Nuit de tous les mystères (La)

Nuit de tous les mystères (La)
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Nuit de tous les mystères (La)
De Castle William
Éditeur : Wild Side Video
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h12
Sortie : 05/05/2010

Le millionnaire Frederick Lorren organise, suivant une idée de sa femme Annabelle, un jeu où il offrira 10.000 $ à chacun des participants sélectionnés qui acceptera de passer la nuit dans sa maison hantée. Les invités à peine arrivés, d'étranges phénomènes se produisent.

LA MAISON SUR LA COLLINE HANTEE

Ecran noir sur des cris apeurés, des grincements de portes et des bruits de chaînes : La Nuit de tous les mystères donne le ton dès ses premières secondes. Plus tard, alors que les invités du sentencieux Frederick Lorren arrivent en une enfilade de voitures noires qui forment un cortège funèbre dont les corbillards vides restent à remplir, un plan subjectif invite le spectateur à franchir le seuil de la porte derrière laquelle se cachent tous les secrets, avançant lentement, comme sur les rails d’un train fantôme. Et William Castle, petit maître du macabre, s’y connaît en attraction à frisson. La Nuit de tous les mystères marche comme un manège, dont on visite le décor en présentant ses légendes - une chambre dont le plafond est maculé du sang d’une jeune fille ici, une cuve d’acide en piège mortel là-bas. Lorren, Barbe bleue aux multiples veuvages interprété par Vincent Price, est lui-même un joueur invétéré qui vise sa femme avec une bouteille de champagne agitée et prête à lui exploser le crâne. Le plan final, après une ultime réplique adressée au public, renvoie à cette idée de carrousel d’effroi : lent travelling arrière sur la porte qui se referme. «Le seul vampire de la maison», c’est Lorren, selon sa blonde épouse peu rassurée. Entre temps, Castle et Price s’échinent à rendre aussi terrible que possible leur petit tour de passe-passe.

Les ficelles sont classiques, le décor ne l’est pourtant pas. Cette maison de l’horreur n’est pas un manoir vintage mais une villa moderne, œuvre du célèbre architecte Frank Lloyd Wright, qui a dessiné notamment le musée new-yorkais de Guggenheim. De quoi amadouer les convives qui ne se doutent pas qu’ils entrent dans une prison (fenêtres cadenassées, ombres de barreaux au bout du corridor) interprétant la partition parfaite de l’horreur gothique, orgue qui joue tout seul ou dame blanche au balcon. Tout tient du ludique trompe-l’œil, y compris le twist final. Castle y met du sien également en salle, avec l’improbable utilisation d’un squelette phosphorescent qui flotte au-dessus du public au moment où, à l’écran, apparaît «l’autre» squelette (procédé déjà accueilli avec plus de rire que de peur à l’époque). La terreur est beaucoup plus premier degré à travers les yeux de la scream queen Carolyn Craig, énervante brunette repérée dans des publicités so 50’s où elle vante les épanouissantes activités de la femme au foyer modèle. Rien ne lui sera épargné, vision d’une tête moisie dans la trousse à maquillage ou d’une pendue dans les escaliers, patte de bestiole poilue qui tente de l’agripper ou irruption d’une affreuse mémé bigleuse dans la cave (interprétée par Leona Anderson, vue dans quelques muets quarante ans plus tôt, connue lors de sa carrière musicale comme «la plus horrible des chanteuses du monde» et sœur de Bronco Billy, l’une des premières stars du western). Ses cris résonnent encore très fort aujourd’hui dans ce classique culte un rien kitsch, probablement l'un des meilleurs films de son réalisateur.

par Nicolas Bardot

Bonus

La Nuit de tous les mystères est disponible en DVD à partir du 5 mai aux éditions Wild Side. Agrémentée d'une bande annonce, cette édition à petit prix n'est pas recadrée, contrairement à la précédente édition disponible du film. Un indispensable!

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