Haute Sécurité

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Alors qu’il purge sa peine de prison, Frank Leone est sur le point d’être libéré. Mais Drumgoole, un ancien gardien humilié par Frank dans le passé et nouvellement élu directeur d’une prison de haute sécurité, ne l’entend pas de cette oreille. Il décide de transférer Leone dans son nouvel établissement pour pouvoir se venger en toute impunité.

UN HOMME, UN VRAI

Alors qu’il a vraiment commencé sa carrière en prouvant au monde entier qu’il était un excellent comédien en plus d’être un scénariste très doué et un réalisateur assez intéressant, l’avant-dernière décennie du XXe siècle a surtout consacré Stallone comme une star du film d’action, préférant les mandales aux dialogues ciselés. Mais toujours désireux de montrer à ceux qui auraient pu l’oublier, qu’en plus d’être une montagne de muscles, il est aussi un acteur à part entière, capable d’émouvoir son public, Sylvester s’engage dans ce film carcéral où il se pose en victime, et où la violence ne se fera que par nécessité. Car après la purge qu’a été son précédent film, Rambo 3, son honneur d’acteur se doit d’être lavé. Il signe alors pour le rôle de Franck Leone, prisonnier modèle qui, en bout d’incarcération, se retrouve transféré au pénitencier de Gateway, où l’attend le directeur Drumgoole, qui fera tout pour le pousser à l’erreur fatale et enfin le faire condamner à perpétuité. Pour que Stallone puisse se montrer sous son meilleur jour dans ce rôle, il fallait qu’il puisse donner la réplique à une aussi forte tête. Et c'est en la personne de Donald Sutherland que le réalisateur John Flynn installe une valeur sûre de la gueule sadique. Si les brimades, insultes, humiliations et autres passages à tabac sont évidemment placés, on se souvient surtout de ce film parce que Sly y tient ce rôle un peu différent du reste de sa filmographie: celui d’un homme finalement comme les autres.

LES PORTES DU PÉNITENCIER

Haute Sécurité devient alors ce film où l’on découvre un Stallone amoureux et fidèle en amitié. Un Stallone blessé dans son âme, presque aussi magnifiquement interprété que ses personnages qui l’ont rendu célèbre, Rambo et Rocky. Un Stallone marquant, aidé aussi par des seconds rôles aussi bien écrits qu’interprétés, donnant ainsi son meilleur et composant un homme avec ses qualités et ses défauts, incroyablement humain, capable de subir les pires atrocités tant que le but qu’il poursuit lui permet de rester les pieds sur terre. De son côté, John Flynn ne réalise pas forcément de coup d’éclat, mais arrive à suffisamment diriger sa star et à lui rendre justice dans l’image. Sa mise en scène, aucunement plate, se trouve finalement aussi efficace que le sujet le lui permet. Enfin, il faut quand même rendre hommage au compositeur Bill Conti (la saga des Rocky, Rien que pour vos yeux, …), qui crée une atmosphère assez oppressante tout au long du métrage sans jamais surenchérir et rendre ridicule les situations. Et c’est avec le thème de Leone qu’il souligne le mieux les émotions. Un thème pourtant assez rare puisqu’il ne fait qu’ouvrir et conclure le métrage. Un main title d’une telle justesse qu’il embellit l’histoire sans pour autant la rendre mièvre. Mais tous ces éloges sont peut-être trop outranciers quant à la qualité intrinsèque de l'œuvre. Car si l'on peut être vraiment absorbé par tous les mérites cités précédemment, le film peut tout autant passer pour un one man show de Stallone, fait de grimaces, muscles bandés et autres grognements dans la plus pure tradition des actionners de l’époque.

SE SOUVENIR DES BELLES CHOSES

Mais il est vrai que le film ne cherche pas à être plus que ce qu’il n’est déjà: un divertissement populaire simple et sans fioritures. Divertissement où chacun fait de son mieux pour remplir le canevas annoncé à grands renforts de scènes à la fois marquantes - à l’image de la partie de football américain boueux improvisée -, touchantes - comme lorsque le jeune Base, interprété par Larry Romano, s’empare du véhicule fraîchement retapé et essaye juste de profiter d’un moment de liberté -, ou encore simplement juste en laissant au détour de quelques scènes exister le seul rôle féminin de l’histoire, en la personne de Darlanne Fluegel, jouant ici la femme de Leone. Et tout ce petit monde d’essayer d’en sortir autre chose qu’un énième film de prison sans âme, prêt à prendre la poussière dans n’importe quel rayon de vidéoclub. Alors affirmer que le pari est ici plus que réussi n’est pas un euphémisme déplacé, puisque Stallone nous offre le meilleur de lui-même et que l’histoire arrive à rendre presque crédible chacune des situations, au contraire du fameux Tango & Cash sorti ensuite. Haute Sécurité est un film qui, même s'il n’atteint pas la force d’un Rocky ou d’un Rambo premiers du nom, et qu’il n’est que rarement cité dans la filmographie de son acteur principal, a quand même constitué une continuité logique dans la carrière en dents-de-scie d’un homme que l’on a trop souvent rangé dans une case bien étroite.

par Christophe Chenallet

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