Butterfly Kiss

Butterfly Kiss
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Butterfly Kiss
Royaume-Uni, 1995
De Michael Winterbottom
Durée : 1h24
Note FilmDeCulte : ****--
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Eunice arpente les routes du nord de l’Angleterre, à la recherche d’Edith, la seule personne qui lui ait jamais écrit des lettres d’amour. Dans une station-service, elle rencontre Miriam, une jeune fille naïve, timide et solitaire. Fascinée par Eunice, Miriam décide de quitter son métier de caissière et sa mère invalide pour la suivre. Mais Eunice se révèle très vite être une meurtrière...

UN BAISER PAPILLON

En 1995, un an avant Jude, son adaptation du roman de Thomas Hardy avec Kate Winslet, le réalisateur britannique Michael Winterbottom est remarqué en compétition de la Berlinale avec son premier long métrage, Butterfly Kiss. Butterfly Kiss fait partie de ces premières œuvres qui imposent immédiatement un style singulier et une voix particulière. Une voix particulière qui est aussi celle de Eunice, l'une de ses deux héroïnes apparaissant lors des premiers plans dans le ballet incessant des bagnoles sur une autoroute. "Je suis une bombe vivante, couverte d'essence", préviendra t-elle. L'interprétation on fire d'Amanda Plummer fait qu'on n'a aucun mal à la croire.

Butterfly Kiss donne à voir des filles totalement abandonnées, dont même Dieu ne voit pas les crimes. La marginalité chez Winterbottom s'exprime de mille façons - Eunice et Miriam sont socialement au bord de la société, mentalement instables, ce sont des tueuses, elles sont lesbiennes, et ce sont des femmes. Le cinéaste n'en fait pas une accumulation complaisante mais explore les différentes facettes de la marginalité, symbolisées par ces femmes dont les premières syllabes des prénoms sonnent comme "you" et "me".

L'une des finesses de Butterfly Kiss est d'avoir une protagoniste (Eunice) survoltée, hystérique, qui se comporte parfois comme un troll - mais Winterbottom, contrairement à beaucoup de cinéastes, ne tombe pas dans le piège de faire un film hystérique sur un personnage hystérique. Il y a un ton à part dans Butterfly Kiss, un désenchantement qui tient aussi à la façon de filmer le décor, presque un comique de répétition morbide à mesure que les crimes s'enchainent. Finit-on toujours pas tuer quelqu'un lorsqu'on n'est pas aimé, se demande t-on dans Butterfly Kiss ? Ce premier essai de Winterbottom n'est pas là pour réconforter mais impressionne par sa forte personnalité.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

Butterfly Kiss est disponible en édition collector dvd + Blu-ray dès le 5 septembre chez Outplay.

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