4 mois, 3 semaines, 2 jours

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4 mois, 3 semaines, 2 jours
Éditeur : Bac Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h40
Sortie : 03/04/2008
Note du film : ****--
Note FilmDeCulte : ****--
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DVD

Palme d'or 2007.

PLANNING FAMILIAL

Palme d’Or, Prix de la critique internationale… Le film de Cristian Mungiu a fait l’unanimité lors de son passage sur la Croisette. Jusqu’alors auteur de deux longs métrages confidentiels, le cinéaste roumain est brutalement entré dans la cour des grands avec le récit d’un avortement sous le règne dictatorial de Nicolae Ceaucescu. Les qualités de 4 Mois, 3 semaines, 2 jours sautent aux yeux dès les premières séquences. A l’instar des films des frères Dardenne, la caméra ne quitte jamais son héroïne, la déterminée Ottila (Anamaria Marinca) et insuffle à la narration un grand sentiment de réalisme. L’avortement en tant que tel n’est pas le sujet mais son prétexte. Cristian Mungiu dissèque au scalpel la société roumaine de la fin du régime tyrannique entre petits trafics organisés, peur de la milice et sentiment de solitude face au monde extérieur. Sur ce plan, le film est une vraie réussite et glace le sang à de nombreuses reprises, surtout dans sa première partie.

PILULE AMERE

Pourquoi, alors, ne pas totalement adhérer aux critiques dithyrambiques de la presse cannoise? 4 Mois, 3 semaines, 2 jours a les défauts de certains films de Ken Loach ou des Dardenne, un profond déterminisme qui empêche l’identification et rend omniprésente la maîtrise du metteur en scène. Comme pour Rosetta de la fratrie belge, le dispositif prend souvent le pas sur l’émotion brute et ne permet que rarement de faire abstraction du démiurge. Cristian Mungiu ne ménage pas non plus ses effets, usant de quelques plans chocs pour impressionner durablement le spectateur ou d’un traumatisant humour à froid. Le personnage de M. Bébé parait presque irréel de veulerie masculine assumée et la longue séquence de l’avortement manipule à loisir les nerfs des spectateurs. Ces réserves mis à part, le film est d’une grande efficacité avec notamment un grand soin apporté aux moindres détails sonores. 4 Mois, 3 semaines, 2 jours s’achève même par une scène nocturne impressionnante, digne d’un thriller lynchien, qui témoigne du grand talent formel de Cristian Mungiu.

par Yannick Vély

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