiner) - il commence dès 1986 avec La Couleur de l’argent, de Martin Scorsese, à tendre des fils vers un personnage toujours aussi charmeur, mais à la tonalité plus sombre, au caractère plus ambigu. Il va désormais s’atteler à jouer davantage de son charisme et de son talent d’acteur, moins de sa belle gueule. En 1988, son rôle de Charlie Babbit dans Rain Man, de Barry Levinson, s’avère révélateur de ce virage. Image de wonderboy calcinée au profit d’un héros autiste qui gagnera le bisou mouillé de la princesse, Tom Cruise s’affranchit et fait du chemin.

L’AUTRE TOM

Dans cette optique de changement d’orientation, 1989 voit la mise à mort symbolique de Maverick. Né un 4 juillet, d’Oliver Stone, transforme ce militaire flamboyant en vétéran du Vietnam cloué sur un fauteuil roulant. Cheveux longs, moustache salace, tenue négligée, sa transformation intelligente mêlée d’une interprétation sans faille lui rapportent une nomination aux Oscars et le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique. Tom Cruise a mûri et le tournant de la trentaine le confirme. Usé jusqu’à la corde dans La Firme de Sydney Pollack, il dévoile un visage marqué par la fatigue qu’on ne lui connaissait guère. Réussites commerciale, publique et critique: Tom Cruise est toujours au sommet et rempile avec Entretien avec un vampire de Neil Jordan. Il y incarne le classieux Lestat, vampire sadique dans toute sa splendeur. Séducteur, tentateur, dévoreur de jeunes gens, Tom Cruise est remarquable et se glisse pour la première fois de sa carrière dans un rôle de méchant. Fort de ces succès et désormais à la tête de plusieurs millions de dollars, il décide d’endosser la fonction de producteur pour faire naître un projet auquel il pense depuis quelque temps: l’adaptation de la série Mission: Impossible. Ethan Hunt de choc devant la caméra de Brian DePalma, il est à la tête d’un nouveau type de blockbuster, qui truste le box-office 1996 dès son premier mois d’exploitation. La même année, on le retrouve dans le rôle titre de Jerry Maguire de Cameron Crowe, aux côtés de Renée Zellweger. Savant mélange entre les minets idéalistes de ses débuts et les héros fatigués qu’il développe depuis dix ans, Jerry a la rage et offre à Cruise sa réplique culte "Show me the money!".

Tom Cruise disparaît alors des écrans pendant trois ans. On le dit en Angleterre avec sa femme Nicole Kidman sous la direction de Stanley Kubrick, mais personne n’en saura plus. Après un tournage exigeant de quinze mois, et des bande-annonces remarquablement aguicheuses, Eyes Wide Shut suscite la controverse après la mort de son réalisateur. Le couple Cruise-Kidman se livre dans sa plus grande intimité et défraye la chronique. Remarquables, justes, touchants, ils apportent à la révérence du maître une nostalgie extrême. Un retour fracassant sur le devant de la scène, immédiatement suivi par un succulent rôle dans Magnolia de Paul-Thomas Anderson. Tom Cruise est au sommet de son art. Mordant, cynique, il fait des étincelles, remporte un Golden Globe et une nomination à l’Oscar du meilleur seconde rôle masculin. L’entrée dans le 21e siècle marque son retour à la production. Pour le second volet de Mission: Impossible, il s’offre les services de John Woo, se fait plaisir en apportant de nombreuses touches personnelles au film (lieu de tournage, cascades, musique…) et taquine une fois de plus les cimes du box-office. En 2001, il se retrouve engagé dans deux projets qui se font écho. Alors qu’il produit Les Autres de Alejandro Amenábar, avec Nicole Kidman dans le rôle principal, il est à la fois producteur et acteur dans Vanilla Sky de Cameron Crowe, un remake de Ouvre les yeux du même Amenábar, aux côtés de Cameron Diaz et de sa nouvelle compagne, Penelope Cruz. Si le casting du second lui permet de faire plus d’entrées, les qualités visuelles et scénaristiques du premier ainsi que la prestation sans faille de Nicole Kidman marquent plus profondément les esprits.

A SUIVRE…

Mais Tom n’a pas dit son dernier mot. En 2002, la quarantaine sonnante, il revient sous les traits du détective John Anderton dans Minority Report, de Steven Spielberg. Au bout du rouleau, cherchant la vérité à tout prix, il présente un nouveau visage, une nouvelle force plus retenue. Le gentil au sourire étincelant a laissé place à un anti-héros désenchanté, rongé jusqu’à l’os, qu’il n’avait jusqu’alors que très peu exploré. Succès public, succès également auprès de la profession, le film est nommé dans toutes les catégories des Saturn Awards et remporte, entre autres, le prix du meilleur film de science-fiction de l’année. A peine sorti du bleu de ce chef-d’œuvre futuriste, il se plonge dans le rouge du zen japonais. Producteur et acteur principal, il est le lieutenant Nathan Algren dans Le Dernier Samouraï de Edward Zwick. Un rôle qui lui tient à cœur et dans lequel il s’engage corps et âme. Mais, souffrant d’une approche bien trop occidentale pour traiter un sujet tel que le Bushido, et d’une mise en scène des combats épiques qui semble bien fade à côté du génie déployé par Peter Jackson dans sa trilogie de l’Anneau, le film échoue dans sa tâche de blockbuster du troisième trimestre 2003 et peine à couvrir ses dépenses budgétaires. Eté 2004, Tom Cruise revient sur le devant de la scène. Cheveux grisonnants, regard froid et rusé, traits tirés, il joue un tueur à gages sans états d’âme dans le dernier film de Michael Mann, Collateral. Sa prestation éblouit, le grand Tom semble être de retour et réussit à faire oublier la déconfiture du samouraï.

Tom est au sommet de sa forme. Son secret: "l’amour" selon ses dires. Premier trimestre 2005, en pleine promotion croisée de La Guerre des mondes et Batman Begins, il s’affiche aux bras de la toute jeune Katie Holmes, fait la une des gazettes, saute à pieds joints sur des canapés et fait le joli cœur au sommet de la Tour Eiffel. Le public se gausse mais retiendra ses rires et son souffle devant la prestation impeccable qu’il offre devant la caméra de Steven Spielberg. La Guerre des mondes frappe un grand coup et met la planète au pas. Tom Cruise continue son chemin l’air de rien. Entre interviews et séances photos en couple, il produit le fort sympathique Rencontres à Elizabethtown de son ami Cameron Crowe et se lance enfin dans le troisième volet des Mission: Impossible après une phase de pré-production houleuse. Cette fois-ci c’est J.J. Abrams, devenu pro de l’espionnage avec sa série Alias, qui bénéficie de la réalisation. Programmé en sortie internationale pour la première semaine de mai, ces nouvelles aventures de Ethan Hunt ouvre la série des blockbusters de l’été 2006. Tom Cruise y est égal à lui-même. Nouvelle coiffure, teint parfait, action à gogo et charisme surdimensionné, il propose du gros divertissement hollywoodien fort agréable. A suivre: The Few, le prochain film de Michael Mann prévu pour 2008 et cinq productions, War Magicien de Peter Weir, The Eye un remake du film de Oxyde Pang, I Married a Witch de Danny DeVito, le film futuriste Deathrace et le nouveau projet de Sam Jones.

par Julie Anterrieu

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2006 Mission: Impossible III 2005 La Guerre des mondes 2004 Collateral 2003 Le Dernier Samouraï 2002 Minority Report 2001 Vanilla Sky 2000 Mission: Impossible II 1999 Magnolia 1999 Eyes Wide Shut 1996 Jerry Maguire 1996 Mission: Impossible 1994 Entretien avec un vampire 1993 La Firme 1992 Des Hommes d'honneur 1992 Horizons lointains 1990 Jours de tonnerre 1989 Né un 4 juillet 1988 Rain Man 1988 Cocktail 1986 La Couleur de l'argent 1986 Top Gun 1985 Legend 1983 Risky Business 1993 The Outsider

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