Une Affaire qui roule

Une Affaire qui roule
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Jean-Jacques est un chef cuisinier désireux de monter sa propre affaire. Pour ce faire, il participe à un stage d’aide à la création d’entreprises animé par Claude, qui de son côté, aspire à être écrivain. La rencontre des deux sera explosive, pour le meilleur et pour le pire.

C’est un bijou passé inaperçu que nous propose de découvrir Fox-Pathé-Europa. Une Affaire qui roule est sorti dans l’indifférence générale au début de l’année et c’est une honte, parce que le film d’Eric Veniard comporte les scènes les plus poilantes de l’année. Sur fond d’accomplissement social, Veniard met en scène le destin croisé et les déboires de deux personnages attendrissants. Jean-Jacques (Clovis Cornillac), le jeune chef ronchon désireux de révolutionner la restauration avec ses nems de canard, et Claude (Denis Podalydès), petit fonctionnaire frileux et frustré de ne pouvoir écrire. Leur rencontre est l’occasion d’utiliser bon nombre de gags allant du burlesque au satirique. Le talent de Clovis Cornillac, acteur qui explose cette année, combiné à la drôlerie légendaire de Denis Podalydès, sont pour beaucoup dans la réussite du film. Ce dernier nous concocte d’ailleurs une perle parmi les perles: son personnage, sous l’effet d’un cocktail détonnant à base de jus d’orange, de rhum et de médicaments, se met à cligner des yeux de manière incontrôlable. Référence directe à Buster Keaton, cette scène est tout simplement fabuleuse, hilarante à chaque vision.

Le scénario du film, écrit par le réalisateur, le comédien Husky Kihal, Alain Ross et Julie Lopes-Curval, est une vraie réussite. Mais malheureusement, il n’en est pas de même pour la mise en scène. Veniard choisit d’illustrer son histoire avec beaucoup de plans d’ensemble, ce qui entraîne une certaine frustration de ne pouvoir se rapprocher un peu plus aisément des personnages. Sa lumière n’est pas non plus sans fausse note: souvent d’à propos, parfois bâclée. Il est fort à parier que ces quelques bémols sont plus dus au petit budget et au planning de tournage bien serré, qu’au talent de ses techniciens. Quoi qu’il en soit, ces défauts ne sont rien en comparaison du plaisir que procure le film. Preuve, une fois encore, que dans le registre de la comédie, le scénario est plus important que la mise en scène (difficile de gâcher une comédie si le script est très bon). Une Affaire qui roule est une excellente comédie servie par un casting inspiré et des gags savoureux. On attend avec impatience le prochain film d’Eric Veniard, dont le talent d’écriture, comique et fou furieux (le cocktail de Jean-Jacques est une arme burlesque redoutable auquel tous les personnages seront confrontés) ne sont plus à prouver.

par Yannick Vély

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Interactivité :

Une multitude de bonus, allant du making of aux interviews de l’équipe, aurait été appréciable, mais encore une fois, il faut savoir se contenter des traditionnelles bandes-annonces et scènes coupées. Ceci dit, ces quelques séquences manquantes au montage final sont fort sympathiques. Comme de coutume, le réalisateur explique ses choix de coupe, ce qui n’est pas sans intérêt. Seul bémol, l’unique scène de bêtisier, avec un fou rire de Podalydès et Cornillac, ne présente pas la scène culte du film…

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