Main de fer (La)

Main de fer (La)
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Main de fer (La)
Tian xia di yi quan
Hong Kong, 1973
De Chang-hwa Jeong
Scénario : Kiang Yang
Avec : Wang Chin-Feng, Lo Lieh, Wang Ping
Musique : Wu Ta-chiang
Durée : 1h44

Chia-Ho est envoyé en ville pour perfectionner son apprentissage des arts martiaux auprès d’un maître réputé. Mais un clan rival décide de stopper son ascension en lui brisant les deux mains.

JEU DE MAINS

La Main de fer, l’une des œuvres mythiques accouchées par les studios de la Shaw Brothers, au début des années 70, ressort dans les salles obscures en France. Classique parmi les classiques, l’œuvre du Coréen Chang-hwa Jeong (ou son nom chinois, Chen Chang-Ho) suit respectueusement quelques unes des traces du genre, avec au menu un minutieux apprentissage de la technique et de l’humilité, des embûches tragiques (les mains brisées), et une revanche terrible à coups de poing en fer, le tout en traversant quelques forêts de studios ou en faisant la connaissance gracieuse de quelques donzelles un rien miauleuses et aux pattes en forme d’accroche-cœur. Le décor planté, Chang-hwa Jeong se sert au mieux de la recette, celle qui a permis au film de dépasser les strictes limites de l’Asie pour imposer le genre en Europe et en Amérique, aux côtés des chorégraphies d’un certain Bruce Lee. Des années plus tard, il n’y a pas besoin de chercher bien loin pour voir l’une des grandes inspirations de Quentin Tarantino dans son récent Kill Bill.

GOLDFINGER

De la musique-gyrophare vengeresse à la lumière rouge et menaçante de la furie, en passant par un dantesque arrachage d’yeux et quelques zooms violents, le prodige américain rend en effet un hommage direct à son ancêtre de Corée. L’œuvre de ce dernier n’est pas sans rappeler le postulat des différents épisodes de la trilogie manchot du maître récemment disparu, Chang Cheh (Un seul bras les tua tous, Le Bras de la vengeance et La Rage du tigre), où un combattant mutilé se doit de remonter la pente. A cette différence près qu’ici, les mains nues ont pris la place des sabres tranchants. Chang-hwa Jeong adopte un style sec et nerveux, sans câbles mais avec le renfort de quelques trampolines. Le tout porté vers un beau crescendo final perdu dans les ombres, violent et lyrique. Etrangement, le film n’a pas été accueilli avec un enthousiasme débordant en Asie. C’est ailleurs qu’il a dû faire ses preuves, jusqu’à devenir un film culte qui, une trentaine d’années plus tard, n’a pratiquement rien perdu de son impact.

par Nicolas Bardot

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