Cameron Diaz

Cameron Diaz
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Actrice
États-Unis

Sofia Coppola a plusieurs fois démenti la rumeur: le personnage de ravissante idiote tenu par Anna Faris dans Lost in Translation n’est, dit-elle, pas inspiré de Cameron Diaz. L’actrice a, pour sa part, souvent joué avec cette étiquette gluée sur le front. Mais la désinvolture, il y a quelques années, s’est depuis muée en amertume hésitante chez Curtis Hanson, dans In Her Shoes.

A BEAUTIFUL SCHIZOPHRENIC

"J’ai grandi entourée par énormément de garçons. Je dois avoir beaucoup de testostérone pour une fille". C’est pourtant comme une belle plante que Cameron Diaz, après une carrière de mannequin, se voit engagée dans The Mask, le film qui la révèle en 1994. Une bombe au prénom de garçon, une blonde aux origines latines. De quoi brouiller quelques cartes mais Cameron joue sur les clichés. Son second rôle marquant, après son tête à tête avec la tornade verte Jim Carrey, est celui que lui offre PJ Hogan dans Le Mariage de mon meilleur ami, où elle vole pratiquement la vedette à Julia Roberts lors d’une catastrophique séance de karaoké. I just don’t know what to do with myself ânonne-t-elle, avant que la foule ne soit conquise par sa maladresse et son énorme sourire. Une recette reprise par la suite, notamment dans ses comédies totalement décomplexées dont elle est l’icône. Les grasseries spermiques de Mary à tout prix, les blagues de cul entre copines dans Allumeuses, et surtout les cabrioles déjantées et euphorisantes de Charlie’s Angels, où elle est aussi bien virago en chemise de bûcheron que touriste allemande prête à tous les rodéos, font ainsi ses belles heures au goût aussi douteux qu’assumé.

DANS LA PEAU DE CAMERON DIAZ

La jolie coquille n’est pourtant pas si vide. D’abord parce que la jeune fille fait montre, dans ces films, d’un tempérament comique assez rare parmi les sex-symbols hollywoodiens. Mais aussi parce que d’autres compositions viennent nuancer le portrait. Tournant évident dans sa carrière, Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze, la transforme. Coiffure folle privée de Dop, lentilles de contact noircissant son regard trop bleu, garde robe de figurante dans une série d’outre-Rhin, Diaz, méconnaissable, y incarne Lotte Schwartz, fille perdue qui noie ses carences affectives dans l’amour des animaux et qui donnerait tout pour échanger sa peau triste contre celle d’un autre. De la farce surréaliste naît un désespoir absolu dont le personnage tenu par Cameron est l’emblème, des gens qui préféreraient être spectateur de la vie d’un autre qu’acteur de la leur. Un tournant noir qu’elle confirme dans Vanilla Sky, dont elle est l’une des seules lumières. Mais une lumière presque éteinte, suicidaire, aux grands yeux noyés de larmes. Gagnant en profondeur, Diaz se place ainsi dans les petits papiers de quelques grands réalisateurs au tournant du nouveau siècle.

CAMERON DIAZ: FULL THROTTLE

Peu après son trip dans la tête de John Malkovich, Diaz se voit conviée par Oliver Stone pour son Enfer du dimanche électrique en diable. Plongée dans un univers masculin, face à Pacino auquel elle tient tête ou dans un vestiaire de footballeurs américains, l’actrice fait preuve d’une vraie poigne. Comme elle sait se faire une place entre Leonardo DiCaprio et l’ogre Daniel Day Lewis dans Gangs of New York de Martin Scorsese. A ces grands noms s’ajoute l'un des hits de l’animation de ces dernières années, Shrek, ainsi que sa suite. Mais malgré sa popularité, malgré quelques cartons et un salaire enflé (Cameron est la deuxième à toucher 20 millions de dollars pour un film après Julia Roberts), l’actrice garde une étiquette frivole, allant jusqu’à la priver de nomination aux Oscars pour le film de Jonze, là où Catherine Keener obtient sa place sur le strapontin. Comme un reflet amer, Curtis Hanson lui tend un drôle de miroir dans In Her Shoes, celui d’une jeune femme en manque de reconnaissance, compensant ses lacunes intellectuelles par de beaux et hauts talons qui mettent en valeur sa plastique d’exception. Il y a pourtant bien quelque chose qui bat en dessous, une comédienne au caractère bien trempé qui vaut plus encore que son sourire de cartoon.

par Nicolas Bardot

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2007 Shrek 3 2006 Holiday 2005 In Her Shoes 2004 Shrek 2 2003 Charlie’s Angels: les anges se déchaînent 2002 Gangs of New York 2002 Allumeuses 2001 Vanilla Sky 2001 Shrek 2000 Charlie’s Angels 2000 Ce que je sais d’elles... d’un simple regard 1999 L’Enfer du dimanche 1999 Dans la peau de John Malkovich 1998 Very Bad Things 1998 Mary à tout prix 1998 Las Vegas Parano 1997 Une vie moins ordinaire 1997 Le Mariage de mon meilleur ami 1995 L’Ultime Souper 1994 The Mask

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