L’absence de six ans qui sépare Permis de tuer de GoldenEye a laissé l’impression au grand public que cette deuxième – et dernière – sortie de Timothy Dalton en James Bond avait failli avoir raison de la série. Il n’en est rien. Certes, son score au box-office a déçu, surtout après le succès que fût Tuer n’est pas jouer, mais Bond est surtout resté éloigné des écrans pour des raisons de droits. Permis de tuer mérite d’être en partie réhabilité. EON y tente pour la première fois (avant Meurs un autre jour) l’approche d’un Bond sans attaches, lâché par le MI6, obligé d’enquêter tout seul. Le film est sérieux et ambitieux, mais malheureusement ne réussit pas à retrouver l’équilibre magique du précédent Dalton, à mi-chemin entre noirceur et exotisme bondien. Permis de tuer pâtit de sa volonté de ressembler aux films et séries télé U.S. de l’époque, notamment via son pitch qui voit s’opposer Bond à un simple trafiquant de drogue (on pense sans cesse à Deux flics à Miami ou L’Arme fatale). Timothy Dalton s’y révèle toujours aussi à l’aise dans le rôle, mais cette fois-ci, le public n’aura pas suivi. Le troisième Dalton devait sortir en 1991 et s’appeler The Property of a Lady. On n'aura jamais fini de l’attendre.

Réalisateur : John Glen
Titre original : Licence to Kill
Chanson : "Licence to Kill" - Gladys Knight
Méchant : Frank Sanchez (Robert Davi)
Bras droit : Dario (Benicio Del Toro)
Bond Girls : Pam Bouvier (Carey Lowell), Lupe Lamora (Talisa Soto)
Voiture : Camion-citerne
Le gadget qui tue : Dentifrice explosif

Liam Engle