Lumière silencieuse

Lumière silencieuse
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Lumière silencieuse
De Reygadas Carlos
Éditeur : Bac Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 2h07
Sortie : 10/06/2008
Note du film : ***---
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Johan et les siens sont des mennonites du nord du Mexique. En contradiction avec la loi de Dieu et des hommes, Johan, marié et père de famille, tombe amoureux d'une autre femme.

VIES ETEINTES

La foi, les astres, le pénitent: Lumière silencieuse ne dévie pas des obsessions de Carlos Reygadas, l’homme aux yeux d’aigle prêt à désosser ses proies, à avaler le monde jusqu’à mordre la poussière. Mais ce troisième long métrage ne ressemble ni au terrassant Japon ni à l’éprouvant Bataille dans le ciel, ses précédents morceaux homériques (un coup de foudre et un coup dans l’eau, un film de Reygadas n’autorisant pas souvent l’indifférence). Mais ici, la retenue se substitue à l’emphase, la colère est baignée de larmes et de regards compatissants, la plume enterre l’enclume. D’une douceur et d’une ascèse presque suspectes, Lumière silencieuse nous immerge pendant deux heures dans le quotidien lancinant de mennonites, communauté protestante originaire des Pays-Bas installée au Mexique et parlant le Plautdiesch, un dialecte dérivé du flamand et du néerlandais médiéval. L’effet chaud - froid est immédiat. On comprend ce qui a pu séduire le cinéaste, familier des violents contrastes, dans cette rencontre improbable entre la moiteur sauvage du décor et la rectitude, la platitude des sentiments. Johan et Esther s’observent en chiens de faïence, Marianne "l’autre" femme appelle à une trêve, une "paix" plus conforme à leur religion. L’harmonie plutôt que le conflit. Au fond, rien n’a vraiment changé, rien n’étonne et plus rien ne détonne. Seule la nature électrise et bouleverse – une réminiscence de Japon. Reygadas filme le Mexique comme s’il posait le pied sur la lune. L’éblouissante ouverture en impose, définitivement.

par Anthony Sitruk

Bonus

L'édition est légère, en dépit d'un joli boîtier cartonné. Le making of de 24 minutes constitue le plus gros morceau, dans lequel on peut observer le cinéaste (qui surprend par sa jeunesse et sa décontraction) au travail avec ses acteurs. Ceux-ci, comédiens amateurs, reviennent sur leurs méthodes de travail. Les scènes coupées sont totalement inutile, et la biographie du cinéaste est un rien bâclée. Il reste le film, majestueux.

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