28 semaines plus tard

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28 semaines plus tard
De Carlos Fresnadillo Juan
Éditeur : Fox Pathé Europa
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h31
Sortie : 19/03/2008
Note du film : *****-
Note FilmDeCulte : *****-
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DVD 28 semaines plus tard
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Il y a six mois, un terrible virus a décimé l'Angleterre et a transformé presque toute la population en monstres sanguinaires. Les forces américaines d'occupation ayant déclaré que l'infection a été définitivement vaincue, la reconstruction du pays peut maintenant commencer. Don a survécu à ces atroces événements, mais il n'a pas réussi à sauver sa femme et la culpabilité le ronge. Lorsqu'il retrouve ses enfants, Andy et Tammy, qu'il n'avait pas revus depuis la catastrophe et qui reviennent à Londres avec la première vague de réfugiés, il leur apprend la mort de leur mère. Partagés entre la joie des retrouvailles et le chagrin, tous trois tentent de se reconstruire et de reprendre une vie normale dans la ville dirigée par l'armée américaine. Pourtant, quelque part, un effroyable secret les attend. Tout n'est pas terminé...

ANARCHY IN THE UK

Fort du succès mondial du 28 jours plus tard de Danny Boyle, le producteur Andrew McDonald sait qu'un nouveau chapitre peut voir le jour mais pas à n'importe quel prix. Car si Boyle ne veut pas s'occuper de cette séquelle (il signera quand même quelques images de la seconde équipe), préférant mettre en scène son petit bijou de Sunshine, le bébé simplement intitulé 28 semaines plus tard se cherche un géniteur digne de ce nom, ainsi qu'une histoire qui ne soit pas une vulgaire copie de son prédécesseur. C'est ainsi qu'est approché Juan Carlos Fresnadillo, jeune réalisateur espagnol n'ayant à son actif que le bancal mais très prometteur Intacto, avec dans ses bagages son producteur et co-scénariste Enrique López Lavigne et le chef opérateur équatorien Enrique Chediak. À la vue de ce pôle très soudé, avec une vision très précise de ce que doit devenir cette nouvelle histoire, le défi 28 semaines plus tard augure donc du meilleur d'autant que chacun est prêt à concéder certains choix aux autres, et réciproquement, pour livrer le meilleur film possible. Ainsi, au script original de Rowan Joffe, la nouvelle équipe accentue le côté familial de l’intrigue et offre au public déjà acquis une histoire encore plus intense, qui sait surprendre et prendre des chemins relativement détournés, plus profonde et très différente du premier film, en plus d’une vision complètement neuve et ambitieuse du sujet (la légende veut que la première version scénarisée de Fresnadillo et López Lavigne voit l'action se situer en Afrique mais que la production leur a fait savoir qu'il était impossible de s'éloigner autant de l'ambiance de 28 jours…). Parce qu'avec sa culture ibérique à cent lieues de celle anglo-saxonne de Boyle, Fresnadillo sait apporter une fraîcheur et une spontanéité de tous les instants tout en restant fidèle au matériau de base et en narrant une véritable nouvelle histoire.

NAPALM DEATH

Vous pensiez avoir atteint les limites du genre avec les "infectés" de 28 jours plus tard et les zombies de L'Armée des morts? Attendez-vous alors au massacre total et sans concession avec ce 28 semaines plus tard. Puisque non content de livrer une séquelle radicale et fulgurante d'inventivité, Fresnadillo nous offre ni plus ni moins qu'une nouvelle étape dans le genre. A la fois cruel, rentre-dedans, violent, viscéral, malsain mais tout autant beau, parfois même poétique, très brillant scénaristiquement, le film prend tous les points positifs du premier film et les transcendent (tout en restant parfaitement cohérent avec l’histoire originale) jusqu'à arriver à une œuvre ultime qu’il sera dur d’égaler. Et si les superlatifs ne manquent pas pour définir le film, c’est avant tout parce que son réalisateur a su, avec une intelligence remarquable, mettre toutes les chances de son côté pour livrer le film quasi définitif du genre. Ainsi, on pourrait définir l'oeuvre comme étant ce que l‘Aliens de James Cameron était à l’Alien de Ridley Scott: une suite totalement différente mais tout aussi racée et complémentaire d’une franchise en devenir. D’ailleurs, les références au film de Cameron y sont plus que multiples. Là où le premier film oscillait entre l'angoisse, l'horreur et le survival, celui-ci aborde en vrac des thèmes aussi divers que la culpabilité, le choix, le sacrifice ou la famille de manière plus officielle. Car les héros du film (tous issus de la même souche familiale) n'ont pas seulement à subir ce qui se passe autour d'eux mais ont un rôle crucial à jouer quant aux évènements à venir, tout se passant à cause et/ou grâce à eux (un peu comme la famille recomposée d'Aliens). Ainsi, Fresnadillo justifie chacune de ses séquences sans jamais perdre de temps, va toujours à l'essentiel, et ce dès le démarrage du film. Car ici, rien n'est jamais en trop et tout est nécessaire.

BRUTAL TRUTH

L'autre écho que le film trouve est évidemment le contexte politique actuel. Si l’armée envoyée sur place est un détachement américain de l’O.N.U., qui croit avoir le contrôle total des lieux, on ne peut nier le rapport établi entre la zone sécurisée et le confinement de la population avec l’état actuel de l’Irak. Et même si le propos est à peine esquissé et jamais vraiment discrédité, on ne peut réfuter son ascendance. D’ailleurs c’est avec cette approche "réaliste" des évènement que la mise en scène de Fresnadillo trouve tout son sens. Pour faire suite au chaos viral orchestré par Boyle, Fresnadillo choisit la caméra épaule faisant transpirer l’urgence et se place ainsi en documentariste de l’horreur, un mode de narration où le spectateur aura l’impression d’être lui-même au cœur de l’action, en plein milieu de Londres et poursuivi par les hordes de contaminés. Et le film de devenir hyper nerveux, tout en restant ambitieux dans ses cadres autant que dans ses décors et sa volonté d'ampleur. Le réalisateur distille ainsi une vraie tension lorsque nécessaire et alterne tout autant avec des scènes bien violentes (aussi bien viscérales que morales mais jamais complaisantes, grossières ou démonstratives), habilement amenées. Ajoutez à cela un montage ultra dynamique mais parfaitement lisible et une musique prenante et oppressante qui n’en fait jamais trop et termine d’habiller complètement l’atmosphère du film, et vous obtenez une oeuvre absolument magistrale et habile dans le fond et dans la forme. Il sera d'ailleurs très difficile de faire mieux, ou même d'égaler celui-ci, pour l'éventuelle suite que la démentielle fin ouverte laisse supposer.

par Christophe Chenallet

Bonus

La formidable suite du très bon 28 jours plus tard, sort enfin dans les bacs ! Si, évidemment, ceux qui auront découvert le film en salle savent déjà de quoi il retourne, les novices auront largement de quoi subvenir à leurs besoins ne serais-ce qu'en terme de qualité. Pour ce qui est des suppléments par contre, rien de vraiment très novateur, mais on notera tout de même quelques segments forts agréables, à commencer par le commentaire audio du réalisateur Fresnadillo et du producteur Lopez-Lavigne, chacun dans son domaine évoquant sereinement les choix artistiques et financiers du film sans paraître redondants et sans jamais vraiment se paraphraser.

On trouve aussi 2 scènes coupées, agrémentées là aussi d'un commentaire audio, qui, si elles nous permettent d’entrer un peu plus dans la cellule familiale, ralentissent évidemment le déroulement du film aux endroits ou elles sont initialement prévues. Bref, jusqu'ici rien de vraiment illogique.

Le making of, quant à lui, semble un peu léger. Même s’il donne la parole aux principaux protagonistes artistiques et techniques, sa trop courte durée (seulement 13 minutes) le fait malheureusement lorgner du côté des featurettes sans saveur, à l'exception notable de la présence de Danny Boyle (co-producteur et réalisateur partiel de la seconde équipe du film) qui montre à quel point l'homme est inscrit dans le projet.

Vient ensuite un autre module complètement dispensable intitulé Entrer dans l'action, là aussi sorte de featurette promotionnelle basique qui n'est là que pour rappeler que le film est rempli de scènes fortes. Au royaume des bonus, on a quand même vu plus développé.

Par contre, le supplément Infectés vaut plus particulièrement le détour puisqu'il ne s'intéresse qu'au travail effectué sur les "zombies" du film. Malgré sa durée plus que courte (7 min) on passe un agréable moment de l'autre côté de la caméra. Enfin, outre l'évidente bande-annonce du film, l'éditeur nous gratifie d'un supplément plutôt inhabituel puisqu'il propose deux animations (Développement et Décimation) servant de préquelle et d'épilogue au 28 jours plus tard de Danny Boyle et pouvant, éventuellement, servir de "jonction" entre les deux films.

Pour ceux qui auraient lu les quatre segments parus chez l'éditeur Fox Atomic, l'animation proposée vaut tout de même réellement le détour, les doubleurs et autres monteurs s'en donnant à cœur joie pour animer de manière non conventionnelle ces cases de comic book. Pour les autres spectateurs, attendez vous à un pur moment rock'n'roll. Un peu à l'image du film finalement.

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