Coffret Lucio Fulci

Coffret Lucio Fulci
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Nightmare Concert: Le réalisateur Lucio Fulci commence à divaguer entre les fictions gore qu'il tourne et la réalité proprette qu'il vit. Il demande alors l'aide de son voisin psychologue. Mais ce dernier nourrit des plans plus malsains et profite donc de l'état d'hypnose de Fulci pour commettre des crimes assez violents et lui faire croire qu'il en est l'auteur. Voix Profondes: Giorgio, un riche homme d'affaire, décède d'une hémorragie interne. Mais un "accident" empêche l'autopsie approfondie de son cadavre. Le fantôme de Giorgio apparaît alors à sa fille Rosy et, après lui avoir annoncé qu'il a en fait été assassiné, il lui demande de trouver son assassin le plus vite possible sans quoi, une fois son corps décomposé et rongé par les vers, il ne pourra plus communiquer avec elle.

LA VOIX DE SON MAÎTRE

Sur une idée assez intéressante et offrant une belle analyse du genre, Fulci tourne avec Nightmare Concert sa Nuit américaine, lui permettant d'alterner rêve et réalité, ou plutôt fantasmes et morosité. Ainsi a-t-on droit à autant de passages comiques que profondément sanglants, comme cette scène d'introduction où après avoir filmé un homme en train de se livrer à du cannibalisme, Fulci va au restaurant et se dégoûte lui-même à la vision d'un simple steak. Grâce à ce procédé, il se permet donc de parler aussi de son propre métier: celui de créateur de morbide, à l'aspect pourtant si gentil, d'où le titre "un chat dans le cerveau" qui illustre un animal détruisant ses méninges. Mais malgré toute la bonhomie de l'entreprise, un hic s'est placé dans cette œuvre, puisqu'en tant qu'acteur, Fulci n'est pas vraiment des plus convaincants, mais surtout la plupart des plans gores ou de meurtres sont en fait tirés des précédents films de l'auteur comme Les Fantômes de Sodome ou Soupçons de mort. Fainéantise ou manque de budget? Nous n'aurons pas cette réponse puisqu'elle est désormais sous terre avec son auteur. En tout cas, force est de constater l'effort fourni puisque le film nous est proposé dans son intégralité avec sa fin définitive (les producteurs italiens de l'époque ayant décidé de l'amputer en partie). Au final, c'est quand même avec un certain intérêt que l'on regarde cette œuvre introspective, qui montre avec un certain humour l'un des aspects les plus "bis" du cinéma.

GORITURI TE SALUTANT

En chant du cygne (Fulci est décédé peu après la sortie tardive du film, soit plus de trois ans après son tournage), Voix profondes est l'adaptation par le réalisateur de l'une de ses nouvelles, qu'il rédigea pour La Gazette de Florence. Il y réunit une équipe de comédiens assez peu connus et retrouve l'actrice Karina Huff, qu'il dirigea précédemment dans son téléfilm La Casa del Tempo (1989). Malheureusement, les interprètes, ainsi que le scénario, ne sont guère convaincants, et cela nuit donc gravement à l'entreprise et à la pseudo crédibilité de l'œuvre, malgré son fort potentiel. Pourtant, tout était fait pour rénover le genre, qui atteint son apogée dans les années 70. La caméra est mouvante à souhait, les objectifs à courte focale et grand angle sont monnaie courante, l'image légèrement traitée de façon brumeuse et floue; les vues subjectives trompeuses et l'emploi de flash-back finissent d'en faire une œuvre très intéressante pour sa technique. Et Fulci n'hésite pourtant pas à essayer de donner plus de corps à son film, en rajoutant à l'intrigue policière quelques moments gores, comme le cadavre en décomposition permanente mis en parallèle avec les secrets enfouis des différents protagonistes de l'affaire, que le fantôme de Giorgio explore à souhait pour essayer d'aider sa fille dans son enquête. Mais, malgré ces efforts, l'histoire peine à avancer et la mauvaise utilisation des éclairages ainsi que la direction des acteurs et artistique plombe lourdement un travail pourtant soigné dans la mise en scène.

par Christophe Chenallet

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Interactivité :

IMAGE ET SON

Une image assez propre nous est proposée pour les deux films. Le ton voilé et légèrement flou nous rappelle les films gores italiens des années 70, et le rendu est assez appréciable. Seules quelques taches parsèment les DVD, mais elles sont vraiment très rares pour être trop dépréciatives. L'éditeur nous propose seulement une piste italienne d'origine, avec ou sans sous-titres français, donc sur Nightmare Concert le son joue sur une piste mono basique mais relativement efficace quand il s'agit des rendus bien ragoûtant des effets de post-production, alors que sur Voix profondes, le son est assez mauvais car n'utilisant jamais les canaux séparés de la stéréo et, surtout, est accompagné d'un horrible souffle et parfois de craquements tout droit sortis d'un vinyle trop usé par le temps et les craquelures.

SUPPLEMENTS

Au menu, on trouve deux petits documentaires. Le premier, intitulé "Morceaux choisis", est un assemblage de vingt minutes de scènes de Nightmare Concert, où une voix off commente et renseigne sur le film en proposant diverses informations et anecdotes sur la production de celui-ci. Le deuxième s'intitule "Voyage au pays de l'horreur", et nous présente les différents commentaires de fans de Fulci sur une quinzaine de minutes. On trouvera aussi une biographie ainsi qu'une filmographie de l'auteur, les bandes annonces des deux films, ainsi qu'une série d'autres bandes annonces pour des films de Mario Bava et Roger Corman. Enfin, l'on peut découvrir les courts métrages Ah! Les Femmes de Nicolas Hourès et Carte postale... de Patrick Chamane.

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