Carnival of Souls

Carnival of Souls
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Carnival of Souls
États-Unis, 1962
De Herk Harvey
Scénario : John Clifford
Avec : Candace Hilligoss
Photo : Maurice Prather
Musique : Gene Moore
Durée : 1h18
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Alors que des jeunes gens jouent à faire la course en voiture, l'auto des filles tombe dans une rivière et les passagères se noient. Seule Mary en réchappe, profondément choquée. Comme elle se rend dans l'Utah pour jouer de l'orgue dans une petite église, elle aperçoit un fantôme au visage cadavérique. Bientôt, elle le voit partout et sent son esprit vaciller. De plus, elle est irrésistiblement attirée par un parc d'attractions désaffecté…

LA DANSE DES MORTS

Il y a parfois des films qui sont des étoiles filantes, des météores isolées dans la galaxie cinéma. Carnival of Souls est un peu à Herk Harvey ce que La Nuit du chasseur est à Charles Laughton: un seul et unique long métrage en tant que réalisateur, mais une aura culte sans égale. Bide à sa sortie et rapidement oublié, Carnival of Souls a été redécouvert peu à peu, influençant les plus grands (Eraserhead de David Lynch n'aurait peut-être pas été le même sans le "petit" film de Herk Harvey) et circulant d'œil en œil pour retrouver, finalement, la reconnaissance qu'il mérite. Au départ, il n'y avait qu'un petit projet: deux ou trois semaines de tournage, 30.000 dollars sur la table, des comédiens secondaires trouvés sur place, Harvey jouant lui-même le fantôme blanchâtre qui s'acharne sur la pauvre Mary. Herk Harvey eut l'idée lumineuse de Carnival... en rentrant de Californie, lorsqu'il croisa, en voiture, la sombre silhouette d'un parc de loisirs à l'abandon, près de Salt Lake City. Celui-ci comprenait notamment une salle de bal en plein air, vide mais comme hantée par ceux qui jadis y ont dansé. Ce sera le décor de son carnaval des âmes, lieu fascinant que l'héroïne visite, seule, à l'heure magique, théâtre peuplé de spectres qui impose à lui seul le sentiment d'inquiétante étrangeté qui règne dans le long métrage.

Carnival of Souls est un vrai film de rêve - d'abord parce qu'il est fabuleux, un chef d’œuvre absolu du genre dans sa façon d'installer le malaise et l'étrange. Mais aussi parce qu'il est un pur film de rêverie, une source surréaliste de cauchemars entêtants qui tourmentent l'héroïne perdue au milieu de rien. La mélopée inquiétante des orgues (voir la transe dans laquelle Mary entre lorsqu'elle s'abandonne dans l'église) renforce cette idée de fête foraine morbide, d'invitation à la danse des morts, où la paranoïa, la perte des repères (la fuite de l'héroïne dans un nulle part nocturne à la Psychose, le travail sonore sur le sentiment de retranchement) se font aussi fascinants que le visage de Candace Hilligoss, élève de Lee Strasberg, mais qui ne tournera ensuite qu’un autre film, The Curse of the Living Corpse. Une étoile filante elle aussi, dans cet improbable mélange entre un épisode onirique de Scoubidou et un poème élégiaque, crépuscule des âmes et farandole des morts.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

Carnival of Souls sera diffusé à l’Étrange Festival le vendredi 12 septembre dans le cadre de l’Étrange Musique.

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