Liaison fatale

Liaison fatale
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Liaison fatale
Fatal Attraction
États-Unis, 1987
De Adrian Lyne
Scénario : James Dearden
Avec : Glenn Close, Michael Douglas
Photo : Howard Atherton
Musique : Maurice Jarre
Durée : 1h59
  • Liaison fatale
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Les amours de passage d'un avocat new-yorkais, heureux mari et père de famille, avec une jeune éditrice célibataire, vont déclencher chez tous les protagonistes une avalanche de drames passionnels.

FEMME OU DÉMON

L'amour, quand c'est trop fort, ça peut faire peur, très peur ! La tagline qui trône sur l'affiche française de Liaison fatale a vu juste: un film d'horreur déguisé en thriller avec un soupçon de kitsch en bonus. 25 ans après, Liaison fatale tient toujours le choc. Scénario cadenassé, mise en scène efficace, interprétation brillante (principalement celle de Glenn Close en Némésis illuminée), le film d'Adrian Lyne est un triomphe en salles (après son 9 semaines 1/2 qui, lui, n'avait pas tellement marché aux États-Unis) et s'est même retrouvé nommé 6 fois aux Oscars, avec notamment une citation en meilleur film. Qu'est-ce qui a rendu culte cette Liaison fatale ? D'abord, quelques scènes, dont celle du lapin, connue même par ceux qui n'ont pas vu le long métrage et qui a fait naître, depuis, une expression d'argot pour décrire une femme ayant un comportement obsessionnel dans le cadre d'une relation amoureuse (une bunny boiler). Ensuite, son héritage. Le triomphe de Liaison fatale a participé à ouvrir la porte à divers thrillers sexuels, pour le meilleur (Basic Instinct, toujours avec Michael Douglas) et pour le pire (Harcèlement, encore avec Michael Douglas). Enfin, la polémique qui l'a accompagné. L'équipe du film s'est défendue contre les violentes attaques des féministes qui trouvaient le film abject, mais force est de constater qu'il n'y a pas besoin de se tirer les cheveux pour trouver Liaison fatale fort réactionnaire. La maîtresse, une femme célibataire qui travaille, est forcément la salope démoniaque, le mari infidèle un héros droit dans ses bottes qui obtient vite le pardon, et l'épouse, jardinière gentille, maman modèle, est un torchon qui a vite fait de se rallier à son époux tout-puissant. Difficile de reprocher au film de retranscrire une situation qui, il y a plus de deux décennies, ne semble peut-être pas si impensable dans une famille américaine traditionnelle. C'est aussi cette perversité et ce mauvais esprit qui rendent Liaison fatale jubilatoire.

Pourtant, le film a mis du temps avant de se faire. La liste des actrices approchées pour jouer le rôle est impressionnante. Et hilarante. Essayez donc d'imaginer Liaison fatale avec Olivia Newton-John, Cher, Goldie Hawn, Jane Seymour, Melanie Griffith, Diane Keaton ou Jamie Lee Curtis, qui ont toutes été envisagées à un moment de la production, et on en reparle. Close, qui a gardé dans sa cuisine personnelle le couteau du film, s'est finalement imposée et il s'agit là d'une de ses performances les plus mémorables, celle qui lui a valu les remerciements de nombreuses personnes venues lui dire que son rôle effrayant avait probablement sauvé leur mariage. Le film a pourtant failli être encore plus vicieux puisque la fin originale a dû être re-tournée. Initialement, Alex (Close) se suicidait et maquillait le drame en meurtre. Dan (Douglas) était arrêté et mis en prison. Pas de happy-end ici, même si la fin actuelle ne laisse pas forcément penser que tout est bien qui finit bien. Certes, le plan final est celui d'une famille unie, sur une photo. Mais on peut être sûr qu'aujourd'hui, s'il existait, le remake de Liaison fatale ajouterait un épilogue rassurant. Pas de ça ici: la liaison restera peut-être fatale jusqu'au bout.

par Nicolas Bardot

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