Vincent Cassel

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Acteur
France
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Regard d’acier étincelant, visage anguleux, marqué, atypique, qui dégage une classe immense et un certain charme ravageur, Vincent Cassel est l’acteur français que l’on n’attendait plus. Carrière à grande vitesse qui dérange, il impose le respect et touche tous les publics. Vincent est sur les rails et n’a pas fini de faire parler de lui.

DETERMINATION

Si l’on voulait se laisser aller à la facilité classique de l’exercice du portrait on évoquerait en premier lieu que Vincent est le fils de Jean-Pierre, le mari de Monica, suivi de l’habituelle narration construite comme une liste de courses de ses premiers faits d’armes sur scène et à l’écran. Mais Vincent Cassel n’est ni classique, ni porté sur le people, et encore moins inscrit dans le passé. Il est l’acteur français le plus présent de sa génération, la seule réelle star hexagonale de moins de quarante ans, et se permet par-dessus le marcher de tourner dans des projets les plus variés et inattendus. Impulsif, direct, entier, son franc parler dans les interviews fait mouche. A l’aise en public il dégage une aura, un charisme qui capte toutes les attentions et infiltre son jeu d’acteur. Vincent a du panache et prend du plaisir à se retrouver devant la caméra. "Etre acteur c’est utiliser tout ce qu’on est, tout ce qu’on n’est pas, tout ce qu’on aimerait être, et même tout ce qu’on a peur de devenir." Bourreau de travail et touche-à-tout depuis ses débuts, il s’investit pleinement dans ses rôles qu’il interprète avec conviction. Grâce à son expérience du cirque, de la danse et du théâtre de rue il a appris à incorporer littéralement ses personnages et à jouer sans filet en donnant le meilleur de lui-même. Le résultat (quand il est exploité à sa juste valeur) est soufflant d’intensité.

AUDACE

Acteur ancré dans sa génération, Vincent Cassel est devenu le chef de file de ces jeunes comédiens qui rendent possible le renouveau du cinéma français, qu’il soit de genre ou d’auteur. Héros des premiers films d’une équipe de jeunes réalisateurs qui vivent avec leur temps, il n’a jamais cherché à rendre sa présence légitime en tournant avec des cinéastes confirmés proposant un cinéma qui, en fin de compte, ne lui appartient pas. Car le renouveau tout feu tout flamme qu’ils proposent touche bien à cette volonté de créer un univers qui leur corresponde, une nouvelle forme de cinéma qui leur parle à eux et à leur génération. Expérimenter les nouvelles technologies, se servir intelligemment des influences hollywoodiennes, ne pas avoir peur de ruer dans les brancards et de proposer des films atypiques pour pouvoir enfin sortir le cinéma hexagonal de ses recettes toutes prêtes et formatées. Ce qui a fait parler de Vincent Cassel en premier lieu se sont donc ses choix calculés et audacieux de rôles physiques, noirs, bruts, qui marquent et dérangent. Premier coup de poing, La Haine (1995) de Matthieu Kassovitz. Jeune de banlieue au crâne rasé dans un film choc en noir et blanc hyperréaliste, Vinz ne laisse personne indifférent. Deux ans plus tard, plus enragé que jamais, l’épisode Dobermann envoie une décharge d’adrénaline à toute la France bien pensante. Déchet inutile pour les uns, merveille jouissive pour les autres, le film a le mérite d’exister et de vouloir faire bouger la profession.

Le cap de la trentaine passé, Vincent se calme tout en restant au premier plan. Il partage la tête d’affiche des blockbusters hexagonaux que sont Jeanne d’Arc (Luc Besson – 1999), Les Rivières pourpres (Matthieu Kassovitz – 2000) et Le Pacte des Loups (Christopher Gans – 2001). De par leur statut de "films de genre à la française" ces trois oeuvres divisent certes, mais le désaccord porte plus sur la qualité et la représentation visuelle que sur leur contenu. C’est en 2002 que Vincent revient percuter les esprits avec Irréversible de Gaspard Noé. Improvisation de maître sur l’amour et la bestialité masculine, la Croisette est bouleversée aussi bien par le propos du film que sa violence intrinsèque. Le couple Cassel / Bellucci défraie les chroniques. Vincent prend le large et quelques cheveux blancs, vadrouille aux quatre coins du monde avant de revenir secouer son shaker plein d’audace dans les médias français. Décembre 2005 - janvier 2006, il se fait porte parole du film trash, limite hardcore, Sheitan (premier long métrage de Kim Chapiron) dont il est à la fois acteur et producteur. Cool et décontracté sur les plateaux de télé, sourire parfait, cols roulés et tempes grisonnantes, il promeut avec délectation la bande-annonce turbulente et chaotique de ce projet atypique. Un projet monté entre potes du collectif Kourtrajmé, qui dévoile un peu plus encore sa conception idéale de l’industrie cinématographique. Oser, se faire plaisir et donner leur chance aux nouvelles générations d’artistes en herbe au potentiel prometteur.

INTIMITE

Autre rôle discutable et borderline dans la carrière de l’acteur, celui de Blueberry. Avec une maîtrise parfaite, Jan Kounen et Vincent Cassel ont rajouté au célèbre Marshall une dimension mystique qui laisse, en 2004, les spectateurs interdits. Moins violent que ses prédécesseurs, ce western chamanique est la fusion parfaite entre les films de genre tapageurs et les productions plus discrètes, plus intimistes que Cassel affectionne. Une autre facette de Vincent esquissée en même temps que celle de Vinz avec Adultère, (mode d’emploi) (1995) et forgée l’année suivante avec L’Appartement de Gilles Mimouni. Timide, introverti, romantique, Vincent y est un héro lumineux perdu dans sa quête de la femme idéale. Cet autre registre atteindra son paroxysme dans Sur mes lèvres de Jacques Audiard sortit en 2001. Moustache salace, regard vide, démarche nonchalante, Vincent joue sur les nuances. Sentiments pessimistes, romantisme vide il émerveille le public pas sa justesse et se voit nommé au césar du meilleur acteur. Vincent, star de la jeunesse, des films d’auteurs qui tâchent mais aussi de ceux qui émerveillent la profession. Autre film dans cette veine intimiste sorti en 2004, Agents secrets de Frédéric Schoendoerffer. Il y incarne George Bruisseau, un agent secret qui remet en question son métier et l’impact que peut avoir un changement constant d’identité. Un film qui raisonne à merveille dans la carrière d’un Vincent qui se plait à jouer au caméléon, à changer de peau, à se transformer physiquement d’un film à l’autre, d’un réalisateur à l’autre.

DISCERNEMENT

Si avec une telle carrière et un tel succès, beaucoup auraient depuis longtemps succombé aux avances d'outre-Atlantique, Vincent lui défend avidement son territoire, assume ses choix, garde la tête sur les épaules n’hésitant pas à qualifier ses premières aventures américaines, et à l’étranger d’une manière générale, de "foireuses". Il s’applique à refuser les rôles trop faciles ou n’ayant qu’un attrait monétaire afin de garder toute son intégrité. Et s’il semble s’être fourvoyé dans des daubes comme Nadia (2000), il répond simplement que c’était une occasion de plus de se déguiser dans un film à l’humour potache tout en apprenant à parler russe. Vincent fait donc des choix toujours calculés, suit sa propre ligne de conduite. Caméo hilarant dans Shrek en 2001, il décroche en 2004 une place au sein du casting le plus cool et le plus classe d’Hollywood: Ocean’s Twelve. Cambrioleur français aux allures de dandy, il s’intègre à la perfection dans cet écrin de diamants ne laissant échapper aucune fausse note. Vincent a les épaules, la gouaille et le charisme adéquat pour tenir la part belle au gratin du gratin. Après George, Brad et Matt, c’est à Clive que Vincent se frotte cette année dans le sympathique Dérapage, qui laissait pourtant présager le pire à la vue de la bande-annonce désastreuse. Si le film pèche un peu à certains moments, il fonctionne principalement grâce à son duo d’acteurs impeccables. A suivre…

par Julie Anterrieu

En savoir plus

2006 L'Age de glace 2 (voix) 2006 Ennemi public n°1 2005 Dérapage 2005 Sheitan 2005 Robots (voix) 2004 Ocean's Twelve 2004 Agents Secrets 2004 Blueberry 2003 Nadia 2002 Irréversible 2001 L'Age de Glace (voix) 2001 Sur mes lèvres 2001 Shrek (voix) 2001 Le Pacte des loups 2000 Les Rivières pourpres 1999 Jeanne d'Arc 1998 Elizabeth 1998 Le Plaisir (et ses petits tracas) 1997 Dobermann 1995 La Haine 1995 Adultère (mode d'emploi) 1993 Métisse

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