Aurore (L')

Aurore (L')
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film

Séduit par une intrigante de la ville, un fermier tente de noyer son épouse lors d'une promenade sur le lac. Pris de remords, il ne parvient pas à commettre son crime. La jeune femme s'enfuit.

REVE D'AMOUR

A song of two humans: le sous-titre de L'Aurore est son meilleur résumé. Ode à l'amour fou, poème cinématographique marquant la fin du muet et annonçant déjà l'ère du parlant, L'Aurore de Friedrich Wilhelm Murnau demeure à ce jour l'un des plus beaux films de l'Histoire du cinéma. Séduit par Le Dernier des hommes, William Fox avait convaincu Murnau de traverser l'Atlantique pour travailler à Hollywood avec des moyens illimités. Son nouveau projet: une adaptation libre d'un roman de l'écrivain allemand Hermann Südermann. La trame paraît simpliste -un homme, deux femmes et la passion qui vient mettre en danger le couple initial-, mais L'Aurore est une éclatante démonstration de la force du cinéma pour exprimer des sensations et des émotions. Murnau parvient à créer l'illusion d'une vie réelle sur l'écran. Grâce à de magnifiques effets de mise en scène, la magie opère: les personnages existent, la ville s'anime, la nature éblouit. On croit entendre le brouhaha du tramway, le ruissellement de l'eau, les sanglots de l'angélique Janet Gaynor et les cris de rage de George O'Brien. En 1927, sortait à son tour Metropolis de Fritz Lang, le plus gros budget pour un film muet et Le Chanteur de jazz d'Alan Crosland, le tout premier long métrage parlant. Ce dernier annonçait la fin d'une époque bénie du cinéma.

par Yannick Vély

En savoir plus

Interactivité :

Le plus beau film du monde selon François Truffaut bénéficie d'une nouvelle édition DVD, un vrai cadeau pour cinéphile concocté par Carlotta Films. Déjà, on est bluffé par la jaquette en relief qui reproduit à merveille l'esthétisme de L'Aurore. Restauré avec soin, le nouveau master utilisé est remarquable. L'image est magnifiquement contrastée, reproduisant à la perfection le travail de F.W Murnau, surtout les somptueux effets de transparence. Même s'il est toujours préférable de découvrir un tel chef d'oeuvre au cinéma, le spectateur novice peut se jeter sur le DVD. Surtout qu'il ne se limite pas au simple (et sublime) film.

En plus de la traditionnelle bande annonce originale d'époque qui comporte des plans absents du montage final et des scènes alternatives finalement coupés par Murnau, il comprend trois documentaires inédits et pertinents, une réorchestration de l'accompagnement musical et un livret collector de 76 pages, numéro de l'Avant-Scène Cinéma de juin 1974 qui comporte le découpage originel annoté par le maître lui-même et celui effectué après montage transcrit par le regretté Jean-Claude Biette.

Trois documentaires dissèquent donc le génie de F.W. Murnau. Le premier, Qui fut Murnau est un retour sur la période américaine de l'auteur allemand. En douze minutes, Jean Douchet, grand spécialiste du septième art, nous communique sa passion pour le cinéaste et nous invite à découvrir L'Aurore sous l'angle du fantastique. Une magnifique leçon d'analyse filmique.Murnau ou qu'est-ce qu'un cinéaste ?, 43 minutes, étudie plus précisément la mise en scène du réalisateur de Nosfératu. Si l'on peut regretter la forme laconique du commentaire sur images, ce travail aborde avec précision les différentes facettes du génie allemand. Enfin, sans doute, l'apport le plus surprenant et enrichissant, le DVD nous gratifie d'un document étonnant sur The Four Devils, dernier film américain de Murnau pour le compte de la Fox, semble t-il perdu à jamais. Un important travail de recherche a été effectué et l'on découvre avec stupeur les images du long-métrage les découpages originaux et quelques pages du script. Passionnant. Vu la qualité du travail réalisés sur ce film magistral, le DVD de L'Aurore doit absolument figurer dans toute DVDthéque qui se respecte.

Commentaires

Partenaires