Russell Crowe

Russell Crowe
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Acteur
Nouvelle-Zélande

Ténébreux aux yeux clairs, homme aux mille facettes se cachant derrière des rôles ambiguës, Russell Crowe est devenu en quelques années la figure de proue atypique des grandes fresques historiques hollywoodiennes. Colosse d’acier trempé dans les mers australes, il s’est taillé une carrière de star tout en gardant les pieds sur terre. Les anges n’ont qu’à bien se tenir, voici venu l’enfant des antipodes.

ENFANT DE LA TELE

Né le 7 avril 1964 près de Wellington en Nouvelle Zélande dans une famille de régisseurs de plateaux télé, Russell Ira Crowe voyage sans cesse entre l’Australie et son île natale durant les quatre premières années de sa vie, avant de s’implanter quelque temps à Sydney. Si la patrie des maoris l’a vu naître, son cœur et ses influences se situeront désormais de l’autre côté de la mer, sur les côtes de la Nouvelle Galle du Sud. Très tôt considéré comme le petit garnement toujours planqué dans les pattes des professionnels, Crowe se voit un jour placé devant la caméra par des réalisateurs intuitifs, pour de la figuration ou des seconds rôles dans les show télé, dans le but inespéré qu’il se tienne tranquille. Il obtient son premier rôle à six ans dans la série Spyforce, réalisée par le parrain de sa mère, où il se montre très à son aise. L’environnement le fascine: il adore s’imaginer ce qui pourrait bien se cacher derrière les portes factices des plateaux. Sans n’avoir jamais été considéré comme un enfant star, il apparaît pourtant dans pratiquement toutes les séries australiennes de l’époque. On le retrouve notamment dans The Young Doctors de douze à quatorze ans, âge auquel il retourne en Nouvelle-Zélande finir ses études. Au lycée, il rencontre Dean Cochran avec lequel il monte un petit groupe de musique, et sort le single I Want to Be Like Marlon Brando qu’il interprète sous le pseudonyme de Rus Le Roq. La chanson est un flop, mais le monde de la musique lui plaît tout autant que celui de l’audiovisuel. Son diplôme en poche, il décide d’arrêter ses études pour faire de multiples petits boulots de toutes sortes, pourvu qu’il joue la comédie ou chante.

ONE OF THOSE QUIRKS OF FATE

En 1986, alors qu’il est animateur dans un centre de vacances d’une station balnéaire de Auckland, il est engagé pour interpréter Frank N. Furter dans la production néo-zélandaise du Rocky Horror Show. La troupe fait le tour des scènes australes jusqu’en 1988, le ramenant à Sydney. Dans sa capitale préférée, il décide de continuer ses petits boulots et d’arpenter les castings plutôt que de prendre des cours qui sont pour lui une perte de temps. Plus tard il déclarera: "I was a child extra and had 19 years of apprenticeship. I go out and find the answers to the questions that become apparent tout me in life, not from somebody else’s list." En 1989 il est repéré par l’acteur-compositeur Daniel Albineri qui lui offre le rôle titre de la comédie musicale Bad Boy Johnny and the Prophets Doom. L’année suivante, il décroche son premier rôle au cinéma dans Prisoners of the Sun immédiatement suivi de The Crossing, tournage sur lequel il rencontre Danielle Spencer qui deviendra sa femme en avril 2003. Quelques films plus tard, il obtient le Australian Film Institute’s award du meilleur acteur masculin dans un second rôle pour sa prestation dans Proof (1991), et l’année suivante le prix supérieur pour son rôle de premier plan dans Romper Stomper. Sous le charme de sa prestation dans Proof, Sharon Stone le contacte en 1992 pour interpréter l’un des rôles principaux de sa nouvelle production, un western intitulé Mort ou vif. Russell étant à l’époque sur le tournage de The Sum of Us, la belle blonde décide de retarder la production du film de Sam Raimi afin de s’accorder les services de son preux chevalier.

MISTER WHITE

Russell part donc en 1994 à la conquête du continent américain, colt et col blanc dans la valise. Le film fait un petit score au box-office malgré ses têtes d’affiches, mais l’acteur sort indemne du naufrage avec un nouveau rôle dans l’escarcelle. Après Sharon Stone, Gene Hackman et le tout jeune Leonardo Di Caprio, il donnera la réplique à Denzel Washington dans le film de science-fiction Programmé pour tuer. Il enchaîne par la suite les deux minuscules productions américaines que sont Miss Shumway jette un sort et No Way Back avant de donner corps au mythique Bud White de L.A. Confidential. Russell aime le côté ambiguë de Bud qui selon lui est un "fils de pute qui ne réalise pas à quel point il cherche l’amour et l’affection des autres pour sentir qu’il y a du bon caché au fond de lui". Il s’investit pleinement dans le rôle allant jusqu’à arrêter de boire pendant toute la durée du tournage, pour se mettre dans la peau de ce gros bras traumatisé par les dégâts de l’alcool. Le résultat est un réel bijou de maîtrise. Les critiques et le public sont enthousiastes, le film rafle quelques oscars et l’année 1997 voit la confirmation de son talent de l’autre côté du monde. Les propositions de scénarii affluent de toutes parts, des plus grands comme des plus insignifiants, mais Russell garde la tête froide et opte pour de petits films (Heaven’s Burning et Breaking Up en 1997, Mystery, Alaska en 1999) qui passeront totalement inaperçus. En dehors du star-system, il se considère toujours comme un extra qui fait du mieux qu’il peut sans jamais arriver à livrer une prestation parfaite.

A HERO WILL RISE

Les trois années cinématographiques qui suivent vont pourtant se placer sous une houlette bienveillante. En 1999, il est le docteur Jeffrey Wigand dans Révélations de Michael Mann aux côtés de Al Pacino. Sa prestation parfaite dans ce rôle difficile lui vaudra sa première nomination à l’Oscar (remporté par Kevin Spacey pour American Beauty). L’année suivante, rebelote. Russell livre une interprétation sans faille de Maximus, l’esclave qui souleva un Empire, sous la caméra de Ridley Scott. Gladiator est plus qu’un chef-d’œuvre, il marque le retour des grands films épiques et du genre oublié qu’est le péplum. Grand vainqueur des Oscars 2001, il a offert à notre bel australo-néozélandais sa première statuette. Pour se délayer les jambes, Russell remonte un groupe de rock du nom des 30 Old Food Of Grunts, avec lequel il part en tournée en Australie et aux USA. Et, si en fin d’année 2000 il se fourvoie dans le minable L’Echange dans les bras d’une Meg Ryan bien fade, ce n’est que pour mieux rebondir dans un nouveau rôle à teneur historique, celui de John Nash dans l’oscarisé Un Homme d’exception de Ron Howard. Nouvelle nomination pour Crowe, mais qui cette fois-ci sera doublé par un autre de ses anciens partenaires, Denzel Washington. Pour finir l’année 2003, juste avant les nominations pour les Oscars 2004, Russell revient sur les écrans dans le titanesque Master and Commander sous les commandes de son compatriote Peter Weir. Un film maritime pour honorer leur insularité, qui laisse le public assez mitigé malgré la qualité du spectacle.

par Julie Anterrieu

En savoir plus

2003 Master and Commander 2001 Un Homme d’exception 2000 L’échange 2000 Gladiator 1999 Révélations 1999 Mystery, Alaska 1997 Breaking Up 1997 Heaven’s Burning 1997 L.A. Confidential 1995 Miss Shumway jette un sort 1995 Programmé pour tuer 1995 No Way Back 1995 Mort ou vif 1994 The Sum of us 1993 For the moment 1993 The Silver Brumby 1993 Love in Limbo 1992 Romper Stomper 1991 Proof 1990 The Crossing 1990 Prisoners of the Sun

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