Tout près des étoiles
Il aura fallu quatre ans de négociations ardues avec l’Opéra de Paris pour que Nils Tavernier obtienne l’autorisation de poser sa caméra pour trois mois dans ce lieu mythique de la danse.
Trois mois de tournage pour 100 minutes dédiées à la grâce, quelle soit masculine ou féminine. Les danseurs de l’Opéra de Paris, des danseurs étoiles aux quadrilles (plus petit grade) nous font découvrir les coulisses d’un métier qui fait rêver.
C’est d’ailleurs avec des étoiles plein les yeux que nous découvrons le parcours du combattant de ces artistes, de l’école de ballet à la consécration. Un parcours semé d’embûches dont seuls les plus forts se sortiront. L’école de la danse est aussi celle de la compétition, chaque année, et ce depuis le début, seuls trois au quatre élus passeront à l’échelon supérieur. Difficile dans ces conditions de nouer des amitiés sincères avec des personnes qui pourtant font partie du même cercle depuis qu’ils ont huit ans ou presque. C’est un métier de solitaire nous dit cette danseuse étoile, un métier de solitude malgré la troupe alentour. Pour devenir une étoile il faut se forger un corps mais aussi et surtout un mental. La discipline et la rigueur sont quotidiennes depuis le plus tendre âge, le corps se plie plus facilement à ce travail journalier que le mental ce qui peut causer l ‘abandon de ses rêves du jour au lendemain.
Toute cette souffrance et ces années de discipline, les danseurs les acceptent pourtant car ils savent que tout ceci est le prix à payer et que tout est oublié une fois que la lumière s’allume et que la musique commence à s’élever doucement. Ils sont tous unanimes, une fois sur scène ils oublient tout pour ne faire qu’un avec leur art. Leur corps n’est plus que notes et envolées, il émane d’eux une émotion telle qu’elle semble comme divine et non plus de ce monde. Que ce soit pour des ballets classiques ou contemporains (Kílían, Forsythe, Béjart, etc.) ils ne sont que grâce, sensualité, un émerveillement des yeux et des sens.
Un documentaire qui va vous emmener bien plus loin que derrière les murs de l’Opéra de Paris. A la rencontre de ces êtres qui ont renoncé à mener une vie normale pour l’amour de l’art et exercer ce qui est sûrement le plus beau métier du monde. Un métier d’exception pour des êtres exceptionnels. Chapeau bas mesdames et messieurs les danseurs et que le mystère de la grâce reste bien gardé.