Panique dans la rue

Panique dans la rue
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Nouvelle-Orléans. Un homme arrivé clandestinement par bateau est assassiné et dépouillé par trois gangsters. Lors de l’autopsie, on découvre que celui-ci était contaminé par la peste. Les autorités locales en alerte, une course contre la montre se met en place pour retrouver les trois meurtriers, touchés par le virus.

Chez Kazan, dont l’œuvre reste un peu trop parquée en retrait derrière les affirmations anti-communistes (l’homme a témoigné contre certains de ses collègues lors de l’enquête du sénateur McCarthy), les bons n’existent pas, pas plus que les méchants. Rare cinéaste où les clivages sont aussi brouillés, Kazan s’évertue à peindre des êtres ambigus, difficilement assimilables à une case précise. Panique dans la rue, joli et réjouissant petit suspense aux couches scénaristiques nombreuses (à l’intrigue policière se greffent diverses sous intrigues tout aussi passionnantes), n’échappe pas à la règle. Ainsi du héros, fondamentalement bon, mais susceptible, irascible, un rien violent avec sa femme. Ainsi du méchant – incroyable Jack Palance dont c’était le premier vrai grand rôle -, impitoyable assassin, mais aussi altruiste et compréhensif. C’est là toute la force principale de Kazan, au delà même de sa maîtrise parfaite du cadre et surtout du noir et blanc (très beaux jeux d’ombres), de nous attacher à des crapules, ou plus exactement, à des êtres humains, dans tout ce qu’ils peuvent avoir de douteurs, de mauvais, ou de bon en eux. Au delà des personnages, il reste une intrigue ciselée, très linéaire, qui retranscrit bien l’atmosphère de panique du titre. Une petite curiosité, donc, par un cinéaste qui prouve l’étendue de son talent y compris dans des oeuvres moins ambitieuses.

par Anthony Sitruk

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Interactivité :

En soit, la simple sortie de ce film sur le support DVD, dans une copie absolument magnifique restituant parfaitement les contrastes chers au cinéaste, et à un petit prix, est déjà un petit événement. Forcément, les bonus sont limités. La bande-annonce du film, celles des autres polars proposés dans la même collection, mais surtout une petite introduction de Panique dans la rue par Patrick Brion (la voix du cinéma de minuit sur France 3) replongeant le film dans son époque, dans la carrière du cinéaste, et dans celle des acteurs. Un bonus certes léger, mais essentiel malgré tout tant le journaliste connaît son sujet.

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