Tony Stark, marchand d’armes milliardaire et génie des sciences, est mortellement blessé lors d’une présentation aux troupes en Afghanistan. Pris en otage par les rebelles, on lui demande de fabriquer son nouveau missile, sous peine de mort. Trompant ses ravisseurs, il conçoit une armure pour les détruire et devient l’invincible Iron Man.




Iron Man est l’exemple par- fait de ce que devrait être, au pire, une adaptation ci- néma Marvel Comics. Si l’on fait la somme de ces films depuis dix ans, on trouve plus d’erreurs (Daredevil, Les Quatre Fantastiques, Ghost Rider, Elektra…) que de réussites (Spider-Man, X-Men). Des réalisateurs di- lettantes comme des fans
 
invétérés, passionnés, ont échoué dans leur démarche, ou manqué leurs conclusions (Spider-Man 3 et X-Men 3). Avec Iron Man, Jon Favreau, réalisateur sans surprises d’Elf et Zathura, applique la bonne recette. Le départ est classique, basé scrupuleuse- ment sur les origines rédigées par Stan Lee et Jack Kirby en 1963, simplement transpo- sées en Afghanistan. La suite est logique, et s’applique, détendue, à exposer la nais- sance du héros, ses premiers exploits, l’émergence de son ennemi, et leur combat final. Le tout sans coup férir. Car ce qui porte le film n’est pas tant la mise en scène fonctionnelle de Favreau, mais ses acteurs et ses effets spéciaux. Robert Downey Jr est Tony Stark, comme Tobey Maguire ou Christian Bale sont Peter
 
Parker et Bruce Wayne. Le choix des acteurs est idéal et contribue au succès d’un humour étudié, jamais idiot. L’association d’ILM et de Stan Winston dans la conce- ption de l’armure et des ef- fets spéciaux, absolument explosive, cimente solide- ment Iron Man dans le di- vertissement de qualité su- périeure. Cependant, ce film fun, digeste, appliqué, ne dépasse jamais son statut de produit. Iron Man aurait pu, avec un peu d’audace, être une adaptation magis- trale, à la hauteur d’un Spider-Man, d’un Batman Begins. Il n’est qu’un excel- lent produit, pourvoyeur de sacrées scènes, drôle et en- levé. Une réussite trop rare pour être ignorée, à l’aube de cet été balbutiant.