Peter Parker, jeune étudiant en sciences, se fait piquer par une araignée échappée d’un laboratoire d’analyses. Très vite, il acquiert d’étranges pouvoirs qui lui permettront de se mettre en travers de la route d’un criminel surpuissant à l’arsenal terrifiant, le Green Goblin.



 
Sans la maîtrise, la puissance n'est rien. La première impression qui vient à l'esprit lors du générique de fin, c'est à quel point l'entreprise est maîtrisée. Le potentiel offert par le comic book n'était pas ce qu'il y avait de plus aisé à adapter. Mais Sam Raimi et ses collaborateurs s'en tirent largement haut la main. Comme tout premier volet, le film se doit de poser les bases essentielles à la bonne évolution de la suite de
 
l'histoire. Cette partie-là du développement est d'autant plus délicate qu'il s'agit ici de l'adaptation d'une bande dessinée qui aura 40 ans cette année. Il s'agit donc de réussir non seulement à retranscrire l'esprit pour ne pas faire hurler les fans, mais aussi d'obtenir quelque chose de linéaire, afin de permettre aux néophytes de pénétrer cet univers.



Pour cela, le scénariste propose une première partie classique qui installe et met tout en place, des personnages au début de l'intrigue. Il y a en effet deux histoires dans le film: celle de la transformation du protagoniste en super-héros, puis celle montrant ce super-héros amené à assurer pleinement ses fonctions afin de vaincre un super-vilain. David Koepp se réserve ainsi une heure afin de bâtir cette première
 
histoire, se permettant une légère relecture des sources du personnage tout en restant extrêmement fidèle à ses origines. Cette introduction contient beaucoup d'humour et montre tout ce dont un homme possédant des super-pouvoirs est capable. On se souviendra ainsi de la scène mémorable de la naissance de Spider-Man lorsque Peter est contraint d'utiliser pleinement son savoir et ses pouvoirs afin de parvenir à ses fins...
 




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Une autre évidence s'affirme aux yeux du spectateur : la réussite du
 
casting. Tobey Maguire EST Peter Parker. Et les autres acteurs sont aussi des choix parfaitement adéquats pour leur personnage, notamment le patron réac de Parker, J.Jonah Jameson (retrans-cription à l'écran trait pour trait). On pourrait néanmoins avoir quelques réticences au sujet de Kirsten Dunst, qui incarne la cible amoureuse de l'homme-araignée, son jeu n'étant pas "comparable" à celui de ses collègues. Il ne faut bien entendu pas oublier Willem Dafoe qui interprète un méchant schizophrène
 
avec la psychopathie subtile nécessaire à un tel rôle. Le traitement de son personnage est étonnant. Il est en partie le témoin des choix d'un metteur en scène provenant du film de genre à son état le plus pur (la trilogie Evil Dead). Raimi n'a ainsi pas hésité à mêler l'aspect "comics" à sa propre vision de spécialiste du fantastique et à faire ainsi un vrai film de genre.



L'esprit "comic book" n'a pour autant pas été négligé. Tout est là. Le costume de Spider-Man a été respecté et passe à la perfection à l'écran. Grâces soient rendues à la magie des effets numériques, dont la réussite laisse à penser que leur apport est une véritable bénédiction pour le 7e art. Les effets spéciaux qui suivent ce héros dans des vols insensés entre les immeubles sont parfaits. Ils ne sont pas non plus là juste pour épater, et sont réellement justifiés par le
 
personnage. La deuxième heure s'étale peut-être un peu trop, la faute à une construction épisodique, semblable à celle d'une bande dessinée. Elle reste malgré tout jubilatoire, remplie de grands moments de bravoure et de grandes scènes, pour la plupart situées autour de la confrontation entre Spider-Man et le Bouffon Vert. Le tout allant jusqu'à une apogée époustouflante qui ne laisse comme pour X-Men, entrevoir qu'une chose maintenant que les bases
 

sont posées: une suite aux proportions monumentales.