Signe de Zorro (Le)

Signe de Zorro (Le)
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Dans la Californie du Sud, encore sous domination espagnole, un homme masqué connu sous le nom de Zorro protège les pauvres, les opprimés et la minorité indienne. Alors que le cruel capitaine Ramon courtise la jeune Lolita, le notable Don Diego de la Vega tente de séduire la jeune fille.

La première adaptation au cinéma du héros de Johnston McCulley permet de définir de nombreux codes visuels et narratifs, qui seront maintes fois repris par la suite. En effet, dans ce film muet du début des années vingt, nombre de détails savoureux parsèment et fondent ce qui allait devenir le célèbre genre du film dit "de cape et d’épée". Cascades, poursuites, jeunes filles éplorées, romance et combats à l’épée sont au programme. Douglas Fairbanks interprète avec force démonstrations physiques un Zorro bondissant et un Don Diego charmeur et suave. Il pose ainsi les jalons pour les futures interprétations du personnage à deux faces; il doit être physique, mais doit aussi charmer par sa présence et son esprit. Le film, restauré et agrémenté d’une nouvelle bande sonore, est en soi le brillant passage à l’écran des aventures fantasques et baroques qui étaient publiées dans les journaux du début du siècle: les Pulps.

Douglas Fairbanks ne fut pas qu’un simple exécutant dans cette légende. Producteur de nombreux films, co-fondateur avec Chaplin et D.W. Griffith de la United Artists, scénariste, Fairbanks tenait à maîtriser sa propre légende et sa propre carrière. Développant une série de personnages bardés d’humour et de franches qualités sportives, Zorro ne pouvait que faire partie de sa propre légende. Il interpréta aussi des personnages romanesques et archétypaux tels que D’Artagnan, Robin des Bois ou Don Juan. Et marqua le film d’aventures de son sceau en écrivant et interprétant Le Voleur de Bagdad, inspiré des 1001 Nuits et grand classique du cinéma.

Film intéressant, bourré de fantaisies et de rêves d’enfant, le Signe de Zorro possède un charme rare et envoûtant qui permet de passer outre les défauts inhérents aux films de l’époque (montage et mise en scène étant loin de répondre aux critères actuels). Il peut en outre fasciner l’amateur d’histoire cinématographique et le nostalgique de la série Zorro en noir et blanc conçue par Disney. Ils y retrouveront là les prémices du Sergent Garcia, de Bernardo et du fameux Zorro qui a enchanté des générations d’enfants.

par Nicolas Plaire

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Interactivité :

Le DVD récemment édité du Signe de Zorro possède peu de bonus, mais offre un intéressant documentaire raconté par Elisabeth Quint sur la marque qu’apposa Douglas Fairbanks dans l’histoire du cinéma. Son influence est racontée à travers les témoignages de son fils, Douglas Fairbanks Jr et de nombre de ses admirateurs, dont Jean Marais, digne héritier français de la tradition du film de cape et d’épée. Trois bandes annonces de films de Fairbanks finissent par clôturer le chapitre des bonus.

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