La saga Vendredi 13

La saga Vendredi 13

Deux de nos rédacteurs reviennent film par film sur l'une des plus célèbres et prolifiques sagas du genre...

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VENDREDI 13

Friday the 13th - 1980
De Sean S. Cunningham
Avec Kevin Bacon, Harry Crosby, Adrienne King

1978. Un certain John Carpenter vient de créer l'événement en réalisant le film le plus rentable de l'histoire du cinéma indépendant et tout ça en enfantant simplement d'un genre (excusez du peu) : le slasher, et de l'incarnation brute du mal sur grand écran : Michael Myers. Dépeceur d'adolescents devant l'éternel, le succès du croquemitaine que l'on nomma très vite "The Shape" allait forcément intriguer et créer tout un tas de fils indignes. Même s'il n'est pas le premier descendant direct d'Halloween, Vendredi 13 est, par contre, le premier vrai fils illégitime à marquer le monde du slasher à la suite du film de Carpenter. Et cela, on le doit au producteur Sean S. Cunningham, qui s'est senti le vent en poupe lorsqu'il décide de passer à la mise en scène. Mais plutôt que de calquer la recette de Carpenter à l'identique, Cunningham et son scénariste Victor Miller appliquent la technique du whodunit à leur histoire et préfèrent cibler l'action de leur film dans un autre décor : celui de la cambrousse et des ses bois (en même temps on a rarement vu un camp de vacances au milieu de lotissements bourgeois). Du coup leur tueur reste inconnu jusqu’au dénouement final et est un peu plus tranquille pour assaisonner ses victimes sans trop alerter le voisinage. Et puisque la date fatale du 31 octobre était désormais indissociable de Myers, une autre date porte-malheur fut choisie. Il ne restait plus qu'au tandem de placer leurs pions sous forme d'un nombre défini de victimes potentielles, d'un fou du village, d'un lieu isolé en proie à un passé glauque, d'autochtones pas vraiment accueillants et surtout de moniteurs en chaleur et fumeurs de joints pour que l'emballage soit des plus propices au carnage. Vous avez demandé la boucherie ? Ne quittez pas!

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Christophe Chenallet

VENDREDI 13 - CHAPITRE II : LE TUEUR DU VENDREDI

Friday the 13th Part 2 - 1981
De Steve Miner
Avec Amy Steel, John Furey, Adrienne King, Kirsten Baker

Comment rebondir sur un film variablement apprécié et dont le tueur meurt dans l’une des dernières scènes ? On aurait pu se poser la question si Sean S. Cunningham, réalisateur du premier Vendredi 13, n’avait eu l’idée "de génie" de faire revenir Jason dans un épilogue traumatisant et ajouté in extremis. La véritable star de Vendredi 13 n’est pas Amanda Vorhees, mais bel et bien son fils Jason, qui n’y apparaît pourtant que quelques secondes ! La suite, réclamée par les producteurs, est toute trouvée : elle lui sera entièrement consacrée ! En dehors de ce changement finalement anecdotique (mais qui contribuera bien entendu au succès de la série), on prend (presque) les mêmes et on recommence : un budget d’un million de dollars, toujours piloté par Sean S. Cunningham, cette fois à la production, Steve Miner, qui lui passe du statut de producteur à celui de réalisateur quinze ans avant Halloween 7, Crystal Lake comme décor de fond, des machettes et autres instruments coupants, des meurtres sanglants mais censurés, un tueur invisible, des adolescents débiles, drogués, obsédés… Et pour Jason, le plaisir certain de battre le score de sa mère en tuant pas moins de dix personnes ! Record qu’il pulvérisera par la suite. Mais, vous me direz, tout cela ne sont que des chiffres, des anecdotes de fans... Car le film, en lui-même, que vaut-il ? Pas grand-chose, malheureusement. Mal joué, jamais flippant, le film se démarque surtout par l’allure crétine de Jason, affublé d’un sac à patates sur la tête. Le masque de hockey, ce sera pour l’épisode suivant ! Et vu le succès de ce Tueur du vendredi, la suite ne tardera pas bien longtemps.

Anthony Sitruk

VENDREDI 13 - MEURTRES EN 3 DIMENSIONS

Friday the 13th Part 3 : 3D - 1982
De Steve Miner
Avec Dana Kimmell, Paul Kratka, Nick Savage, Rachel Howard, David Katims, Larry Zerner

Plutôt que de choisir de renouveler ce qui commence à ressembler à une franchise et de proposer une amélioration de leur concept de tueur du vendredi, les producteurs préfèrent bêtement copier la formule magique de la troupe de jeunes et sympathiques blancs-becs campeurs partis pour un week-end de folie (wouhou !!!) se retrouvant face à ce viandeux de Jason toujours prêt à rendre service en éviscérant son prochain (en même temps on ne va pas non plus lui demander de leur lire des comptines). Mais comme s’ils avaient peur d’un éventuel retour de flamme critique, ils habillent cette nouvelle séquelle de la technologie 3D, qui permet aux spectateurs de voir des objets "traverser" l’écran. Plutôt cache-misère scénaristique que gadget au service d’un scénario qui tue, Vendredi 13 - Meurtres en 3 dimensions ne propose donc rien d’autre que ce que l’on a déjà vu depuis deux films et se contente de sa supercherie visuelle pour faire avaler la pilule (l’année suivante, Les Dents de la mer 3 aura au moins le courage de délocaliser son action pour détourner l’attention). Même s’il représente l’un des épisodes les plus pauvres de la saga, ce troisième volet propose tout de même deux points cruciaux : l’arrivée du look définitif de Jason, qui endosse enfin le bleu de travail crasspec et le fameux masque de hockey, et une volonté un peu plus prononcée de meurtres de plus en plus dégueulasses (le gars au crâne concassé et à l’œil éjecté, celui coupé en deux alors qu’il marche sur les mains, etc.). C'est à peu près tout ce qu'il faudra retenir de ce troisième opus à l'intérêt plutôt limité donc, et qui en plus tente d'attendrir son public cible et de le caresser dans le sens du poil en faisant lire à l'une des futures victimes le magazine Fangoria (référence papier US du ciné de genre). Opportunisme et non-subtilité : deux adjectifs clés qui résument à eux seuls ce Vendredi 13 – Meurtres en 3 dimensions.

Christophe Chenallet

VENDREDI 13 - CHAPITRE FINAL

Friday the 13th, the Final Chapter - 1984
De Joseph Zito
Avec Kimberly Beck, Erich Anderson, Corey Feldman, Barbara Howard, Peter Barton, Crispin Glover

Contente des résultats du précédent film, Paramount donne le feu vert à une nouvelle suite des aventures du petit noyé de Crystal Lake et de sa machette fétiche. Le producteur Franck Mancuso Jr. (futur producteur de La Mutante et ses suites) accepte lui aussi de rempiler pour ce nouveau chapitre à la seule condition qu’il soit le dernier d’une saga qui devient quand même redondante et qui pourrait lasser le public plus vite que prévu. Le titre de Chapitre final est donc choisi et offre quasiment la possibilité au scénariste de laisser courir son imagination macabre pour conclure la série en apothéose et surtout faire oublier la médiocrité du troisième film. Jason revient donc encore une fois sur son terrain de jeu préféré, où il rencontrera une énième bande de glands que le camping sauvage ne rebute pas (dont le fameux Crispin "George McFly" Glover) et trouvera aussi sur son chemin une mignonne famille composée d’une maman séparée, d’une fille aux hormones qui pourraient commencer à la démanger et d’un fils, le futur Goonies Corey Feldman, petit génie de la confection de masques horrifiques en latex. Suite directe de Meutres en 3 Dimensions, comme Halloween 2 collait directement au premier film de Carpenter, Vendredi 13 - Chapitre final propose donc une nouvelle fois l’éradication de la faune locale par un Jason qui se régale de plus en plus dans l’art délicat du meurtre à l’arme blanche et de la chirurgie amatrice. Pétant aussi les scores du nombre de nichons présents à l’écran, ce quatrième film ne prend jamais de gants quand il s’agit de mettre une nana à poil et ce pour le plus grand plaisir des spectateurs. Car oui, même si ce Chapitre final est déjà le quatrième volet de la saga familiale des Voorhees, Joseph Zito, réalisateur pourtant peu rompu au genre, nous livre un épisode au rythme certain et au contenu suffisamment désinhibé (ça commence à baiser dès les cinq premières minutes, le tout dans une morgue avec le présumé cadavre de Jason juste à côté; évidemment ça réveille des stimuli) pour composer l'un des meilleurs épisodes de la franchise, se regardant avec tous les plaisirs coupables mais jubilatoires que cela peut engendrer.

Christophe Chenallet

VENDREDI 13 – UNE NOUVELLE TERREUR

Friday the 13th : A New Beginning - 1985
De Danny Steinmann
Avec John Sheperd, Mélanie Kinnaman, Shavar Ross, Richard Young, John Dixon, Rebecca Wood

Même si on nous avait juré qu'on en avait fini avec les massacres du hockeyeur fou adepte du crime à l'arme blanche, les résultats au box-office du Chapitre final ont su rappeler la démarche à suivre avec un tel héros : l’essorer jusqu'à la moelle pour lui sucer un maximum de billets verts. Mais alors quelle idée retenir pour continuer la série ? Réécrire une fois de plus le même film et tenter de blouser le public ou changer de modus operandi pour faire semblant de rajeunir la franchise ? Si on a accepté le final du quatrième volet, qui voyait un gosse triompher du boogeyman (avec cette fin ouverte pouvant prétendre à un passage de relais), on n'aura pas trop de mal à admettre le postulat de départ de ce cinquième film, qui voit opérer un usurpateur d’identité plutôt que le plus connu des cousins de Michael Myers. Alors ce copycat, coup de bluff de la part des producteurs souhaitant prendre le spectateur à revers ou réelle idée scénaristique ? Sans doute un peu des deux. Après tout, les bases du script ont été posées (malgré elles ?) dans l'opus précédent avec un Tommy très attiré par tout ce qui est nudité féminine (et le sexe par extension) et par son talent à mimétiser le mal (souvenez-vous de ses masques en latex et de son appréciation du meurtre après son grimage final). Infligeant la formule gagnante à base de whodunit du premier film à leur histoire, Kitrosser, Cohen et Steinmann galèrent quand même pour faire accrocher à leur script qui, on ne nous la fait pas, préfère se focaliser sur le compteur de cadavres plutôt que sur un semblant d'histoire linéaire (certains personnages sont uniquement introduits dans le but de se faire dessouder cinq minutes plus tard, dans des scènes de transition qui ne servent jamais le scénario). Malgré tout plus légitime d'exister au sein des multiples séquelles qu'un Halloween 3 dans sa propre épopée, Vendredi 13 - 5 fait quand même figure de vilain petit canard et ne doit son éventuel salut qu'à un second degré non désiré (il faut bien dire que l'on est parfois à la limite du parodique) fait d' une ribambelle de cas sociaux et de bouseux complètement stupides et hystériques ainsi qu'à un enchaînement de meurtres tentant l'originalité : incision des yeux au sécateur, gobage de fusée de détresse, concassage de crâne avec ceinture, etc. Une histoire jamais passionante et un Jason absent, il n'en faut pas plus pour que le film atteigne le niveau 0 de l'intérêt et que le capital sympathie de la série tombe en désuétude, surtout que désormais, un nouveau chouchou nommé Freddy a fait son apparition dans le bestiaire des croquemitaines.

Christophe Chenallet

VENDREDI 13 - CHAPITRE VI : JASON LE MORT-VIVANT

Jason Lives : Friday the 13th Part VI - 1986
De Tom McLoughlin
Avec Thom Mathews, Jennifer Cooke, David Kagen, Kerry Noonan

Six épisodes ! Il aura fallu six épisodes tous plus débiles les uns que les autres pour que la série parvienne, un tout petit peu (faut pas déconner), à se renouveler ! Les fans, excités par la fin d’un chapitre 4 affublé d’un mensonger "chapitre final" et échaudés par un chapitre 5 en forme d’arnaque, le réclament à corps et à cri. Le voici donc, l’immortel Jason qui, pour son grand retour sur les écrans, se voit doté d’une petite cure de jouvence et surtout d’un tout nouveau sens de l’humour. Les petites blagues du concurrent Freddy Krueger, qui casse tout au box-office, auraient-elles donné des idées aux producteurs ? Peut-être. Toujours est-il qu’avec son excellent générique james-bondien, sa résurrection à la Frankenstein et ses multiples gags (Jason se prend une balle de paint-ball, Jason encastre une tête dans un mur, les lieux ont pour nom Carpenter City, Cunningham Road ou Karloff Grocery…), le film apporte à la série un second souffle salvateur. Et si bien sûr on retrouve les recettes habituelles (un bon petit quota de dix-huit meurtres, dont la moitié ont été imposés par la production, un record finalement battu par Jason X), le film parvient réellement à surprendre son petit monde. Malheureusement, en dehors de sa violence et de son humour, on ne peut rétrospectivement retenir quelques regrets. Supposé faire intervenir le père du tueur, ce chapitre six aurait du apporter quelques légers éclaircissements sur les origines de Jason. Dommage que cette voie n’ait finalement pas été explorée par les producteurs… Cela leur aurait peut-être permis d’éviter un score décevant au box-office (avec 19 millions de dollars de recettes, le film faisait moins bien que ses cinq prédécesseurs).

Anthony Sitruk

VENDREDI 13 – UN NOUVEAU DÉFI

Friday the 13th part VII : The New Blood - 1988
De John Carl Buechler
Avec Kane Hodder, Lar Park-Lincoln, Susan Jennifer Sullivan, Kevin Spirtas, Terry Kiser, Susan Blu

Les années passent et pourtant Jason est toujours à sa place. En tout cas dans le cœur des fans. Parce que dans le paysage cinématographique, c’est une autre paire de manches : si le fossoyeur de Crystal Lake continue d’engranger des recettes plus qu'honorables au box-office, il n’atteint jamais les scores de son camarade Krueger et, surtout, ne fait plus peur à personne. Pour un croquemitaine c’est plutôt ennuyeux. Comme le fameux projet de cross-over entre Freddy et Jason n’arrive toujours pas à se concrétiser, la Paramount et le producteur Frank Mancuso Jr. se lancent donc dans une nouvelle séquelle en espérant redorer le blason de leur bébé. Après le semi-parodique sixième épisode, le sérieux reprend donc le dessus dans ce Nouveau Défi. Enfin, sérieux, tout est relatif dans ce genre de films. Du coup, vu que les scénaristes n’arrivent toujours pas à faire besogner Jason en dehors de son village natal, car à Crystal Lake il y a toujours une bande de neuneus prêts à se faire découenner, ils agrémentent le script d’une vague ambiance de fantastique, histoire d'offrir à la saga un peu de sang frais et de coller de nouvelles frayeurs aux spectateurs. Mélanger le slasher au paranormal ? Quelle riche idée ! Surtout quand on peut aller piller par-ci par-là quelques idées chez l’ami Stephen King et son bouquin Charlie ou même chez L’Exorciste de Friedkin. Ainsi, puisque Tommy Jarvis a disparu de la circulation, est introduit le personnage de Tina Shepard, une télékinétique toute prête à en découdre avec Voorhees Jr. Bon en même temps c’est elle qui le ramène à la vie alors qu’il coulait une mort heureuse au fond de son lac chéri, donc on ne va pas la plaindre. Mais ce pouvoir si particulier dont on nous fait la promotion tout le long du film ne s'avérera être qu'un filon juste esquissé et jamais vraiment exploité. Un peu comme un gadget scénaristique destiné à détourner l’attention voire de la publicité mensongère. Résultat, l'affrontement final qu'on attend tous pendant 1h20 fait plutôt office de tour de passe-passe que de véritable duel dantesque où l'illustration du corps aurait dû batailler sec contre l'incarnation de l'esprit. Un beau gâchis. Entre ça et le fait que la censure se soit mise en tête de taillader le film, on obtient une oeuvre vraiment avare en hémoglobine mais surtout très frustrante. Jason continue donc sa promotion pour Mr. Bricolage grâce aux différentes faucille, serpe, hache et autre scie débroussailleuse dont il use et abuse pour mieux se débarrasser de son prochain, mais tire la gueule puisqu’on lui interdit les geysers de sangs. Il ne reste que quelques fulgurances dans la mise à mort des jeunes inconscients aux pensées inavouables : mention spéciale à la nana éclatée dans son sac de couchage (idée qui sera reprise dans Jason X) et au bras de Jason traversant le buste d’un égaré de la forêt. On pourra tout de même reprocher au réalisateur une mise en scène plate et molle du genou (bon en même temps le garçon n’a eu que cinq mois pour livrer une œuvre complète dont la sacro-sainte date de sortie était déjà fixée pour un vendredi 13) qui termine d’enterrer ce septième volet dans l’ossuaire des moins bons épisodes de la série.

Christophe Chenallet

VENDREDI 13 - CHAPITRE VIII : L’ULTIME RETOUR

Friday the 13th Part VIII : Jason Takes Manhattan - 1989
De Rob Hedden
Avec Todd Shaffer, Tiffany Paulsen, Timothy Barr Mirkovich, Kane Hodder

Jason Takes Manhattan… Ou plus exactement les aventures de Jason en bateau. Car derrière ce titre mensonger (que la traduction française a eu l’honnêteté de ne pas reprendre lors d’une sortie DTV confidentielle) se cache le film le plus nul de la série, quasiment renié par son metteur en scène (qui n’a pas eu un budget suffisant pour tourner plus de scènes à New York) et son producteur (la Paramount ayant vendu à New Line les droits de la série juste après ce film - malgré des recettes de plus de 19 millions de dollars pour un budget de 5). Blindé d’erreurs de montage, mal intégré à la série (cela dit, il y a bien longtemps qu’on n’y pige plus grand-chose), con comme ce n’est pas permis, même pour une série ayant déjà atteint les limites du raisonnable, ce dernier opus "classique" (avant les total nawak que seront les deux épisodes suivants) ne parvient même pas à faire rire. Chaque épisode a plus ou moins son gimmick : le "whodunit" pour les 1 et 5, la première apparition de Jason pour le 2, la 3D pour le 3, la mort de Jason pour le 4, l’humour pour le 6, les super-pouvoirs pour le 7… A partir du moment où le gimmick (ici Jason dans le paysage urbain de Manhattan) n’est pas exploité, il reste peu à se mettre sous la dent. Vilain petit canard d’une série peu glorieuse, ce chapitre VIII est tout simplement à éviter.

Anthony Sitruk

VENDREDI 13 - CHAPITRE IX : JASON VA EN ENFER

Jason Goes to Hell: The Final Friday - 1993
D’Adam Marcus
Avec John D. LeMay, Kari Keegan, Kane Hodder, Steven Williams

Surprise, il aura fallu pas moins de neuf épisodes pour avoir enfin, dans la trop longue saga des Vendredi 13, un sursaut d’inventivité. A partir d’un concept plus ou moins emprunté au Hidden de Jack Sholder, et avec un budget deux fois moindre que celui du précédent épisode, Adam Marcus (dans un poste de réalisateur qui devait échoir initialement à Tobe Hooper puis… à John McTiernan, qui lui a préféré le projet de Last Action Hero !!!!) parvient tout simplement à un petit miracle : donner du sang neuf à Jason ! Délaissant le principe de la saga, s’éloignant de Crystal Lake et de son mongolien de tueur en série, Marcus met en scène une poursuite gentiment haletante, investit de front son concept débile, se permet quelques effets gore bien sentis, et annonce dans un dernier plan mémorable le futur Freddy Vs Jason (à noter qu’ici, Kane Hodder joue aussi bien le personnage de Jason que le bras de Freddy).

Anthony Sitruk

JASON X

2001
De James Isaac
Avec Kane Hodder, Lexa Doig, Chuck Campbell, Lisa Ryder, Peter Mensah, David Cronenberg

Que peut devenir un personnage "crétin" lorsqu'il est projeté en plein cinéma du 21ème siècle, dans un film postérieur à Matrix, Star Wars, ou Terminator 2 ? La réponse est légèrement plus subtile qu'il n'y paraît, et Jason X de proposer une jolie réflexion sur la temporalité du cinéma fantastique. Sorti du coma cinq siècles après ses premiers méfaits, Jason reprend son parcours sanglant, imperturbable, insensible à la pitié. Ce qui nous donne au passage, après l'absence désespérante de gore des derniers épisodes, quelques jolies tueries, la meilleure d'entre elles ayant lieu au début du film, lorsque Jason explose sur une table le visage congelé d'une scientifique. Jason, grand défenseur de la morale chrétienne depuis sa noyade, doit de nouveau faire face à ses anciens démons : dans cette station spatiale où évolue un groupe d'étudiants, le sexe reste la constante, l'occupation principale. Notons d’ailleurs le montage en parallèle de la scène de résurrection de Jason et de celle d'un coït entre un prof et son élève. En projetant ainsi un élément du passé dans une fiction d'aujourd'hui, le film acquiert un vague côté expérimental plutôt réjouissant… mais dont il ne tire finalement que peu parti. C'est là sa principale faiblesse. Mais le concept tient la route, et l'on se prend parfois à prendre ouvertement parti pour le pitoyable Jason, totalement perdu dans un univers qui n'est pas le sien, obligé de s'adapter en portant un exosquelette d'adamantium. Devenu ainsi partie prenante de ce nouvel univers, Jason doit de nouveau subir le pire des affronts, dans une scène absolument mythique, sans conteste la meilleure du film si ce n’est de la série : projeté par l'ordinateur de bord en plein vingtième siècle, le tueur se retrouve face à deux lolitas l'invitant à fumer un joint dans leur sac de couchage. Le carnage qui s'ensuit montre un Jason énervé, cassant littéralement ses jouets, tel un enfant à qui l'on enlèverait son jouet favori. En ralentissant le rythme infernal des séquelles, responsable de la médiocrité de chaque opus, les créateurs de la série prennent dorénavant le temps de laisser mûrir un concept valable (Jason de corps en corps dans le 9, Jason dans l'espace dans le 10) afin de la laisser s'acheminer vers une certaine qualité, faisant de ces deux derniers épisodes les plus réjouissants de la série. Il était temps !

Anthony Sitruk

FREDDY VS JASON

2003
De Ronny Yu
Avec Robert Englund, Ken Kirzinger, Robert Shaye, Monica Keena, Jason Ritter, Kelly Rowland

Horreur, Freddy Vs Jason est une déception sans doute à la mesure de l’espérance générée par ce cross-over que les fans des deux séries attendaient avec autant d’impatience que d’inquiétude depuis plus de quinze ans. Depuis le triomphe de Freddy 3 plus exactement, à la suite duquel un croisement des deux personnages dans un épisode parallèle aux deux séries fut évoqué. Projet immédiatement annulé et dont Robert Shaye, patron de la New Line, parlait en ces termes à l’époque: "Durant une courte période, nous avons accordé un certain intérêt à cette idée. Mais nous avons finalement pensé que cela ressemblait trop à une farce et que nous tromperions le public. Nous estimons également que Freddy reste un personnage bien plus intéressant que Jason (...)". Pourquoi ce revirement ? La raison est simple : la New Line, possédant les droits de Freddy et ayant acheté voici dix ans ceux de la série Vendredi 13, se retrouve aujourd’hui avec deux séries démodées dont les derniers épisodes ont été légèrement déficitaires - même si, sur le marché de la vidéo, tout le monde s’y retrouve. Si le concept de départ, laissant entrevoir une belle mise en abyme (Freddy luttant contre l'oubli), pouvait intéresser, le scénario se révèle d'une certaine platitude ne dépassant jamais l'état de concept, justement. Durant la majeure partie du film, l’histoire se résume en effet à une succession de meurtres, tantôt perpétués par Jason, tantôt par Freddy, généralement mis en images avec le minimum syndical d’imagination. Freddy Vs Jason, ce n'est donc que... Freddy contre Jason, soient des scènes présentant Freddy avec moins d'inventivité que dans la série initiée par Craven, qui alternent avec d'autres mettant en scène Jason de façon assez mollassonne et flemmarde. Heureusement arrive le moment qui voit l’affrontement du duo infernal, dans lequel le cinéaste se lâche dans la pleine démesure, transformant notamment Jason en boule de flipper balancée par Freddy dans une scène anthologique. Surprise, dans cet épisode, le mythe de Jason accouche d'un personnage plus humain et plus touchant que le croquemitaine brûlé. Une scène notamment, durant laquelle l’héroïne aperçoit ce qu’a pu être le calvaire de l’enfant, se révèle assez impressionnante, voire même émouvante. Ce n’est pas le moindre paradoxe de ce film bancal, fonctionnel, mais parfois attachant.

Anthony Sitruk

par Christophe Chenallet

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