Dolls

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Poupées (Les)
Dolls
États-Unis, 1987
De Stuart Gordon
Scénario : Ed Naha
Avec : Carrie Lorraine, Hilary Mason, Carolyn Purdy-Gordon, Guy Rolfe
Photo : Mac Ahlberg
Musique : Fuzzbee Morse
Durée : 1h17
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Sur la route des vacances, David Bower, sa future épouse Rosemary et sa fille Judy sont surpris par un violent orage, qui les contraint à s'arrêter sur le bord de la route. Ils trouvent refuge dans une maison aux murs décrépits où vit un couple de vieillards, collectionneurs de poupées. Pendant la nuit, les hôtes dévoilent leur vraie nature et entreprennent de châtier ceux de leurs invités qui ont perdu leur âme d'enfant...

POUPÉES MERVEILLEUSES

En 1988, une poupée rouquine, vengeresse et grognonne fait son apparition dans Jeu d'enfant de Tom Holland. Le divin enfant se nomme Chucky, et le pari est de rendre un innocent jouet fringué comme Denis la Malice aussi flippant que Freddy et ses cisailles. Chucky est devenu culte, probablement plus que le film, pas vraiment à la hauteur. Un an auparavant, d'autres poupées démoniaques ont préparé le terrain. Réalisé par Stuart Gordon (lire notre entretien), cinéaste révélé par Re-Animator, Dolls est peut-être le film ultime du genre. Piochant plus volontiers dans les codes du conte, Gordon marie horreur et merveilleux sur une base prétexte: une famille tombe en panne dans les bois et son seul refuge est une grande et lugubre bâtisse isolée. Ils vont devoir y passer la nuit...

Au tout début du film, Judy, la jeune héroïne, lit Hansel et Gretel sur la banquette arrière de la voiture. Autre clin d'œil au conte qui annonce le reste du film, mais Dolls ne carbure pas qu'aux archétypes posés sur des rails et laisse une large place à l'imprévu et l'imaginaire. En témoigne cette scène extraordinaire où Judy voit son ourson en peluche balancé dans les fougères par son épouvantable marâtre (jouée par l'épouse de Gordon, et inspirée par Cruella d'Enfer), pour mieux revenir sous la forme d'un ours géant qui va se transformer en monstre sanguinaire. Tout ceci n'a lieu que dans l'imagination de la fillette, mais outre la pureté (tous les personnages torturés par les poupées sont des pécheurs), c'est aussi l'imaginaire qui permet de survivre.

A l'origine, Stuart Gordon était parti en Italie pour diriger From Beyond. Il s'est retrouvé avec cet autre film à tourner, non pas à la place, mais en plus. Tourné avant From Beyond, Dolls sortira finalement un an plus tard car le film nécessite alors un large travail de post-production. L'un des charmes indestructibles du long métrage vient de là: cet assemblage magique de stop-motion et de poupées mécaniques pour donner vie aux jouets, tous délicieusement affreux et pas du genre poupon Nenuco. Les mises à mort sont particulièrement jouissives, comme celle, cauchemardesque, de Rosemary. Vintage par le look (les ados qui s'incrustent, déguisées comme Madonna époque Like a Virgin), Dolls l'est aussi dans l'esprit, pépite B d'un âge d'or d'horreur tout sauf lisse. Aujourd'hui, le remake se ferait avec Britney Spears et Vin Diesel, commente le scénariste Ed Naha. Une suite avait été imaginée, Judy rentrant chez elle et recevant, par la poste, deux figurines à l'effigie des deux collectionneurs de poupées (splendides Guy Rolfe et Hilary Mason). Celle-ci n'a jamais été tournée...

par Nicolas Bardot

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