Mon ange

Mon ange
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Mon ange
De Frydman Serge
Éditeur : MK2 Editions
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 28/09/2005
Note du film : *****-
Note FilmDeCulte : *****-
Location DVD online
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en DVD ou Blu-ray pour 1.95€
DVD Mon ange

Prostituée à Amsterdam, Colette va chercher dans un hôpital pour enfants le fils d’une collègue décédée. Celui ci, Billy, se met à la suivre partout, s’entiche d’elle, alors qu’elle cherche un géniteur pour son futur enfant.

PRISE EN FLAGRANT DELIRE

On connaît désormais le goût évident de notre plus jeune star (dans le sens le plus noble et non "star-académicien" du terme) française pour les personnages à la gouaille certaine, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Sorte de prolongation du Mathilde du joli Noces blanches, ou de Elisa, personnage à la lucidité sans cesse à fleur de peau, au désenchantement permanent, elle évolue ici au milieu d’un monde urbain et coloré qui n’est pas sans rappeler les tableaux filmés de Fassbinder (toute proportions gardées). Vanessa Paradis a ce talent, cette force, d’imposer pour le meilleur et pour le pire sa patte aux films dans lesquels elle joue, d’en dessiner les contours par sa seule présence, et Serge Frydman, dont c’est le premier long métrage, ne parvient pas toujours à s’imposer face à une telle présence. Pendant une demi-heure, le film ne se résume qu’à un festival Vanessa Paradis. Elle est de tous les plans, de tous les dialogues, et pas un seul des mots qui sortent de sa bouche n’est écrit autrement que dans le seul but de titiller l'esprit, d’accrocher l’oreille, de faire rire ou sourire. Trop de punch lines tuent les punch lines, c’est bien connu, et les dialogues fleurent bon l’écriture trop appliquée. L’histoire se met difficilement en place, le jeune Vincent Rottiers a du mal à trouver ses marques, et la mise en scène se fait incertaine, hésitant parfois entre la rigueur de la caméra à l’épaule et la fluidité poétique de lents travellings (très beau premier plan). Pourtant, et presque miraculeusement, le film parvient à démarrer, à trouver sa voie et à se sortir la tête haute de cette pénible première demi-heure.

MA PROSTITUEE FAIT "YEAAAH"

Doucement, lentement, le dispositif et le parti pris poétiques se mettent en place, et le film trouve sa vitesse de croisière au fur et à mesure que les deux personnages principaux se rapprochent l’un de l’autre. L’intrigue "policière" est rapidement rejetée et le film de se concentrer sur l’idylle qui unit Colette et Billy. Quelques instants fugaces, quelques scènes d’une fulgurante beauté, un épilogue admirable de douceur et d’une belle harmonie, des dialogues qui se font progressivement plus lyriques et plus touchants (les "spéculations" sur les rêves), deux acteurs qui trouvent leurs marques alors que les personnages secondaires sont volontairement et salutairement négligés… Mon ange est au final un très joli film que l’on dirait presque débarqué de nulle part, une œuvre modeste dans le bon sens du terme, qui parvient à aller au bout des objectifs que son cinéaste semble s’être fixé. Et Vanessa, au final? Elle finit elle aussi avec les honneurs, plus belle que jamais, devenue indéniablement femme au physique incertain et toujours plus inhabituel. Si elle a du mal au début à se débarrasser de ses oripeaux et de ses tics d’actrice, elle finit par se fondre merveilleusement dans la peau de son personnage au point de parvenir sans problème à émouvoir à de multiples reprises. Bizarrement, le film ne peine pas à remporter l’adhésion, alors qu’il partait sur des bases peu fameuses. Une véritable curiosité, et de ce fait une petite attente pour le prochain film du réalisateur.

par Anthony Sitruk

Bonus

Sorti malheureusement dans une indifférence polie, le joli film de Serge Frydman (scénariste de La Fille sur le pont) méritait mieux que ça, et la très belle copie éditée par Mk2 Vidéo lui rend enfin justice, restituant à merveille les couleurs des villes et paysages de Hollande et de Belgique.

Sobres et agréables, les menus proposent deux bonus limités mais enthousiasmant, accompagnés de la sublime et poétique bande-annonce du film. Le making-of, d'une durée de treize minutes, revient sur les symboles du film (les rêves, les anges), et sur l'alchimie existant entre les deux acteurs principaux (Claudie Ossart donnant quelques anecdotes sur la recherche de l'enfant pour jouer Billy). Le cinéaste commente le travelling qui ouvre le film, ainsi que la scène avec Thomas Fersen dans le café, Vanessa Paradis et Vincent Rottiers parlent de leur personnage, et le tout se révèle passionnant. On regrettera en revanche la courte durée du programme.

Second bonus, les essais filmés de Vincent Rottiers, ou comment le jeune acteur répète inlassablement une même scène en variant systématiquement son jeu, ses regards, ses intonations. Impressionnant de force et de naturel dans le film, il apparaît ici comme un acteur fabuleux qui pourrait faire parler de lui dans les prochaines années.

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Interactivité :

Sorti malheureusement dans une indifférence polie, le joli film de Serge Frydman (scénariste de La Fille sur le pont) méritait mieux que ça, et la très belle copie éditée par Mk2 Vidéo lui rend enfin justice, restituant à merveille les couleurs des villes et paysages de Hollande et de Belgique.

Sobres et agréables, les menus proposent deux bonus limités mais enthousiasmant, accompagnés de la sublime et poétique bande-annonce du film. Le making-of, d'une durée de treize minutes, revient sur les symboles du film (les rêves, les anges), et sur l'alchimie existant entre les deux acteurs principaux (Claudie Ossart donnant quelques anecdotes sur la recherche de l'enfant pour jouer Billy). Le cinéaste commente le travelling qui ouvre le film, ainsi que la scène avec Thomas Fersen dans le café, Vanessa Paradis et Vincent Rottiers parlent de leur personnage, et le tout se révèle passionnant. On regrettera en revanche la courte durée du programme.

Second bonus, les essais filmés de Vincent Rottiers, ou comment le jeune acteur répète inlassablement une même scène en variant systématiquement son jeu, ses regards, ses intonations. Impressionnant de force et de naturel dans le film, il apparaît ici comme un acteur fabuleux qui pourrait faire parler de lui dans les prochaines années.

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