L'Étrangleur de Boston

L'Étrangleur de Boston
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L'Étrangleur de Boston
Éditeur : Carlotta Films
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h56
Sortie : 17/04/2013

Le film s'inspire, en partie, d'un fait divers authentique : les meurtres en série d'Albert de Salvo qui assassina treize femmes (onze dans l'œuvre de Richard Fleischer) entre 1962 et 1964. The Boston Strangler évoque essentiellement un ouvrier-plombier victime d'un dédoublement de la personnalité : les antécédents liés à la personnalité du tueur n'apparaissent pas.

Etrange coïncidence que celle de la sortie de L’Etrangleur de Boston dans une magnifique copie restaurée chez Carlotta Films, trois mois avant que l’affaire soit finalement résolue (quarante-neuf ans après les faits quand même) et lui donne une résonnance actuelle. De Richard Flesisher, on a trop souvent retenu l’image d’un faiseur doué, technicien hors pair, réalisateur familiale de grosses productions impersonnelles. Pire, ses derniers films, pathétiques pour la plupart (Kalidor, Amytiville 3…), laissent le goût désagréable d’un cinéaste dont l’habileté serait discutable. Cette édition de L’Etrangleur de Boston vient à temps rappeler à notre bon souvenir le talent immense de ce réalisateur éclectique trop vite oublié. Vingt-quatre ans avec Le Silence des agneaux, Fleisher impose le visage d’un tueur en série crédible, aussi pathétique qu’inquiétant, tranchant avec ceux des années 90. Ici, le tueur est un pauvre type, dont le jeu incroyable de Tony Curtis renforce la fascination. Mais au-delà de ce portrait et de l’enquête minutieuse d’un procureur (Henry Fonda) qui a servi de conseiller sur le film, Flesher traite et observe également d’autres manifestations inhérentes à un genre encore mal défini à l’époque : « rôle et responsabilité des médias, influence de la politique, attitude du public, psychologie des victimes » (Bertrand Tavernier). Bien avant Se7en, bien avant Zodiac. Une telle réussite méritait un bel écrin, la sortie blu-ray du film (même si le côté granuleux de l’image convient peut-être mal à la HD) vient rappeler au spectateur l’importance d’un cinéaste précieux ?

par Anthony Sitruk

Bonus

Soulignons tout d’abord l’apport de l’inestimable William Friedkin, lui-même auteur de fabuleux polars (Le Sang du châtiment, French Connexion…), qui donne son avis et son analyse du film dans un bonus de 21 minutes intitulé L'écran schizophrène : William Friedkin à propos du film. Cinéphile, le réalisateur rend ainsi hommage à un film qu’il considère comme l’un de ses modèles, analysant le scénario, la mise en scène, le montage, etc. Indispensable, même si on en aurait bien pris une heure de plus ! Heureusement, le documentaire Faux nez, vrai tueur : Souvenirs de L'étrangleur de Boston vient poursuivre le plaisir ressenti à cette édition. Trente minutes d’informations sur la personnalité de Fleisher, un panel d’anecdotes savoureuses, le tout raconté notamment par le fils du cinéaste.

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