Berlinale 2017: nos pronostics !

Berlinale 2017: nos pronostics !

La fin d'année approche, et avec elle l'annonce attendue des premiers noms pour la prochaine Berlinale. FilmdeCulte sera une fois de plus présent dans la capitale allemande pour vous faire vivre ce qu'il faut bien appeler le meilleur festival européen en terme de découvertes. Quels cinéastes partiront à la chasse à l'ours d'or en février prochain? Nous avons mené l'enquête et sorti notre tarot divinatoire. Suivez le guide.

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RÉALISATRICES

Il est moins aisé de faire des pronostics sur la Berlinale que sur Cannes, car le festival allemand laisse une très large place à la découverte et à la jeunesse. Par ailleurs, cette volonté d'altérité et éclectisme se retrouve également dans l'espace - plus grand qu'ailleurs - laissé aux réalisatrices. Quelles femmes cinéastes seront présentes à Potsdamer Platz? La réalisatrice espagnole Isabel Coixet, régulièrement invitée à la Berlinale, met fin à The Bookshop, coproduction entre le Royaume-Uni et l'Allemagne (tiens), tandis que la réalisatrice australienne Cate Shortland pourrait bien présenter Berlin Syndrome, tourné dans la capitale allemande (tiens, tiens), avec l'acteur Max Riemelt (vu dans Sense8). La réalisatrice américaine Stacie Passon (Teddy Award d'argent en 2013 pour Concussion) termine un curieux film de maison hantée (We Have Always Lived In The Castle), et dans le rayon fantastique également, deux films signés à quatre mains sont sur nos radars : Les Bonnes manières des Brésiliens Juliana Rojas et Marco Dutra, et Laissez bronzer les cadavres des Belges Hélène Cattet et Bruno Forzani. Dans des registres dramatiques qu'on imagine davantage “Berlinale”, notons Beyond Words de la Néerlandaise Urszula Antoniak (également tourné à Berlin!) et Dark river de la Britannique Clio Barnard (Le Géant égoïste). Enfin, parmi les plus gros projets, la réalisatrice saoudienne Haifaa Al-Mansour (Wadjda) termine son projet anglophone de biopic de Mary Shelley (A Storm in the Stars), l'Argentine Lucrecia Martel travaille à la post-production de sa fresque Zama tandis que Lynne Ramsay met fin à You Were Never Really Here, un film de vengeance avec Joaquin Phoenix. La Japonaise Naomi Kawase, habituée cannoise, achève ces jours-ci le tournage de son dernier film, Hikari - peut-être un peu short pour Berlin.

FRANCE

Le nouveau Guillaume Canet a beau sortir chez nous fin février, on l'imagine mal présent à la Berlinale, avec son casting improbable (Marion Cotillard, Johnny Hallyday et Kev Adams). Toujours avec Cotillard, le nouveau Arnaud Desplechin (Les Fantômes d'Ismaël) ressemble quant à lui sur le papier à un film crée spécialement... pour Cannes. Le sujet de 120 Battements par minute de Robin Campillo (l'autoportrait d'un activiste d'Act Up) en ferait par contre un candidat idéal pour le Teddy Award. Parmi les sorties du printemps, FilmDeCulte mise sur L'Amant d'un jour de Philippe Garrel, Chez Nous de Lucas Belvaux (avec Emilie Dequenne en élue FN), ou bien Sage Femme, dans lequel Nicolas Provost réunit Catherine Deneuve et Catherine Frot. Quatre ans après Camile Claudel 1915, la Berlinale sélectionnera-t-elle le biopic Rodin de Jacques Doillon, qui réunit Vincent Lindon et Izïa Higelin? Parmi les autres films historiques sur le feu, notons l'adaptation du Goncourt Au revoir, là-haut par Albert Dupontel, et (même s'il ne sera peut-être pas fini à temps) Nos années folles d'André Téchiné, sur un jeune homme obligé de se travestir pour survivre à la première guerre mondiale. Par ailleurs, on sait que le festival allemand laisse toujours une place spéciale aux films revenant sur sa propre histoire. Or, Nicolas Boukrief sort ce printemps La Confession, qui se déroule dans un village français durant l'occupation nazie... On n'avait pas vu venir, cette année, la sélection en compétition de Seul dans Berlin de Vincent Perez, donc après tout, pourquoi pas?

ALLEMAGNE ET EUROPE

La case “film historique allemand” pourrait bien être occupée par le drame-à-nazis Werk Ohne Autor, signé Florian Henckel von Donnersmarck (La vie des autres) avec Paula Beer (révélée par Frantz). Toujours chez les Allemands, Volker Schlöndorff a fait tourner sa compatriote Nina Hoss à New York dans Return to Montauk, tandis que Wim Wenders termine un projet avec Alicia Vikander. Mais la compétition de Berlin est surtout ouverte à la jeune création allemande. FilmDeCulte mise donc sur Toter Winkel de Stephan Lacant (Free Fall) et surtout sur Tiger Girl, le nouveau film de Jakob Lass (dont on avait adoré Love Steaks) et dont le pitch sybillin laisse songeur: “Tigre rencontre Vanille. La splendeur et la chute d'une amitié. La bière peut devenir un cocktail molotov”. A suivre!

En ce qui concerne le reste de l'Europe, Si on imagine que Michael Haneke, Sergei Loznitsa, ou Yorgos Lanthimos viseront plutôt un certain festival printanier avec leurs nouveaux films, l'un des paris les plus sûrs concernant le mois de février est sans doute la sélection berlinoise d'Ana, mon amour du Roumain Calin Peter Netzer (Ours d'or 2013 pour Mère et Fils). A ses cotés, on imagine bien Dog de son compatriote Florin Serban (Ours d'argent 2010 pour If I Want to Whistle I Whistle), The Voice du Hongrois György Pàlfi, Disappearance tourné en Norvège par le hollandais Boodewijn Koole, Le Fidèle du Belge Michaël R. Roskam, écrit par le scénariste de Jacques Audiard, ou encore pourquoi pas le thriller El bar de l'Espagnol Alex de la Iglesia. Coté Royaume-Uni, T2 Trainspotting de Danny Boyle sort en Europe la semaine juste avant la Berlinale (mais le 16 en Allemagne), il faudrait donc miser davantage sur The Trip to Spain de Michael Winterbottom (ancien habitué Berlinois, pas revenu depuis quelques temps), peut-être sur Victoria and Abdul de Stephen Frears actuellement en post-prod ou bien sur deux coproductions italo-britanniques: Call me by Your Name de Luca Guadagnino et The Leisure Seeker, de Paolo Virzi avec Helen Mirren.

MONDE

Comme souvent, les infos précises sur l'état d'avancée des films asiatiques sont rares. (Co)production britannique toujours, on pourrait bien voir The Sense of an Ending de l'indien Ritesh Batra (The Lunchbox), drame tourné au Royaume-Uni avec Charlotte Rampling - alors que l'on voudrait surtout enfin voir le second volet de la saga hyperbolique Baahubali, qui sort justement en Inde au printemps! On pourrait bien voir également la coproduction française queer Looking for Rohmer du Chinois Wang Chao (avec Jérémie Elkaim). Ces derniers temps, Hong Sang-Soo rencontre davantage de succès (et de prix) lorsqu'il présente ses films ailleurs qu'à Cannes... de quoi le pousser à venir nous présenter La Caméra de Claire (avec Isabelle Huppert, qui contractuellement ne peut PAS ne pas présenter de film à Berlin). Et quid de la comédie d'aventure Okja de son compatriote Bong Joon-Ho? Le projet, anglophone, est peut-être un peu trop gros pour que Berlin puisse mettre les mains dessus à temps, mais la présence au casting de Tilda Swinton, autre égérie berlinoise présente presque chaque année, nous laisse espérer.

FilmdeCulte place également ses jetons sur la présence du réalisateur Sénégalais Alain Gomis (déjà passé par la compétition en 2012 avec Aujourd'hui) avec son portrait de femme Félicité. Du côté de l’Amérique du sud, On pourrait bien retrouver le Chilien Cristian Jimenez avec Vida de familia, et surtout son compatriote Sebastian Lelio (dont le Gloria avait enthousiasmé la Berlinale en 2013) avec son nouveau long métrage Una mujer fantastica. Parmi les autres retour attendus, on mise également beaucoup sur la présence du réalisateur turc Semih Kaplanoglu (Ours d'or 2009 pour Miel), dont le nouveau film, Grain, réunit Jean Marc Barr et Cristina Flutur.

ETATS-UNIS

Mi-février, la Berlinale se trouve à cheval entre la fin de la saison Oscar (permettant certaines avant-premières européennes, faussement prestigieuses), et le début d'une nouvelle année (avec la sélection de nombreuses découvertes projetés à Sundance... quelques jours avant). Mais alors qu'on aurait pu la croire coincée entre ces deux pôles, la Berlinale a tout de même réussi ces dernières années à sélectionner avec succès les premières mondiales de réalisateurs prestigieux: Jeff Nichols, les frères Coen, Wes Anderson, Gus Van Sant... et même Terrence Malick. A propos de ce dernier, son nouveau film Weightless, avec son casting à épuiser les paparazzis (Michael Fassbender, Natalie Portman, Ryan Gosling, Cate Blanchett, Christian Bale, Rooney Mara...) et dont la sortie est longtemps demeurée incertaine... sort justement aux Etats-Unis le 17 mars. On veut croire à un détour par l'Allemagne!

Du coté des indépendants, si Gifted de Mark Webb a déjà une sortie européenne prévue au printemps, les infos sont plus rares sur les films suivants, tous à différents stades de post-production. On attend impatiemment (sans trop savoir s'ils seront fin prêts) la comédie SF How to Talk to Girls at Parties de John Cameron Mitchell, d'après Neil Gaiman, et Wonderstruck de Todd Haynes, tourné en grande partie sans aucun dialogue. Parmi les réalisateurs récemment révélés, et qui pourraient bien passer par Sudance, on attend également The Florida Project de Sean Baker (Tangerine), Damsel des frères Zellner (Kumiko, the Treasure Hunter), avec Robert Pattinson, ou encore Golden Exits d'Alex Ross Perry. Chloë Sevigny est à l'affiche de ce dernier, ainsi que de Lean on Pete que termine le britannique Andrew Haigh (dont 45 ans avait obtenu deux prix en 2015).

Parmi les films sortant simultanément dans le monde entier pendant ou juste après la Berlinale, on peut guetter les éventuelles avant-premières de La Belle et la bête de Bill Condon (dont le Mr. Holmes avait été sélectionné), le probablement musclé King Arthur de Guy Ritchie, ou la comédie Baby Driver d'Edgar Wright. Le remake de Ghost in the Shell est sans doute un pari plus tiré par les cheveux, de même que l'adaptation de La Tour sombre de Stephen King, qui sortira de toute façon plus tard dans l'année, mais son réalisateur Nikolaj Arcel (A Royal Affair) avait précisément été révélé au monde entier en 2012... à la Berlinale.

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Dossier mis en ligne le 18 novembre 2016.

par Gregory Coutaut

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