Ma vie en l'air

Ma vie en l'air
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film

Depuis sa naissance, Yann Kerbec a peur de l’avion. Une phobie qui le sépara de la femme de sa vie dans sa jeunesse. Cohabitant avec son ami d’enfance, Yann travaille dans la sécurité aérienne mais ne maîtrise pas tout à fait sa vie.

LES TRENTE GLORIEUSES

Pour ses débuts dans le domaine du long métrage, Rémi Bezançon signe avec Ma vie en l’air un premier essai impressionnant de maturité, tant dans la maîtrise de son fond que celle de sa forme. Après les deux réalisations de l’acteur Yvan Attal ou encore Je préfère qu’on reste amis, autre première œuvre sortie cette année, le film de Bezançon vient étoffer un courant amorcé il y a peu avec des films tels qu’Irène ou encore Clara et moi et J’me sens pas belle. Plus que jamais, il semblerait que la génération des 25-35 ans soit devenue, d’un point de vue thématique, la tranche d’âge la plus représentative du jeune cinéma français. On remarque notamment des références communes (la bande-dessinée pour Bezançon ou Narco) mais surtout les éternels déboires sentimentaux, les responsabilités et la manière dont ces problèmes symbolisent une génération perdue. Paumé tel le héros de Ma vie en l’air, dont la mère est morte en lui donnant la vie et qui vit encore hanté par l’image d’un père idéal, aujourd’hui décédé. Littéralement orphelins ou tout simplement égarés sans la sagesse de leurs parents, les protagonistes de ces films errent dans des oeuvres narrés par une voix off qui ne peut que relater des instants du passé mais en quête de réponses concernant l’avenir.

Visuellement, Bezançon suit les traces de ses jeunes prédécesseurs avec une mise en scène très soignée, qu’il s’agisse de l’agencement des scènes de manière à créer un récit fluide, entraînant, rendu harmonieux par un montage habile, ou bien d’une photographie qui lèche suffisamment l’image de manière à éviter une platitude devenue malheureusement trop commune au cinéma français. On gardera également en tête les performances du trio d’acteurs. Vincent Elbaz, quelque peu hésitant, s’avère néanmoins un identifiant au spectateur très juste. A ses côtés, Gilles Lellouche éclate enfin après des apparitions régulières dans les publicités qu’il co-réalise avec Tristan Aurouet et dans quelques autres films peu mémorables (dont son propre Narco, également co-signé avec Aurouet). Marion Cotillard parvient également à s’imposer avec un rôle aux antipodes de ceux qu’elle a tenus jusqu’à présent. Si le film souffrira quelque peu de la comparaison avec Les Poupées russes, proche parent thématique, il n’a aucunement à en rougir. Rémi Bezançon rejoint une vague qui, espérons-le, parviendra enfin à tirer le cinéma d’auteur français du cliché "drames en deux pièces-cuisine" qui lui colle injustement à la peau.

par Robert Hospyan

En savoir plus

Interactivité :

IMAGE & SON

- Rien à signaler quant à ce transfert des plus fidèles à l’œuvre aperçue en salles. TF1 nous livre encore une fois une copie d’excellente facture, ou les couleurs chatoyantes sont toujours aussi présentes et où la compression n’enlève rien à la profondeur de l’image.

- Que ce soit en 5.1 ou en 2.0, chaque version reste fidèle au film et sait nous offrir une ambiance adéquate. Le mixage de la version Dolby Digital nous donne ainsi une justesse des dialogues sur la voie centrale tandis que les autres canaux servent plus à faire rejaillir les ambiances sonores, que ce soit avec les interactions de l’image, la globalisation de la musique ou la très bonne spatialisation très subtile des atmosphères.

BONUS

- Le premier supplément concerne le commentaire audio du réalisateur, accompagné du comédien Gilles Lellouche. Si les deux hommes ne sont pas avares quant à leur travail, l’on a parfois l’impression que l’exercice se transforme en élément pédagogique, ce qui n’est pourtant pas fait pour déplaire finalement. Mais les deux compères apportent tout de même leur lot d’anecdotes et savent parler de leur collaboration tout comme du travail effectué auprès des comédiens. Il est juste dommage de ne pas trouver à leurs cotés, la présence de Vincent Elbaz et de Marion Cotillard.

- En ce qui concerne la partie bonus, l’édition commence par la présence d’un Making-of ressemblant plus à un journal de tournage à l’image du film, c’est-à-dire sympathique et pas prise de tête, plutôt qu’un gros bonus technique. Pendant 26 minutes on assiste donc à quelques prises de tournages, quelques répétitions, et interventions de comédiens et l’on voit aussi l’importance et l’investissement de plusieurs personnes responsables du film, du producteur au régisseur en passant par le chef opérateur ou la scripte. Un bonus très agréable.

- Vient ensuite un Face à Face sur canapé entre Rémi Bezancon et Sinclair (le compositeur de la musique du film) où les deux hommes font le point pendant 17 minutes sur les moments clés de leur collaboration et du film: leur rencontre, leurs phobies, les premiers amours, la collocation, le boulet et la relation père/fils. Un moment encore un e fois léger et agréable sans lourdeur aucune.

- Un Diaporama se présente juste après. Rien de bien passionnant si ce n’est de découvrir des clichés pris sur le vif du tournage. - Dans cette partie consacrée aux bonus, un segment retient principalement l’attention et c’est celui des Courts-métrages. Car même si les histoires de Little Italie, Paraboles et Vikings valent ce qu’elles valent, il est intéressant de voir comment Remi Bezancon à su progresser de films en films, en affinant ses scripts et sa mise en scène pour arriver, au final, à réaliser son premier long.

- Puis c’est au tour des Scènes coupées. Une fois vues, on comprend aisément pourquoi ces quatre scènes furent retirées du montage final, puisque même si elles sont assez agréable à regarder et pourraient tout a fait être présente dans le film, elles n’apportent absolument rien à l’affaire ni au personnages.

- Enfin, un bonus caché s’est glissé dans le menu (vous le trouverez en déplaçant votre curseur sur le globe terrestre). Il représente en quelque sorte un « pétage de plomb » de l’équipe de post-production qui s’est amusée, en quelques leçons, à expliquer le rythme et le sens de leur travail en reprenant les images du films et en les re-dialoguant. La simple présence de ce genre de bonus sur un tel dvd montre bien à quel point le film est bel est bien le résultat d‘une fraîche et étroite collaboration entre gens concernés et rien que pour ce petit moment, on a envie de dire bravo à l’éditeur d’avoir su conserver ce petit délire.

Quelques liens :

Partenaires