Entretien avec Akiko Stehrenberger

Entretien avec Akiko Stehrenberger

Vous ne connaissez peut-être pas le nom d'Akiko Stehrenberger, mais vous connaissez certainement ses (superbes) affiches de films. Illustratrice et conceptrice d'affiches, Stehrenberger a un style en rupture avec les canons actuels, et privilégie le dessin et le minimalisme. Elle a récemment signé l'affiche américaine de It Follows et constitue indéniablement un talent à suivre. Rencontre.

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Vous venez de concevoir l’affiche américaine de It Follows. Avant cela, vous avez travaillé sur différents films d’horreur comme The Innkeepers ou Kiss of the Damned. Appréciez-vous le cinéma d’horreur ? Vous inspire t-il plus particulièrement ?

J’adore le cinéma d’horreur. Plus particulièrement celui qui m’a influencée ces dernières décennies (à une époque où je trouvais les films d’horreur bien meilleurs). Dans le cas de It Follows, The Innkeepers et Kiss of the Damned, ce sont à chaque fois des films qui ont une identité visuelle, un ton fort qui m’ont excitée. Et ça m’a beaucoup inspirée pour mon travail.

Comment êtes-vous devenue conceptrice d’affiches de films ?

C’était par hasard. J’avais besoin d’un travail pour vivre à New York et je ne pouvais pas demander de délai supplémentaire sur mes emprunts d’étudiante. Je me suis dit que j’allais essayer quelque temps jusqu’à ce que je sois sur pieds. Et soudainement, dix ans ont passé et j’ai découvert que j’adorais faire ça. Plus particulièrement si je peux m’exprimer par l’illustration et que les gens m’emploient pour mon point de vue.

Vos affiches sont plus conçues à partir de dessin que de photographies. Y’a-t-il dans votre goût des affiches dessinées une part de nostalgie ?

Je suis allée à une école de design pour apprendre à illustrer. Je voulais mêler à mon travail sur les affiches de films à quelque chose que j’adore. Quand j’ai pu marier les deux, le but était plus égoïste, tourné sur moi-même, que de faire partie de ce mouvement de nostalgie porté vers un certain type d’affiches de films. Lorsque, petit à petit, cela a été accepté par les studios, puis encouragé comme dernièrement, c’est devenu un vrai bonus.

Beaucoup de vos affiches sont assez minimalistes. Estimez-vous qu’en ce qui concerne les affiches de films, le moins est toujours le mieux ? Je pense par exemple à vos affiches pour Funny Games ou We Need to Talk About Kevin.

Pour moi, le moins est toujours le mieux. Je pense que l’imagerie la plus simple est plus sophistiquée, elle attire davantage le regard, elle intrigue plus, et elle résiste davantage à l’épreuve du temps. Dans la publicité, vous n’avez pas beaucoup de temps pour capter l’attention de celui qui regarde. Il vaut mieux oser et chaque détail va compter. A mes yeux, cela signifie : abandonner toute la surcharge et le fouillis qui détournent l’attention.

Dans une précédente interview, vous avez évoqué le fait que “les gros studios veulent avant tout reproduire ce qui a déjà été fait auparavant parce que ça a rapporté de l’argent”. Avez-vous déjà une mauvaise expérience de ce type en travaillant pour un gros film ?

Oui et pas qu’une fois ! Je ne le vois plus comme une mauvaise expérience, mais il faut bien être conscient que la réalité est aussi convenue que cela. Plus il y a d’argent en jeu, moins le studio sera prêt à prendre de risques. S’ils ont un gros film, il voudront modérer au maximum sa publicité pour que les masses la digèrent le plus simplement possible.

Selon vous, qu’est-ce qui fait une très bonne affiche de film ?

Le concept, et son exécution. S’il n’y a pas un concept fort derrière l’affiche, alors la technique a intérêt à m’éblouir.

De quel film auriez-vous aimé faire l’affiche ? Et à quoi cette affiche aurait ressemblé ?

Celle-la n’est pas facile ! Je ne referais pas l’affiche d’un film si celle-ci est déjà formidable, plutôt celles qu’on pourrait améliorer. Par exemple, Rushmore. C’est un de mes films préférés de tous les temps, bien avant que Wes Anderson ne soit connu pour son style très particulier. Je crois que si la même personne qui a fait cette affiche avait l’occasion de la refaire aujourd’hui, elle serait radicalement différente. Sachant cela, je suggérerais d’abord sur cette affiche d’aller un peu plus loin dans l’approche « propagande ».

Entretien réalisé le 18 avril 2015.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

Retrouvez une sélection d'affiches réalisées par Akiko Stehrenberger dans notre galerie.
Le site officiel d'Akiko Stehrenberger

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