Conte d’hiver

Conte d’hiver
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Félicie a une aventure avec Charles au cours de ses vacances d’été. Une fois de retour à Paris elle lui donne malencontreusement une mauvaise adresse et ils se perdent de vue. Des années plus tard, devenue coiffeuse, elle décide de suivre son nouvel amour Maxence en province.

Le Conte d’hiver commence avec des images d’été, celles de l’idylle entre Félicie et Charles. Le cœur de celle-ci est depuis lors resté fixé sur ces images, bien qu’elle ait une liaison avec son patron Maxence. En effet, Charles reste l’amour de sa vie et le père de sa fille Elise. Elle quittera d’ailleurs Maxence après avoir eu une illumination dans la cathédrale de à Nevers. Ce qui la ramène tout naturellement vers Loïc avec qui elle entretient une amitié amoureuse et dont elle se moque gentiment en lui déclarant qu’il ne « voit pas plus loin que son catéchisme ». La différence entre les deux se situe sur le plan intellectuel. En effet, la jeune fille se sent rabaissée n’étant pas du tout le genre intellectuel. De plus elle ne l’aime pas assez pour vivre avec lui, elle a besoin d’aimer à la folie et ne ressent pas cela avec lui. Elle a fait un choix pour faire un choix et c’est tout. C’est la valse des hésitations pour Félicie. Comme elle ne peut avoir l’homme qu’elle aime elle va de l’un à l’autre avec insouciance, réservant son amour au seul et unique, Charles. Elle quittera donc Loïc après une seconde illumination, au théâtre cette fois-ci ; l’histoire de cette reine qui résuscite grâce à la foi de son amour trouve un écho dans sa propre vie et elle décide enfin de prendre une décision dans la direction de cette foi qui l’anime depuis tant d’années, celle du retour de Charles. Le Conte d’hiver est le conte des transports en commun. Eric Rohmer filme en équipe légère il lui est donc plus facile de suivre Félicie dans le métro, dans le train ou encore dans le bus. Le cinéaste a fait beaucoup de recherches afin que son film soit le reflet le plus fidèe possible de la réalité. Il trouve en effet que depuis la Nouvelle Vague, dont le dogme était de filmer les gens dans la rue, le cinéma s’est éloigné de la vie alors que son rôle est justement de montrer ce qui n’est pas le cinéma. Pour donner une touche hivernale à son film il a choisi de le tourner sans éclat. Les couleurs sombres dominent alors que les costumes et les décors sont ternes exprès. Même la ville de Nevers lors de la première visite de Félicie est vide de monde, comme morte. Le cinéaste tient beaucoup à s’investir dans tous les domaines liés à son film, tant et si bien qu’il est son propre décorateur et qu’il choisit également les costumes afin de créer une unité dans l’image. Des quatres films composant son cycle des saisons chacun à une couleur particulière et l’hiver correspond au gris. De même les films opérent des recoupements, ainsi les Contes d’hiver et d’été ont des similitudes. Dans les deux films le spectateur retrouve une amitié amoureuse et des traits de caractère similaires ainsi le personnage principal a un complexe intelectuel et préfère les têtes à têtes aux soirées en groupe. Personnage qui attend la personne idéale pour se donner entièrement et en attendant s’occupe avec des remplaçant(e)s. Cela dit seule Félicie aura la chance de vivre heureuse et d’avoir, au moins, un enfant.

par Carine Filloux

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Interactivité :

Tous les suppléments des DVD du coffret des Contes des quatre saisons sont similaires à savoir uniquement composés d’extraits d’entretien et de la bande-annonce du film. C’est fort peu et fort dommage, car non seulement Eric Rohmer a des choses passionnantes à raconter sur ses films mais il aurait également été intéressant de connaître la position des acteurs sur leur expérience dans son imaginaire et sa façon de travailler.

- Eric Rohmer parle de Conte d’hiver - 9 minutes 16 Extraits de l’entretien avec Michel Ciment "Projection Privée" - France Culture le 9 février 1992

L’entretien est divisé en en quatres chapitres - Le pari de Pascal - Le contemporain - Les répétitions - Les couleurs et les costumes

Au cours de ces deux entretiens le spectateur apprend qu’Eric Rohmer ne se contente pas de rélaiser et d’écrire ses films mais qu’il est aussi décorateur, ne laissant à personne d’autre le soin de choisir les lieux de tournage. Des tournages qui doivent rendre un perçu aussi fidèle que possible avec la réalité et la vie de tout un chacun même si ses personnages sont un peu plus philosophes que la moyenne de la population. L’entretien laissant le spectateur sur sa fin après un peu moins de dix minutes.

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