Diourka - Lafont

Diourka - Lafont
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Diourka - Lafont
Éditeur : Filmedia
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h30
Sortie : 06/11/2012
Note FilmDeCulte : ****--

Artiste d'origine hongroise, Diourka Medveczky fuit le régime communiste et s'installe en France dès 1948. Il a alors 18 ans. Sculpteur, céramiste, il rencontre Picasso qui deviendra son mécène. En 1959, il expose une vingtaine d'oeuvres à Paris. Il est immédiatement repéré par la critique et les collectionneurs. C'est à cette époque qu'il rencontre Bernadette Lafont, dont il aura 3 enfants. Dès 1967, Diourka s'intéresse au cinéma. Il réalise deux courts-métrages, "Jeanne et la moto" (1968) et "Marie et le curé" (1969), et un long métrage, "Paul" (1969). Malgré un énorme succès critique, Diourka renonce au cinéma, et se retire à la campagne. Il vit aujourd'hui dans les Cévennes.

Particulièrement intéressant, le coffret DVD Diourka – Lafont permet de découvrir à la fois Paul (le film) et Diourka Medveczky (son réalisateur). Evoquons tout d’abord le film. Réalisé en 1969, Paul a connu un certain succès critique mais n’est jamais sorti en salle, ce qui en fait donc a priori l’archétype du film maudit, d’autant plus que ce fut le seul long métrage du réalisateur. Le sujet tient en quelques mots : un jeune bourgeois (Jean-Pierre Léaud) part sur la route et rejoint une communauté de végétariens menés par une figure christique (Jean-Pierre Kalfon). Celle-ci finira par se désagréger. Malheureusement, ce film, qui aurait pu être un bon témoignage d’un certain cinéma post soixante-huitard, pèche par son trop grand sérieux et le fil trop ténu de sa narration.

Passons maintenant au réalisateur. Suite à ce film, Diourka Medveczky a décidé d’arrêter toute activité créatrice et de se retirer dans les Cévennes, non loin des lieux où a été tourné Paul. C’est là qu’Estelle Fredet et d’André S.Labarthe l’ont retrouvé pour filmer un épisode de 69 minutes de la série Cinéaste de notre temps intitulé Diourka, à prendre ou à laisser. Ce reportage nous montre Diourka Medveczky, quarante ans plus tard, devenu ermite férocement végétarien. Une scène particulièrement savoureuse l’oppose à André S.Labarthe qui a l’outrecuidance de vouloir manger une tranche de jambon. Cet excellent documentaire donne l’impression troublante de voir un réalisateur pris au piège de son propre film. On dirait en effet que celui-ci n’a jamais réussi à en sortir puisque même la figure christique est présente, Diourka Medveczky semblant maintenant se prendre pour Jésus en personne. Il est en tout cas beaucoup plus prolixe quand il fait part de ses interprétations extrêmement personnelles de la Bible que quand les interviewers tentent de lui faire parler de ses films.

par Anthony Sitruk

Bonus

Le coffret Dvd Diourka – Lafont propose, en plus des films précédemment chroniqués, les deux court-métrages réalisés par Diourka Medveczky (Marie et le curé et Jeanne et la moto), ainsi qu’un reportage d’Estelle Fredet et d’André S.Labarthe sur Bernadette Lafont. Le documentaire Bernadette Lafont exactement vient compléter l’édition.

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