Il était une fois en Anatolie

Il était une fois en Anatolie
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Il était une fois en Anatolie
De Bilge Ceylan Nuri
Éditeur : Memento Films
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 2h07
Sortie : 06/03/2012
Note du film : **----

La vie dans une petite ville s’apparente à un voyage au milieu des steppes : l’impression que quelque chose « de nouveau et de différent » va surgir derrière chaque colline, mais toujours les mêmes routes monotones, effilées, qui disparaissent ou persistent, infailliblement similaires...

Premier avis

Pendant un long moment, on cherche, dans le nouveau Nuri Bilge Ceylan, une scène de crime, cortège de voitures de police sillonnant l'Anatolie sous des cieux superbement tourmentés (et on a déjà vu dans ses précédents films que le cinéaste turc savait regarder les nuages mieux que personne). Errance, détours, arrêts pipi, au bout de 88 minutes (qui donnent l'impression, dans son siège, d'avoir déjà vieilli de 2 ans), l'endroit (superbe là encore) est enfin trouvé. C'est le moment où un spectateur plaisantin, dans la salle cannoise, comme libéré, s'est mis à applaudir la découverte - c'est très, très mal, mais on avait presque envie de l'accompagner.

"Vous vous ennuyez à mourir, mais un jour, ce qui se passe ici vous amusera". Ce n'est pas un message de Ceylan à son public, mais un dialogue du film qui sonne comme une promesse. Las, Il était une fois en Anatolie ressemble à ces films écrasants qu'on a, comme l'écrivait Pauline Kael, envie de vandaliser en leur dessinant des moustaches. Reconnaissons humblement notre propre échec et passons à la première personne: je n'ai rien, de rien compris au nouveau Nuri Bilge Ceylan, à ses longues veillées de nuit, son rendez-vous des fantômes, ses Moaïs qui apparaissent en un éclair, avant de passer à la case autopsie. Fin du film. On n'est pas sûr que cette critique vaille grand chose, mais l'alibi antonioniste a aussi ses limites.

par Nicolas Bardot

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