Planète interdite

Planète interdite
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Planète interdite
Forbidden Planet
États-Unis, 1956
De Fred M. Wilcox
Scénario : Allen Adler, Cyril Hume
Avec : Anne Francis, Leslie Nielsen, Walter Pidgeon
Photo : George J.Folsey
Musique : Louis Barron, Bebe Neuwirth
Durée : 1h38

Le vaisseau spatial du commandant Adams se pose sur la planète Altair afin d’enquêter sur la disparition, vingt ans plus tôt, d’un navire spatial et de son équipage. Accueillis par Robby le robot, les explorateurs sont menés jusqu’à l’extravagante demeure du Docteur Morbius.

LA PLANETE SAUVAGE

Du Jour où la Terre s’arrêta aux Survivants de l’infini en passant par La Guerre des mondes (version Byron Haskin), le robinet de la science-fiction américaine semble sans fin au cours des années 50. Fleuron parmi les fleurons, Planète interdite, placé sous l’ombre tutélaire de Shakespeare et de sa Tempête, a marqué le genre au fer rouge. Cinquante ans plus tard, le film de Fred M.Wilcox (réalisateur, auparavant, de quelques épisodes cinématographiques de Lassie) a gagné ses lauriers cultes, et ses rides kitsch lui vont joliment au teint. D’abord grâce à une direction artistique extrêmement soignée et poétique, habile mélange de décor high-tech, no man’s land lunaire et havre exotique et coloré, mais aussi par son défilé un rien désuet d’inventions extraordinaires, au premier rang desquelles Robby, le robot parlant et sophistiqué du Docteur Morbius. Mais les atouts de cette planète ne se limitent pas à son charme dépassé, le long métrage imposant bel et bien sa propre patte.

POSE-TOI SUR MON DIVAN

Griffe musicale d’abord: le faux rythme flottant de Planète interdite doit beaucoup à sa bande originale qui a pour singularité d’être la première à être entièrement composée par ordinateur. Audace du fond ensuite: là où les petits camarades de classe carburent essentiellement à la psychose coco, le film de Wilcox se sert des mêmes ingrédients (dont les menaces liées au scientisme) pour toquer à la porte du sous-texte freudien, de l’univers mental aux monstres pulsionnels et à la sexualité défendue, en grande partie à travers la figure ambiguë de Morbius, face à un Leslie Nielsen cette fois parfaitement sérieux. A sa sortie, le film est un triomphe et le public, ravi, est invité à chausser des lunettes spéciales pour traquer la bête invisible. Quelques temps après, Planète interdite imprimera, à partir de 1965, une influence certaine sur la série Perdus dans l’espace, tandis que Robby le robot se déclinera dans différentes aventures. Le film, lui, reste une date mémorable dans l’Histoire de la SF, sa reprise en salles étant une occasion de le confirmer.

par Nicolas Bardot

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