Retour à Kotelnitch

Retour à Kotelnitch
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Retour à Kotelnitch
De Carrère Emmanuel
Éditeur : Diaphana
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 07/04/2005
Note du film : *****-
Note FilmDeCulte : ***---
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Après y avoir tourné un reportage pour "Envoyé Spécial", le réalisateur Emmanuel Carrère revient à Kotelnitch, petite ville de Russie, poussé par un instinct inexplicable, à la recherche d’un sujet. Le meurtre sauvage d’une connaissance semble lui ouvrir une piste mais ce n’est même pas sûr.

LE DILETTANTE

Documentaire en forme de jeu de pistes, enquête à la recherche de son sujet, Retour à Kotelnitch est surtout l’histoire de son réalisateur, guidé par une impulsion inexplicable et se retrouve à l’autre bout du monde, presque forcé de faire un film. Il l’imagine comme une chronique d’une petite ville de Russie, puis il espère le scoop, le sujet qui va enflammer un film parti de façon particulièrement molle. Quand il apprend le meurtre extrêmement violent d’une jeune femme qu’il connaissait et de son enfant, il pense tenir son sujet. Surtout quand la mère de la victime, qu’il connaît également, parle de meurtre commandité, le mari faisant partie du FSB, le nouveau KGB. Avec ces accusations qui sont peut-être justifiées mais qui peuvent être aussi le résultat d’un délire paranoïaque causé par l’immense douleur de la perte d’une enfant, Carrère se lance dans une enquête mais, au bout du compte, n’arrivera qu’à recueillir une poignée de témoignages dont aucun n’apparaît véritablement fiable. Aucun fait, aucune preuve ne vient influencer une théorie plutôt qu’une autre. Alors pour palier ce manque, le réalisateur alimente son film par des éclats, des petites phrases ou des regards en coin qui se veulent pleins de sous-entendus. Et là commence le malaise: parce qu’il n’a aucune information solide, le spectateur est laissé seul juge de cette affaire sensationnaliste et qui ne traduit qu’un drame familial. Des gens déchirés par la douleur explosent, se répandent et Carrère présente le tout d’une façon à la limite du voyeurisme, surtout quand la mère demande qu’on coupe la caméra et que le caméraman ne s’exécute pas. Heureusement, le film n’est pas seulement cela: il est aussi la quête d’un auteur à la recherche de son origine, son grand-père, conseillé municipal en Russie, immigré en France et chauffeur de taxi, sa mère qui lui parlait russe quand il était petit… Du coup, le réalisateur en profite pour régler ses comptes avec son histoire mais comme cela n’intervient que quinze minutes avant la fin, il n’y a pas assez de matière pour que le spectateur puisse y trouver un réel intérêt. Au final, trop d’approximatif, trop de pistes lancées et un manque cruel de faits précis et concrets pour arriver à une œuvre cohérente et intéressante.

par Yannick Vély

Bonus

Deux petits bonus pour ce DVD: trois minutes complètes d’Ania, la victime, à la guitare, interprétant fort joliment une chanson… sur laquelle on ne sait rien. Est-ce une composition originale, une chanson célèbre, une chanson traditionnelle? Cela reste inconnu mais n’empêche pas de passer un bon moment. Pour ceux qui auraient aimé, l’écoute de Boulat Okoudjava, le "Brassens russe" sera fortement recommandé.

L’autre bonus est le documentaire qu’Emmanuel Carrère avait réalisé pour "Envoyé Spécial", qui l’avait mené à Kotelnitch pour la première fois de sa vie. Le Soldat perdu raconte l’histoire invraisemblable de ce soldat fait prisonnier pendant la Seconde Guerre Mondiale et enfermé dans un hôpital psychiatrique, celui de Kotelnitch donc. Il en sera libéré 55 ans plus tard. Ce soldat hongrois, qui a toujours refusé de parler russe, s’était retranché dans un isolement quasi absolu et quand il revint dans son village de Hongrie, ce fut un choc énorme mais qui finalement lui apporta une impulsion bénéfique; trois jours seulement après son retour, il put tenir des conversations sensées. Même si ce documentaire a un vrai sujet, on reconnaît le côté hésitant, verbeux et attiré par le sensationnalisme de Carrère. Autant certains passages sont passionnants, comme tout le moment où l'on peut voir le fonctionnement d’un hôpital psychiatrique russe, avec ses bonheurs et ses moyens tellement réduits que l’on se croirait dans un établissement du siècle dernier, autant tous les passages sur les ragots qui nourrissent l’histoire de ce soldat dans son village sont clairement là pour faire vibrer le cœur de la ménagère de moins de cinquante ans et c’est beaucoup moins intéressant. Un documentaire somme toute classique pour "Envoyé Spécial". C’est dommage parce qu’avec un sujet pareil, il est difficile de ne pas rester sur sa faim.

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Interactivité :

Deux petits bonus pour ce DVD: trois minutes complètes d’Ania, la victime, à la guitare, interprétant fort joliment une chanson… sur laquelle on ne sait rien. Est-ce une composition originale, une chanson célèbre, une chanson traditionnelle? Cela reste inconnu mais n’empêche pas de passer un bon moment. Pour ceux qui auraient aimé, l’écoute de Boulat Okoudjava, le "Brassens russe" sera fortement recommandé.

L’autre bonus est le documentaire qu’Emmanuel Carrère avait réalisé pour "Envoyé Spécial", qui l’avait mené à Kotelnitch pour la première fois de sa vie. Le Soldat perdu raconte l’histoire invraisemblable de ce soldat fait prisonnier pendant la Seconde Guerre Mondiale et enfermé dans un hôpital psychiatrique, celui de Kotelnitch donc. Il en sera libéré 55 ans plus tard. Ce soldat hongrois, qui a toujours refusé de parler russe, s’était retranché dans un isolement quasi absolu et quand il revint dans son village de Hongrie, ce fut un choc énorme mais qui finalement lui apporta une impulsion bénéfique; trois jours seulement après son retour, il put tenir des conversations sensées. Même si ce documentaire a un vrai sujet, on reconnaît le côté hésitant, verbeux et attiré par le sensationnalisme de Carrère. Autant certains passages sont passionnants, comme tout le moment où l'on peut voir le fonctionnement d’un hôpital psychiatrique russe, avec ses bonheurs et ses moyens tellement réduits que l’on se croirait dans un établissement du siècle dernier, autant tous les passages sur les ragots qui nourrissent l’histoire de ce soldat dans son village sont clairement là pour faire vibrer le cœur de la ménagère de moins de cinquante ans et c’est beaucoup moins intéressant. Un documentaire somme toute classique pour "Envoyé Spécial". C’est dommage parce qu’avec un sujet pareil, il est difficile de ne pas rester sur sa faim.

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