Au cœur de l'hiver, les habitants de la paisible ville de Barrow en Alaska s'apprêtent à passer, comme tous les ans, un mois sans soleil. À la suite d'une série d'évènements étranges, Eben et Stella, les deux shérifs locaux, vont découvrir l'invraisemblable vérité. Un gang de vampires a investi la ville pour éradiquer tous ses habitants. Eben, Stella et un petit groupe de survivants vont alors tenter de survivre jusqu'à l'aube.




Après le prometteur Hard Candy, voici donc le deuxi- ème long métrage de David Slade, 30 Jours de nuit, adapté d’un roman graphi- que assez réputé de Steve Niles, nouveau chantre de la bande-dessinée horrifique. Son premier essai présen- tait une certaine maîtrise dans le domaine de la ten- sion et une patte assez per- sonnelle dans la mise en scène (usage des couleurs, composition du cadre). Nous
 
étions donc en droit d’atten- dre un film d’horreur original de la part du réalisateur. Or, si le film s’avère d'un point de vue formel plutôt classe, no- tamment dans sa photogra- phie et dans la manière de filmer la nuit, la neige, le sang, le feu, il présente un vrai problème dans sa gestion de l'espace et de la tempora- lité. Malgré le caractère restri- ctif du décor (une bourgade perdue au nord de l'Améri- que), la géographie des lieux est assez mal assurée. On ne sait jamais où se situent l'un par rapport à l'autre les trois principaux lieux du récit, ce qui influe négativement sur la tension d’autant plus que, passé le premier tiers (en crescendo pas trop mauvais), la notion du temps qui passe s'étale un peu n'importe com- ment sur lesdits 30 jours de nuit. C'était déjà l'un des pro- blèmes de la BD que le scé- nario n'a pas réussi à résou-
 
dre. Et en dépit de certaines intentions, louables (la vo- lonté de donner un visage humain à la tragédie) mais maladroites (l'avant tragé- die est trop bref pour qu'on s'attache à ces personna- ges, le discours d’un conda- mné dans la dernière partie n'éveille pas totalement l'empathie), ce scénario se limite à son aspect western vampirique enneigé assez original mais pas totale- ment exploité. Ne parlons même pas des dialogues insipides. On garde alors les quelques fulgurances dans la mise en scène (les gros plans, les plans aériens, la première attaque de la Jeep par l'un des vampires) et du gore plaisant (une décapi- tation bien graphique no- tamment et quelques morts sympas), en plus du design original des créatures.