Entretien avec Pepa San Martín

Primé dans de nombreux festivals, de la Berlinale à San Sebastian, Rara raconte le quotidien de Sara, 12 ans, qui vit avec sa petite sœur, sa mère et la compagne de celle-ci. Pour son premier long métrage, la Chilienne Pepa San Martín fait preuve de finesse avec ce portrait complexe de l'homoparentalité. Rara sort ce mercredi 21 juin en France. Entretien avec la réalisatrice...

Quel a été le point de départ de Rara ?

Rara est inspiré d'une histoire vraie qui a eu lieu au Chili il y a 10 ans. Je suivais ce cas, sans savoir que cela allait devenir le sujet de mon premier film. Tout ce qui est arrivé dans ce cas a attiré mon attention, c’était la première fois au Chili qu’on parlait de maternité et de lesbianisme, comme si ces deux mots pouvaient pas être dans la même phrase. La visibilité homosexuelle a considérablement progressé ces dernières années, mais pas encore suffisamment. Je crois et j’espère que Rara participera à cette visibilité.

Rara est inspiré de faits réels. Quelles questions se pose t-on pour adapter une histoire vraie ?

Plutôt que de me baser entièrement sur ce cas, je m’en suis inspirée ; et j’ai découvert d’ailleurs de nombreux autres cas similaires. Dans cette histoire en particulier, c’est avant tout le personnage de la fille qui m’a intéressée : comment elle canalise les postures conflictuelles de ses parents qui ont chacun leur vision de ce que doivent être l'éducation et la vie de leurs enfants.

Comment trouve t-on l'équilibre à l'écriture pour faire un film politique qui ne soit pas didactique ?

L'humour est un outil important dans ma vie et c’était essentiel pour nous de ne pas être dans le jugement, de dicter comment les choses devraient être. C’est de ça dont il est question dans Rara est une réflexion sur la vie, l'adolescence, la famille et le respect.