Quelques heures de printemps
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De Brizé Stéphane
Éditeur : Diaphana
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h48
Sortie : 06/02/2013
A 48 ans, Alain Evrard est obligé de retourner habiter chez sa mère. Cohabitation forcée qui fait ressurgir toute la violence de leur relation passée. Il découvre alors que sa mère est condamnée par la maladie. Dans ces derniers mois de vie, seront-ils enfin capables de faire un pas l'un vers l'autre ?
Si, au petit jeu des comparaisons, le Amour de Haneke terrasse sans peine sur un sujet proche le film de Brizé, ce dernier le surplombe largement dans le domaine de l’émotion. A la description froide, quasi clinique, de la dégénérescence d’une femme, Brizé préfère de loin celle d’une mère et de son fils, incapables d’échanger, de se parler, autrement que par une rage contenue qui explose par moments déchirants (incroyable Vincent Lindon). Et, si l’on ne dévoilera pas la fin ici, gageons que peu de spectateurs sauront lui résister tant, par sa description humble de la mort et de la maladie, Brizé parvient à titiller la corde sensible. Alors pourquoi faire la fine bouche ? Peut-être parce que le petit monde décrit par le réalisateur tend à tomber dans le trop plein de modestie, presque dans la médiocrité des petites gens qui, bien que filmés avec une certaine forme d’amour, peinent à exister autrement que par leur étroitesse et leur isolement. La blouse, le ménage, Pôle emploi, le puzzle, les soirées à éplucher des pommes… N’en jetez plus. Si cela peut donner des scènes magnifiques (celle des adieux déchirant entre Hélène Vincent et son voisin), d’autres donnent au contraire l’impression d’assister à un drame social qui se cherche. Un mot des acteurs, quand même. On a parlé de Vincent Lindon, il serait injuste d’évoquer la performance d’Hélène Vincent, qui enterre celle d’Emmanuelle Riva dans Amour. Difficile, décidément, de ne pas y revenir. Difficile, également, de prévoir laquelle des deux l’emportera au petit jeu des Césars…
Bonus
Si les essais de cinq comédiens du film dont Hélène Vincent sont un peu anecdotiques (même pour un film qui se repose à se point sur ses acteurs), le commentaire audio et l'interview du réalisateur se révèlent pour leur part très instructifs. Quelques bandes-annonces viennent compléter l'ensemble.
