Un reste, l'autre part (L')

Un reste, l'autre part (L')
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Marié à Isabelle, Daniel voit son destin basculer à la suite d’un coup de fil. On lui apprend que son fils aîné vient d’avoir un terrible accident de moto, le laissant certainement paralysé jusqu’à la fin de ses jours.

BLUES BERRI

Intéressant cas d’école que le nouveau film de Claude Berri, L’Un reste, l’autre part. Après la polémique suscitée par Rois et reine (l’actrice Marianne Denicourt reproche à son ancien compagnon, le cinéaste Arnaud Desplechin, d’avoir utilisé son intimité pour trouver l’inspiration), le réalisateur-producteur le plus influent du cinéma français décide une nouvelle fois d’exposer ses vieux démons à l’écran. Pour qui a lu son autobiographie, le doute n’est pas permis: le coup de foudre inattendu du personnage incarné par Daniel Auteuil (fidèle du metteur en scène) pour une jeune femme est inspiré de la propre histoire sentimentale de Claude Berri. Cette mise à nu n’est pas nouvelle. Déjà dans ses premiers longs métrages - Je vous aime par exemple - et le plus récent La Débandade, il avait fait preuve d'un certain talent pour capter les choses de la vie. L’Un reste, l’autre part porte un authentique parfum de vérité, parfois difficile à assumer, comme la colère d’un enfant qui se sent trahi par son père, ou l’impossible acceptation de l’handicap de son fils. Ces épreuves ont été traversées par Claude Berri qui, de son propre aveu, s’est servi de l’art pour sortir de la dépression.

A CAUSE DES GARCONS

Dommage que cette douleur-là, belle et forte, soit gangrenée par des éléments dignes d'une mauvaise pièce de boulevard avec maîtresse dans le placard et belle-sœur acariâtre. Marqué par l’échec de La Débandade, Claude Berri a sans doute essayé d’insuffler un peu de comédie au drame sentimental pour aguicher le public. Mais noyé dans des déboires de sitcom, le duo incarné par Pierre Arditi et Nathalie Baye fatigue vite. Certaines scènes – la tentative d’adultère, le spectacle de Michaël Youn, les parties de jambes en l’air -, sombre même dans le ridicule le plus éculé... On préfèrera se concentrer uniquement sur l’histoire d’amour contrariée entre Daniel et Judith (Daniel Auteuil et Charlotte Gainsbourg, vrai et beau couple de cinéma à l’alchimie évidente). Se souvenir de la magnifique séquence finale où la famille recomposée, apaisée se baigne dans le Rhin, où les cris et les larmes cèdent enfin le pas aux éclats de rires. Un happy end fantasmé par l’auteur enfin en paix avec lui-même. Une manière de remercier les bons moments de la vie et de chasser les idées noires.

par Yannick Vély

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Interactivité :

Bizarre que ce dernier film du réalisateur de Germinal sorte ainsi dans une édition minimaliste. Bien que n’étant assurément pas son meilleur, L’Un reste l’autre part aurait pu prétendre à quelques bonus, notamment des interviews des acteurs (casting quatre étoiles). Au lieu de ça, et malgré un emballage carton pouvant faire croire à une édition collector, l’acheteur doit se contenter d’une maigre galerie photo et de la bande-annonce du film. Que l’on aime ou pas Claude Berri, le cinéaste a des choses à dire et il serait sans doute intéressant de les entendre un jour sur DVD. Ce sera pour la prochaine fois.

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