J'me sens pas belle

J'me sens pas belle
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Fanny, la petite trentaine, va passer une soirée avec Paul, un collègue de bureau. La jeune femme n’attend plus rien d’autre que des aventures d’un soir, mais rien ne va se passer comme prévu.

TRENTENAIRE ET CELIBATAIRE

Le célibat à 30 printemps et le parcours rayonnant des célibattantes de presse girlie offraient leurs forêts touffues aux vieilles branches usées et convenues. J’me sens pas belle, premier film de Bernard Jeanjean (autrefois scénariste pour PJ ou sa Femme d’honneur de carnaval), ne brille pas nécessairement par un sens étincelant du jamais vu mais taille ses situations et ses dialogues avec finesse et efficacité. Les moyens sont minimaux: huis clos parisien et cousin de théâtre, deux comédiens face à face, et un verbe porté le plus haut possible. Marina Foïs, dans la peau d’une Sophie Pétoncule qui aurait pris quelques années, et Julien Boisselier, distillant son charme ordinaire qui avait déjà fait merveille dans Clara et moi, comptent en grande partie dans la réussite d’un film n’ayant d’yeux que pour ses amoureux tordus. Jeanjean, en chat funambule, retombe toujours sur ses pattes, même dans les situations les plus périlleuses (strip-tease improvisé ou chansonnette à la guitare sèche sonnent toujours justes), pour faire tinter les cloches de sa comédie de quelques notes plus névrosées. Malgré un emballage qu’on dira pour le moins épuré, J’me sens pas belle fait figure de jolie bulle d’été.

par Nicolas Bardot

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Interactivité :

Petite comédie estivale réussie, le "Bridget Jones à la française" de Bernard Jeanjean bénéficie d’une jolie édition inattendue et travaillée, remplie de bonus. L’image, au format 2.35, est belle et rend plutôt bien les couleurs contrastées de l’appartement et des tenues de Marina Foïs. Et le son, généralement peu travaillé pour un film non "hollywoodien", possède une jolie profondeur.

Si le making-of ("En coulisses: J’me sens pas belle"), d’une durée de 26 minutes, n’est pas forcément extraordinaire et peut paraître légèrement promotionnel, il permet toutefois de montrer l’équipe, soudée, au travail, de faire la lumière sur les relations entre le réalisateur et ses deux acteurs, et sur la façon dont il les dirigeait, les conseillait sur leurs personnages.

Les interviews du cinéaste et de ses acteurs Marina Foïs et Julien Boisselier rendent compte de la bonne entente entre les deux comédiens, qui expliquent (un peu trop parfois) leur rôle ainsi que les relations entre les deux personnages. On y voit un Boisselier assez proche de l’image qu’il a dans ses films: un rien gauche et timide, mais avec une réelle certitude dans les mots et le regard.

Les scènes coupées sont plutôt anecdotiques, en revanche. Explicitant certains détails assez peu importants du film (les croissants), elles en prolongent certes le plaisir mais sans jamais réellement apporter quoi que ce soit de neuf. Idem pour le clip de la chanson Trentenaire et célibataire, interprétée par Martine Fontaine.

Le bonus le plus intéressant du lot reste sans hésiter la présentation du premier court métrage du réalisateur, On n’a pas tous les jours 20 ans. Une petite perle humoristique et désenchantée, dans laquelle les thèmes du long métrage sont déjà présents: la solitude, le temps qui passe, l’âge, la vieillesse... Une réelle surprise, qui permet d’enfoncer une porte entrouverte: Bernard Jeanjean est un auteur!

Trois teasers et des bandes-annonces viennent compléter l’édition.

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